- L’amortissement comptable permet d’étaler le coût d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation réelle.
- Seules les immobilisations dont l’utilisation s’étale dans le temps (matériel, véhicules, logiciels, etc.) sont amortissables.
- La durée d’amortissement dépend de la nature de l’actif et de sa durée réelle d’utilisation.
- Plusieurs méthodes de calcul existent, comme l’amortissement linéaire et l'amortissement dégressif.
Qu’est-ce qu’un amortissement ?
L’amortissement est une technique comptable qui consiste à répartir le coût d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation. Autrement dit, il permet de constater chaque année une perte de valeur du bien liée à son usage, à l’usure ou au temps.
L’amortissement sert donc à étaler le coût des biens durables pour mieux refléter leur utilisation réelle.
Qu'est-ce qu'une immobilisation ?
Une immobilisation est un bien destiné à rester durablement dans l’entreprise, c’est-à-dire plus d’un an, et utilisé dans le cadre de son activité : matériel, logiciel, véhicule, machine, mobilier, bâtiment, etc.
À quoi sert un amortissement ?
L’amortissement permet :
- de lisser la charge liée à l’achat d’un bien, au lieu de l'enregistrer entièrement l’année de l’achat ;
- de refléter la perte de valeur du bien dans le temps ;
- de déterminer le résultat réel de l’entreprise en rattachant la charge à l’exercice concerné ;
- de présenter une image fidèle de la situation financière de l’entreprise.
Quelles sont les immobilisations amortissables ?
Toutes les immobilisations ne sont pas amortissables. Pour l’être, une immobilisation doit :
- Avoir une durée d’utilisation limitée dans le temps ;
- Être inscrite à l’actif du bilan ;
- Se déprécier de manière irréversible avec l’usage ou le temps.
Il existe trois catégories d'immobilisation : les immobilisations corporelles, incorporelles et techniques.
| Catégorie | Exemples |
| Immobilisations corporelles | Matériel informatique, machines industrielles, véhicules, mobilier, agencements |
| Immobilisations incorporelles | Logiciels, brevets, licences, sites web développés en interne |
| Immobilisations techniques | Installations, réseaux, matériel de production |
Certaines immobilisations ne sont pas amortissables. Il s'agit :
- des terrains (sauf carrières ou terrains agricoles épuisables) ;
- des immobilisations financières : titres de participation, prêts, dépôts ;
- des œuvres d’art non utilisées dans un processus productif.
Quelle est la durée d’un amortissement ?
La durée d’amortissement correspond à la durée d’utilisation réelle du bien dans l’entreprise. Elle peut différer selon les entreprises, mais doit toujours être justifiée.
| Type d'immobilisation | Durée généralement admise |
| Matériel informatique | 3 ans |
| Logiciels | 1 à 5 ans |
| Matériel industriel | 5 à 10 ans |
| Véhicules | 4 à 5 ans |
| Mobilier | 5 à 10 ans |
| Agencements | 10 ans |
| Bâtiments | 20 à 50 ans |
la durée d'un amortissement doit être réaliste. Elle doit refléter :
- l’usure réelle ;
- les conditions d’utilisation ;
- les normes sectorielles.
Comment calculer un amortissement ?
Le calcul d’un amortissement consiste à déterminer quelle part du coût d’un bien doit être comptabilisée chaque année en fonction de sa durée de vie et, éventuellement, de son mode d’utilisation.
Toutes les méthodes d’amortissement reposent sur trois éléments fondamentaux :
- La base amortissable : le coût d’acquisition du bien, auquel on ajoute les frais nécessaires pour le mettre en service (livraison, installation, droits de douane…).
- La durée d’utilisation : période pendant laquelle le bien est utilisé par l’entreprise.
- Le mode d’amortissement : manière dont la perte de valeur du bien est étalée dans le temps (linéaire, dégressif, variable, etc).
Le calcul de l’amortissement consiste donc à appliquer un taux, défini en fonction de la durée d’utilisation et du mode retenu, à la base amortissable. Le résultat obtenu constitue la dotation annuelle, c’est-à-dire la part de la valeur du bien constatée en charge pour l’exercice comptable.
L'amortissement linéaire (méthode la plus courante)
L’amortissement linéaire repose sur une répartition constante de la base amortissable sur l’ensemble de la durée d’utilisation du bien. Cette méthode considère que la perte de valeur se produit de manière homogène au fil du temps.
Elle est généralement utilisée lorsque le rythme d’usure ou de consommation des avantages économiques ne présente pas de variations significatives d’un exercice à l’autre.
La formule de l'amortissement linéaire est la suivante :
Amortissement annuel = Valeur d’origine / Durée d’amortissement
L’amortissement dégressif
L’amortissement dégressif est une méthode qui consiste à répartir la base amortissable selon un rythme décroissant.
Contrairement au mode linéaire, il ne repose pas sur une répartition constante de la charge, mais sur l’idée que certains biens subissent une perte de valeur plus importante au début de leur utilisation.
L’amortissement dégressif conduit à constater des dotations élevées au début de la période, puis progressivement décroissantes. Ce mode de calcul permet de mieux refléter l’usure accélérée ou l’obsolescence technique rapide de certains biens. Il est toutefois encadré par des règles strictes, notamment en matière fiscale, et ne peut être utilisé que pour certaines catégories d’immobilisations.
L'amortissement variable
L’amortissement variable repose sur une approche fondée sur la consommation réelle des avantages économiques du bien. Contrairement aux méthodes linéaires ou dégressives, qui supposent une évolution régulière ou décroissante de la valeur, cette méthode prend en compte un critère d’utilisation mesurable : unités produites, heures de fonctionnement, kilomètres parcourus, cycles d’utilisation, etc.
Le principe consiste à déterminer un coût unitaire d’usage, puis à constater chaque année une dotation proportionnelle au niveau d’utilisation constaté au cours de l’exercice.
Comment comptabiliser un amortissement ?
Étape 1 : s'appuyer sur le plan d’amortissement
Avant toute écriture, l’entreprise utilise le plan d’amortissement, établi au moment de l’achat du bien.
Ce document indique :
- la base amortissable ;
- la durée retenue ;
- la méthode d’amortissement ;
- le montant à enregistrer chaque année.
Il suffit ensuite de reprendre la dotation prévue pour l’exercice en cours.
Étape 2 : passer l’écriture d’amortissement
Une écriture d’amortissement suit toujours le même principe :
- Débit : une charge d’amortissement (compte 681) ;
- Crédit : un amortissement cumulé (compte 28) qui vient diminuer la valeur du bien au bilan.
Cette écriture traduit simplement la perte de valeur du bien pour l’année.
Étape 3 : enregistrer l’amortissement à la clôture
La dotation est comptabilisée à la fin de chaque exercice.
Si le bien n’a été utilisé qu’une partie de l'année, on applique un prorata temporis pour ne comptabiliser que la période réellement utilisée.
Étape 4 : suivre la valeur nette du bien
Grâce aux amortissements cumulés, la valeur nette comptable du bien est mise à jour chaque année.
Ce suivi permet de savoir :
-
quelle part du bien a déjà été amortie ;
-
quelle valeur reste à amortir.
Lorsque le bien est totalement amorti, il n’y a plus de dotation, mais il reste inscrit au bilan tant qu’il est utilisé.
Quelle est la différence entre amortissement comptable et amortissement fiscal ?
L'amortissement comptable et l'amortissement fiscal ne suivent pas la même logique et poursuivent des objectifs différents.
L'amortissement comptable suit une logique économique
L’amortissement comptable a pour finalité de traduire la consommation réelle de l’avantage économique procuré par une immobilisation.
Il répond à plusieurs principes comptables :
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Image fidèle : la charge doit refléter l’usure ou l’obsolescence réelle du bien.
-
Rattachement des charges aux produits : la dotation doit être enregistrée au cours de l’exercice où la ressource est consommée.
-
Indépendance des exercices : chaque exercice supporte sa part de perte de valeur.
Dans cette logique, l’entreprise dispose d’une marge d’appréciation pour déterminer la durée d’utilisation du bien, à condition de pouvoir la justifier (conditions d’usage, nature du bien, pratiques internes, etc).
L’amortissement comptable fait donc partie intégrante du plan d’amortissement, qui structure les dotations sur l’ensemble de la durée de vie du bien.
L'amortissement fiscal permet de déterminer le résultat imposable
L’amortissement fiscal relève d’une logique différente : il vise à définir les charges déductibles du résultat imposable, conformément aux règles fixées par l’administration.
La fiscalité encadre plusieurs éléments :
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les durées minimales d’amortissement, considérées comme des durées “normales” d’usage ;
-
les méthodes autorisées ;
-
le rythme de déduction, qui doit suivre des principes spécifiques (linéarité, coefficients, prorata, etc).
Ainsi, même si une entreprise choisit comptablement une durée plus courte ou un autre mode d’amortissement, elle ne pourra déduire fiscalement que les dotations conformes aux règles fiscales.
Le surplus éventuel doit alors faire l’objet d’une réintégration extra-comptable.
FAQ
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📌 Qu'est-ce qu'un plan d'amortissement ?
Un plan d’amortissement est un tableau qui récapitule, dès l’achat d’un bien, la répartition de son coût sur toute sa durée d’utilisation. Il indique chaque année la dotation à enregistrer et permet de suivre l’évolution de la valeur nette comptable du bien.
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Quel est l'objectif d'un amortissement ?
L’objectif d’un amortissement est de répartir le coût d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation, afin de refléter chaque année la part de valeur réellement consommée par l’entreprise et de présenter des comptes conformes à la réalité économique.