Pour ouvrir un bar, il faut acquérir ou louer une licence III ou IV et détenir un permis d'exploitation. Il faut compter un budget compris entre 100 000 et 250 000 € pour couvrir les dépenses liées à l'aménagement des locaux, à l'acquisition de la licence et la constitution d'un fonds de roulement.
Quelles sont les étapes pour ouvrir un bar ?
Étape 1 : définir le concept de son bar (classique ou bar à thèmes)
Le concept représente l'identité unique de votre établissement. Il détermine votre positionnement sur le marché. Un concept bien défini facilite votre communication marketing et guide vos choix en matière d'aménagement, de carte et d'ambiance. Pour vous démarquer, pensez à créer une expérience différenciante : bar musical, bar à bières, bar à vin, bar à fléchettes, etc. Les possibilités sont très larges.
Étape 2 : faire une étude de marché
Une étude de marché commence par une analyse détaillée de votre zone d'implantation : étudiez les flux piétons à différentes heures de la journée, la typologie des commerces environnants et les projets urbains qui pourraient impacter votre activité.
L'analyse de la concurrence doit être minutieuse. Observez les établissements existants :
- positionnement et clientèle cible ;
- gamme de prix et offre ;
- forces et faiblesses ;
- fréquentation aux différentes heures.
Étape 3 : trouver un local pour son bar
La législation impose des contraintes strictes concernant l'implantation des débits de boissons. Il est interdit d'ouvrir un bar à proximité de zones protégées (proche des établissements scolaires, des hôpitaux, des stades et les lieux de culte, etc). La distance exacte est définie par arrêté préfectoral.
Votre local doit impérativement répondre aux normes ERP (Établissement Recevant du Public) et être accessible aux personnes à mobilité réduite. Les installations techniques doivent être aux normes, en particulier concernant l'électricité, la ventilation et l'extraction des fumées.
Enfin, la présence d'une cave ou d'une réserve est essentielle pour le stockage.
Étape 4 : choisir son statut juridique
Le choix du statut juridique impacte directement votre protection personnelle, votre régime fiscal et social, ainsi que vos possibilités de développement. La SARL reste une option privilégiée pour les bars, car elle offre une bonne protection du patrimoine personnel et permet d'associer plusieurs personnes au projet. L'EURL constitue une alternative intéressante pour un entrepreneur solo, tandis que la SAS séduit les porteurs de projets ambitieux cherchant à lever des fonds.
Étape 5 : créer son entreprise
La création formelle de votre entreprise passe par le guichet des formalités des entreprises, en ligne. Cette plateforme centralise l'ensemble des démarches administratives nécessaires à l'immatriculation de votre société. Avant de déposer votre dossier d'immatriculation sur cette plateforme, vous devrez rédiger les statuts de la société, déposer le capital social et publier un avis d'immatriculation dans un journal d'annonces légales.
Quelle licence pour ouvrir un bar ?
La licence définit les types de boissons que vous pourrez servir et, par conséquent, votre potentiel commercial.
Les licences se répartissent en trois catégories selon les boissons proposées :
- Vente libre pour les boissons sans alcool.
- Licence III pour les boissons jusqu'à 18° (bière, vin, cidre).
- Licence IV pour tous types d'alcools.
Le permis d'exploitation, valable 10 ans, s'obtient après une formation obligatoire de 20 heures. Elle porte sur la prévention et la lutte contre l'alcoolisme, la protection des mineurs et la réglementation des débits de boissons. Son renouvellement nécessite une formation complémentaire de 6 heures.
Quel est le budget nécessaire pour ouvrir un bar ?
L'investissement initial pour ouvrir un bar varie considérablement selon la localisation et le concept. Il faut compter entre 100 000 € et 250 000 € pour couvrir tous les frais. Cela comprend notamment :
- droit au bail (20 000 à 60 000 €) ;
- travaux d'aménagement et mise aux normes (30 000 à 50 000 €) ;
- équipement professionnel (25 000 à 40 000 €) ;
- fonds de roulement pour les premiers mois d'exploitation (minimum 20 000 €) ;
- licence III ou IV (entre 7 500 et 30 000 € selon la localisation).
Quelle est la réglementation applicable à un bar ?
La réglementation des débits de boissons impose des obligations strictes. Leur non-respect peut entraîner des sanctions sévères, allant jusqu'à la fermeture administrative de l'établissement et une amende de 3 750 €.
L'affichage des prix doit être visible et complet :
- À l'extérieur : liste des boissons courantes avec volumes et prix TTC.
- À l'intérieur : carte complète directement lisible.
- Mention de la disponibilité d'eau potable gratuite.
- Avertissements sanitaires obligatoires.
Les règles de service sont strictes. Les boissons en bouteilles doivent être ouvertes devant le client, la note est obligatoire au-delà de 25 € (et sur demande en dessous). Le volume servi doit respecter les standards (25 cl pour un "demi" de bière par exemple). Les établissements ont l'obligation de servir de l'eau potable gratuitement à la demande des clients, qu'elle soit fraîche ou tempérée.
Les cafetiers doivent respecter certaines obligations et ont aussi des droits. Ils sont tenus de :
- Servir un simple café en terrasse si demandé.
- Changer une consommation pas assez chaude ou fraîche.
- Rembourser les frais de teinturerie en cas de tache due au service.
- Dédommager en cas d'intoxication ou de blessure liée au service.
En revanche, ils peuvent légitimement :
- Refuser l'accès aux toilettes aux non-clients.
- Interdire l'utilisation de leur téléphone professionnel.
- Fixer librement le prix des communications téléphoniques (avec affichage obligatoire).
La gestion des nuisances sonores et le respect des horaires d'ouverture sont également cruciaux. Les établissements doivent veiller à la tranquillité du voisinage, surtout après 22 h. La gestion de la clientèle en terrasse nécessite une attention particulière pour limiter le bruit.
La vente d'alcool fait l'objet d'une réglementation spécifique :
- Interdiction de vente aux mineurs avec obligation d'affichage.
- Interdiction de vendre à des personnes manifestement ivres.
- Respect des horaires de vente d'alcool fixés par arrêté préfectoral.
- Formation obligatoire du personnel à la prévention des risques liés à l'alcool.
Des règles supplémentaires s'appliquent pour les établissements proposant de la vente à emporter :
- Interdiction de vente d'alcool entre 22 h et 8 h sans permis spécifique.
- Respect des restrictions sur les alcools forts pour les commerces ambulants.
- L'obtention du permis d'exploitation et de la licence adaptée nécessite une formation spécifique et représente un investissement financier conséquent à prévoir dans votre budget initial.
- Le choix du local doit prendre en compte les zones protégées et le quota de licences dans la commune.
- Il existe un certain nombre de règles relatives à l'affichage des prix et à la vente de boissons alcoolisées qui peuvent faire l'objet de contrôles.
FAQ
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📌 Quel diplôme pour ouvrir un bar ?
Il n'y a pas de diplôme pour ouvrir un bar. En revanche, il faut suivre une formation pour obtenir le permis d'exploitation. Cette formation de 20 h couvre les aspects réglementaires essentiels comme la prévention de l'alcoolisme, la protection des mineurs et la législation des débits de boissons.
- Entreprendre.service-public.fr, Licence d'un restaurant et débit de boissons
- Entreprendre.service-public.fr, Où est-il interdit d'ouvrir un débit de boissons alcoolisées (bar, café, etc.) ?
- Economie.gouv.fr, Cafés et bars : quelles obligations pour les professionnels ?
- Mise à jour du 29 novembre 2024 : vérification des informations juridiques.