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Acompte ou arrhes : quelle est la différence ?

Pierre-Florian Dumez
Écrit par Pierre-Florian Dumez . Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique
Relu par Sofia El Allaki.
icon L'essentiel de l'article L'essentiel de l'article
  • Les arrhes permettent au consommateur de réserver un bien ou un service tout en lui laissant la possibilité d’annuler sa commande.
  • L’acompte constitue un premier paiement ferme sur le prix d’un bien ou d’une prestation. Il engage définitivement l’acheteur et le vendeur.
  • En cas d’annulation, les conséquences pour le consommateur et le professionnel ne sont pas les mêmes selon qu’il s’agisse d’arrhes ou d’acompte.

Quelle est la différence entre arrhes et acompte ?

 

Quelle est la définition des arrhes ?

 

Les arrhes correspondent à une somme versée à l’avance lors de l’achat d’un bien ou d’une prestation de services. Elles représentent un engagement souple : ni le client, ni le professionnel ne sont obligés d’aller jusqu’au bout du contrat.

À noter :
Toute somme versée avant l’exécution d’un contrat est considérée comme des arrhes, si le contrat ne précise pas qu'il s'agit d'un accompte. Ainsi, si le consommateur verse une « avance », celle-ci est juridiquement assimilée à des arrhes.


Qu'est-ce qu'un acompte ?

 

L’acompte est un premier versement ferme sur le prix total d’un bien ou d’un service. Il engage définitivement les deux parties : le vendeur doit livrer le produit ou réaliser la prestation et l’acheteur doit payer le reste du montant convenu.

Le montant de l’acompte n’est pas fixé par la loi : le professionnel peut le déterminer librement. Ce montant doit être mentionné dans le contrat.


 

Quelles sont les différences juridiques entre arrhes et acompte ?

 

Quelles sont les conséquences en cas d'annulation ou de rétractation ?

 

En cas d'annulation par le consommateur

 

Le consommateur a versé des arrhes :  il peut annuler son achat, mais il perd la somme qu’il a versée. Aucun remboursement n’est dû par le professionnel, sauf si le contrat le prévoit expressément ou que le consommateur bénéficie d’un droit de rétractation. 

Le consommateur a versé un acompte : il ne peut pas annuler la vente ou la prestation. S’il se rétracte sans motif légitime, il doit payer le solde (sauf droit légal de rétractation). Le professionnel peut aussi réclamer des dommages et intérêts pour rupture du contrat. 

Point de vigilance :
Les règles concernant les arrhes et à l’acompte concernent uniquement les contrats de vente et les prestations de services, qu’ils soient conclus en magasin ou à distance. En revanche, elles ne s’appliquent pas aux transactions immobilières ni aux biens fabriqués sur mesure.


En cas d'annulation par le professionnel 

 

Le consommateur a versé des arrhes :  si le vendeur ou le prestataire annule la vente, il doit rembourser le double des arrhes. Par exemple, si le consommateur a versé 200 €, le professionnel devra lui restituer 400 €.

Si le consommateur a versé un acompte : le professionnel est tenu d’exécuter le contrat.
S’il se rétracte, l’acheteur peut exiger la livraison (exécution forcée) ou réclamer des dommages et intérêts. Le simple remboursement de l’acompte ne suffit pas à réparer le préjudice causé.

Exemple :

Vous vous inscrivez à un atelier de cuisine au prix de 200 € et versez 50 € d’arrhes.

  • Si vous décidez de ne pas y participer, vous perdez les 50 €, mais vous n’avez aucune autre obligation ;
  • Si l’organisateur annule l’atelier, il doit vous rembourser 100 € (le double des arrhes).

Si vous aviez versé 50 € d’acompte :

  • Vous êtes engagé et devez payer le solde pour confirmer votre inscription, sauf motif légitime ;
  • Si l’organisateur annule l’atelier, il doit rembourser les 50 € que vous avez versés. Vous pouvez en plus lui réclamer une compensation financière si vous subissez un préjudice supplémentaire (par exemple des frais engagés pour le déplacement ou l’achat d’ingrédients).

Quand le remboursement est-il possible ?

 

Le remboursement des arrhes ou de l’acompte n’est possible que si le consommateur bénéficie d’un droit de rétractation. Cela concerne uniquement : 

  • les achats à distance (internet, téléphone, courrier) ;
  • le démarchage à domicile.  

 

Dans ce cas, le consommateur dispose d’un délai légal de 14 jours à compter de la réception du bien ou de la conclusion du contrat pour annuler son achat. L’acompte comme les arrhes lui sont intégralement remboursés.

En revanche, pour un achat en magasin ou un produit personnalisé/sur mesure, le consommateur ne peut en principe pas récupérer l’acompte ou les arrhes en cas d’annulation. Le remboursement n’est possible que si le professionnel le prévoit explicitement, par exemple dans le cadre d’un geste commercial ou d’une politique de retour.

On vous guide :
Si la livraison ou la prestation n’a toujours pas eu lieu 3 mois après le versement de l’acompte ou des arrhes, la somme versée produit des intérêts. Ceux-ci sont dus par le vendeur jusqu’à la livraison du bien, l’exécution de la prestation ou, si celle-ci n’a pas lieu, jusqu’au remboursement intégral des sommes versées.



Comment savoir si vous avez versé des arrhes ou un acompte ?

 

Vérifier les termes utilisés dans le contrat

 

Il faut lire attentivement le contrat, le bon de commande ou les conditions générales de vente. L’utilisation des termes « acompte » ou « arrhes » détermine vos droits et obligations.

Vous devez aussi prendre le temps de comprendre les clauses relatives à l’annulation. Sans utiliser les mots « arrhes » ou « acompte », le contrat peut spécifier que : 

  • vous devez payer le solde même en cas d’annulation, ce qui correspond juridiquement à un acompte
  • vous pouvez vous rétracter en perdant uniquement la somme versée, ce qui correspond à des arrhes.

 

Que faire si le contrat ne précise rien ?

 

Si le contrat ne mentionne ni acompte, ni arrhes, ni conditions d’annulation, alors la somme versée à l’avance est présumée être des arrhes

 

Que faut-il choisir entre acompte, arrhes, avance et avoir ?

 

Quand privilégier l'acompte ? 

 

L’acompte engage définitivement les deux parties : le professionnel doit fournir le bien ou service et le consommateur doit payer le solde.

Cette solution est adaptée :

  • pour des biens ou services coûteux ou en volume important ;
  • pour des produits personnalisés ou sur mesure (meubles, créations, commandes spécifiques) ;
  • pour des transactions où l’annulation par le consommateur peut avoir des conséquences financières, car le produit est difficilement revendable.

Quand opter pour des arrhes ? 

 

Le consommateur peut se rétracter, mais cette somme ne lui sera pas remboursée. Si c'est le vendeur qui annule, celui-ci doit rembourser le double des arrhes au consommateur.

Cette solution est adaptée :

  • pour financer la production ou l’achat des matières premières ;
  • pour des produits ou services peu coûteux ou facilement revendables.

Quand choisir l'avance ?

 

L’avance est une somme versée avant la réalisation d’un bien ou d’une prestation, sans précision sur sa nature (acompte ou arrhes). Juridiquement, elle est assimilée aux arrhes, sauf pour les biens sur mesure ou immobiliers.

Comme pour les arrhes, le vendeur peut donc demander une avance : 

  • s’il a besoin de fonds immédiats pour produire le bien ;
  • si le produit ou service est peu coûteux ou peut être facilement revendu.


Quand opter pour un avoir ?

 

L’avoir correspond à la valeur d’un produit que le client rend au vendeur. Il permet au consommateur de réaliser un nouvel achat auprès du même vendeur pour un montant équivalent. L’avoir est généralement valable 1 an.

Notez que :

  • si le vendeur n’est pas en tort (pas de produit défectueux ni de livraison tardive), la loi ne l’oblige pas à proposer un avoir ;
  • si le vendeur est en tort, il doit en principe rembourser directement le client. Celui-ci n’est pas obligé d’accepter un avoir.

Le vendeur peut proposer un avoir

  • en cas d’erreur de commande ;
  • pour échanger un produit contre un autre ;
  • lorsque le client ne souhaite pas être remboursé ;
  • pour maintenir une bonne relation commerciale avec le client.


Type de versement

Effet sur l’engagement

Annulation par le consommateur

Annulation par le professionnel

Quand le privilégier ?

Acompte

Engagement ferme des deux parties

Somme perdue (sauf clause relative au droit de rétractation) 

Exécution forcée ou indemnisation

  • Biens ou services coûteux
  • Produits personnalisés

Arrhes / Avance

Liberté de rétractation

Somme perdue

Remboursement du double

  • Financement de la production
  • Produits peu coûteux ou facilement revendables

Avoir

Pas d’engagement ferme

Avoir possible uniquement si le vendeur accepte

Remboursement obligatoire 

  • Retours de marchandises Échanges
  • Fidélisation client

Arrhes ou acompte : exemples concrets 

 

Cas n° 1 : achat d'un bien en magasin

 

Un client souhaite acheter un téléviseur à 1 000 € en magasin, mais le produit n’est pas en stock. Le vendeur doit donc le commander auprès de son fournisseur. Il demande un acompte de 200 € au client. 

Cet acompte engage fermement les deux parties : le client doit payer le solde à la livraison et le magasin doit commander et fournir le produit. 

Si le client annule sa commande, il perd l’acompte. Si le magasin annule, il doit rembourser les 200 € et peut être tenu d’indemniser le client pour le préjudice subi.

 

Cas n° 2 : réservation d'une prestation de service

 

Un client commande des travaux de peinture à un artisan. Leu valeur totale s’élève à 3 000 €. Le client verse 300 € d’arrhes pour réserver la prestation. 

En cas d’annulation par le client, cette somme est perdue. Si le prestataire annule, il doit rembourser le double, soit 600 €.

 

Cas n° 3 : location de vacances

 

Un locataire réserve un appartement de vacances pour 1 200 € la semaine. Il verse un acompte de 400 € pour confirmer sa réservation. 

Si le locataire annule, l’acompte n’est pas remboursé. Si le propriétaire annule, il doit restituer les 400 € et peut être tenu de compenser tout préjudice subi par le locataire.

 

Que faire en cas de litige concernant un acompte ou des arrhes ?

 

Les démarches amiables 

 

Vous devez d’abord tenter de trouver une solution amiable. Il faut contacter l’autre partie pour trouver un arrangement (avoir, échelonnement du paiement ou annulation du contrat par exemple).

On vous guide :
Vous pouvez aussi recourir à un médiateur de la consommation. Il s’agit d’un professionnel indépendant chargé de trouver une solution, sans passer par la justice. 


Les recours judiciaires 

 

Si aucun accord n’est trouvé, il faut envoyer une lettre de mise en demeure avec accusé de réception à l’autre partie. Dans ce courrier vous réclamez le paiement ou le remboursement des arrhes ou de l’acompte. 

En cas d’échec de la mise en demeure, vous pouvez saisir le tribunal compétent (tribunal de proximité ou judiciaire selon le montant du litige).


Quels sont les justificatifs à conserver ?

 

Vous devez conserver tous les documents liés à la transaction commerciale : 


  • Contrat ou conditions générales de vente ;
  • Bon de commande ;
  • Factures et preuves de paiement (reçus, virements, tickets de caisse) ;
  • Échanges écrits avec le professionnel ou le client (emails, messages, courriers) ;
  • Documents relatifs au produit ou à la prestation (photos, devis, fiches techniques) ;
  • Justificatifs d’expédition ou de livraison si applicables.

 


FAQ


  • Non. L’acompte est un paiement ferme. Si le consommateur annule, il ne peut pas récupérer son acompte (sauf disposition particulière dans le contrat ou droit légal de rétractation). Si le professionnel annule, il doit rembourser le consommateur (avec une compensation supplémentaire si le client en demande une).


  • Oui, si le consommateur annule sa commande, il ne peut pas récupérer les arrhes. Si le professionnel annule, il doit rembourser le double des arrhes au client.


  • L’acompte engage fermement les deux parties. L’avance est juridiquement assimilée aux arrhes.


  • Oui, tant que cela est prévu dans le contrat et que chaque acompte est clairement identifié.


  • La loi ne fixe pas le montant des arrhes et des acomptes. Le professionnel est libre d’en déterminer le montant. Il s’agit généralement d’un pourcentage du prix total.


  • La somme versée est présumée être des arrhes.


  • Oui, l’acompte est versé et encaissé au moment de la signature ou de la commande.

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Historique des modifications :
  • Mise à jour du 6 novembre 2025 : vérification des informations comptables.
Juriste de formation, Pierre-Florian est diplômé d’un Master II en droit économique de l'Université d'Aix-Marseille. À la fin de ses études, il crée une start-up spécialisée dans la mise en conformité des entreprises au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aujourd'hui, il est responsable contenu.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit
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