Quelles sont les 5 étapes pour ouvrir un bar à jus ?
L'ouverture d'un bar à jus demande une préparation méticuleuse qui commence plusieurs mois avant l'ouverture.
Étape 1 : définir son concept
Le concept de votre bar à jus doit répondre aux attentes d'une clientèle précise tout en se démarquant de la concurrence :
- un bar à jus premium mise sur des produits exclusivement biologiques et des compositions personnalisées, avec des prix plus élevés, justifiés par la qualité exceptionnelle des ingrédients.
- le format traditionnel privilégie les recettes classiques à des prix accessibles. Il est idéal pour une clientèle régulière de quartier. L'orientation détox et bien-être attire des consommateurs soucieux de leur santé.
- le concept hybride, associant le bar à jus à un coffee shop ou une offre de restauration healthy, permet de diversifier les sources de revenus et d'optimiser la rentabilité du local. Cette approche nécessite cependant une surface plus importante et des investissements supplémentaires en équipement.
Étape 2 : réaliser une étude de marché et un business plan
Pour cela, vous devez réaliser un business plan, document indispensable pour toute création d’entreprise. Ce document doit vous permettre de vérifier la viabilité de votre projet. Il doit contenir plusieurs éléments :
- Vous allez commencer par faire une étude de marché. Cette étape consiste à examiner le marché des bars à smoothie et aussi la concurrence. Vous devrez analyser en profondeur les tendances des bars à jus, leur clientèle et leurs principaux concurrents. Vous devez étudier le comportement des consommateurs de ces bars, leurs âges, leurs préférences, etc. Il faut vous renseigner sur les cocktails de fruits qui sont recherchés.
- Vous devez aussi examiner la typologie du marché du bar à jus. Ces bars font souvent partie de franchises telles que Helixir, Wanna Juice, Zummo, Juju’s et d’autres.
- Vous devez prévoir un plan de financement. Celui-ci doit comporter un budget prévisionnel, un compte de résultat prévisionnel et un bilan prévisionnel. Vous pourrez présenter ce plan de financement auprès d’établissements financiers ou d’investisseurs. Il doit être le plus réaliste possible.
Étape 3 : trouver un local
Après cette étude de marché, il faudra trouver le local dans lequel vous allez ouvrir votre bar à smoothie. Ces bars sont souvent implantés dans des lieux très fréquentés, comme les centres-villes, les galeries marchandes ou même dans des food trucks itinérants.
Étape 4 : choisir une forme juridique
Exercer son activité en entreprise individuelle
- L'entreprise individuelle classique : cette structure juridique est simple et accessible. Elle permet à une personne physique d'exercer une activité en son nom propre, sans avoir à créer une société distincte. Cette forme d'entreprise est particulièrement appréciée pour sa simplicité administrative, car elle ne nécessite pas de capital social minimum ni de formalités complexes pour sa création comme la rédaction de statuts.
- La micro-entreprise : vous pouvez opter pour la micro-entreprise pour votre bar à smoothie. L’avantage est que sa création est simple : elle se fait sur Internet, plus précisément sur le guichet unique des entreprises. En revanche, il existe des plafonds de chiffres d’affaires :
Pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, les seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser sont les suivants :
- 188 700 € pour les activités de vente et de marchandises ;
- 77 700 € pour les activités de prestations de services.
Créer une société seul : l'EURL ou la SASU
Si vous souhaitez créer une société seul, deux options s'offrent à vous :
- l'EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) : il s'agit d'une SARL avec un associé unique. Elle est dirigée par un gérant. Ce dernier est travailleur non-salarié, rattaché au régime de la Sécurité sociale des indépendants. Sa protection sociale est moins complète qu'en SASU et en contrepartie, il paye moins de cotisations sociales (sa rémunération peut alors être plus intéressante).
- la SASU (société par actions simplifiées unipersonnelle) : cette forme juridique est particulièrement prisée par les entrepreneurs puisqu'ils bénéficient d'une flexibilité dans la gestion de leur entreprise. La SASU offre une grande liberté dans la rédaction des statuts, permettant d'adapter le fonctionnement de l'entreprise aux besoins spécifiques de l'entrepreneur. De plus, elle facilite l'entrée de nouveaux investisseurs ou associés car il n'y a pas de procédure d'agrément (sauf cas prévu par les statuts). La SASU est aussi avantageuse sur le plan fiscal : elle permet de choisir entre l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés. Elle facilite ainsi l'optimisation fiscale, en prenant en compte la situation de l'entreprise et de l'associé. Enfin, le président de la SASU, qui peut être l'entrepreneur lui-même, bénéficie d'un statut social assimilé salarié, ce qui lui permet de cotiser au régime général de la Sécurité sociale, offrant ainsi une protection sociale complète (à l'exception du chômage).
Se lancer à plusieurs : SARL ou SAS ?
Si vous préférez vous lancer à plusieurs, vous pouvez opter pour la SARL ou la SAS. Les formalités pour créer ces sociétés sont plus lourdes que celles des entreprises individuelles (EI classiques ou micro-entreprises). SAS ou SARL : quelles sont les différences ?
- La gestion de la SAS est plus souple que celle de la SARL. La rédaction des statuts par exemple est plus libre que dans le cadre d’une SARL. De plus, il est plus facile de faire entrer de nouveaux associés dans une SAS.
- Le régime social du dirigeant est un critère clé. Comme pour la SASU et l'EURL, il faudra arbitrer entre bénéficier d'une meilleure protection sociale ou percevoir une rémunération plus avantageuse.
- Il existe une particularité en SARL : cette forme juridique permet de faire entrer son conjoint dans l’entreprise grâce au statut de conjoint collaborateur.
Une fois votre structure juridique choisie, les statuts rédigés, vous devrez réaliser une série de formalités :
- rédiger les statuts ;
- déposer le capital social sur un compte bancaire ;
- publier un avis de constitution auprès d'un journal d'annonce légale ;
- transmettre le dossier de création au guichet unique en vue de l'obtention d'un extrait KBis.
Étape 5 : mettre en place une stratégie commerciale et marketing
La stratégie commerciale d'un bar à jus repose sur une analyse approfondie du marché local. Commencez par cartographier tous les établissements similaires dans un rayon de 500 mètres. Étudiez leurs offres, leurs prix, leurs points forts et leurs faiblesses. Votre valeur ajoutée doit être immédiatement identifiable : qu'il s'agisse de recettes signatures, d'un service particulier ou d'un positionnement unique.
La politique tarifaire mérite une attention particulière. Un jus simple se vend généralement entre 5 et 8 €, tandis qu'une création signature peut atteindre jusqu'à 12 €. Les formules (petit-déjeuner, déjeuner) permettent d'augmenter le panier moyen tout en fidélisant la clientèle. Un système d'abonnement mensuel peut aussi être envisagé pour garantir un revenu régulier.
Le marketing digital joue un rôle central dans la réussite d'un bar à jus. La présence sur les réseaux sociaux (Instagram, TikTok) doit être quotidienne, avec des photos professionnelles de vos créations et des stories montrant les coulisses de votre établissement. Un site web avec commande en ligne devient indispensable, tout comme l'intégration aux plateformes de livraison de repas à domicile.
Quelle est la réglementation à respecter pour ouvrir un bar à jus ?
Si vous souhaitez ouvrir votre bar à jus, vous devez respecter la réglementation applicable à tout établissement de restauration commerciale :
- les formations : votre bar à jus doit comporter au moins une personne dans son effectif qui a suivi une formation en hygiène alimentaire. Vous devrez lors de votre installation vous déclarer auprès de la Direction Départementale en Charge de la Protection des Populations (DDCPP).
- les normes sanitaires : il faut aussi respecter les normes sanitaires sur la conservation des produits périssables et des normes de sécurité pour les établissements recevant du public (installations électriques, appareils de cuisson, etc). Les normes de sécurité comprennent la sécurité incendie. De même, des normes d’accessibilité aux personnes présentant un handicap sont à prévoir.
- l'affichage des prix : vous devez afficher vos prix à l’extérieur et à l’intérieur de votre bar. En plus de l'affichage des allergènes, il est également nécessaire de rappeler l’utilisation d’ingrédients allergènes doit être clairement indiquée par écrit, de manière lisible et visible. Une signalisation doit également rappeler l’interdiction de fumer. Cette réglementation doit être strictement respectée sous peine d’amende ou de fermeture administrative.
- la diffusion de musique : pour diffuser de la musique dans votre bar, il faut l’autorisation de la SACEM.
- les horaires d’ouverture : elles doivent être conformes à ceux établis par votre préfecture.
S’agissant de la vente de boissons non alcoolisées, la vente jus de fruit ne nécessite pas de licence.
Faut-il une formation pour ouvrir un bar à jus ?
La réglementation impose la formation HACCP pour tous les professionnels manipulant des denrées alimentaires. Cette formation, d'un coût compris entre 200 et 500 €, couvre les bonnes pratiques d'hygiène, la réglementation sanitaire et la méthode HACCP. Elle dure minimum 14 heures et doit être dispensée par un organisme agréé.
Au-delà des obligations légales, plusieurs formations complémentaires s'avèrent précieuses.
- Une formation en mixologie de jus vous permet de maîtriser les associations de saveurs et les techniques de préparation.
- Des cours de gestion d'entreprise vous arment pour la gestion quotidienne de votre établissement.
- Une formation en nutrition renforce votre crédibilité et la qualité de vos conseils auprès de la clientèle.
Quel est le budget pour ouvrir un bar à jus ?
L'investissement initial pour un bar à jus varie considérablement selon l'emplacement et la surface du local. Dans une ville moyenne, prévoyez un budget global minimum de 80 000 €. Dans une grande ville ou un emplacement premium, le budget peut facilement atteindre 150 000 € ou plus.
Tableau détaillé des postes de dépenses
Poste de dépense | Fourchette basse (€) | Fourchette haute (€) | Détails |
Droit au bail | 15 000 | 50 000 | Variable selon l'emplacement |
Travaux et aménagement | 20 000 | 45 000 | Inclut plomberie, électricité, décoration |
Équipement professionnel | 12 000 | 25 000 | Extracteurs, blenders, réfrigération |
Stock initial | 3 500 | 6 000 | Fruits, contenants, consommables |
Marketing de lancement | 4 000 | 8 000 | Site web, signalétique, communication |
Fonds de roulement | 15 000 | 25 000 | 3 mois de charges fixes |
Formations | 2 000 | 5 000 | HACCP et formations complémentaires |
Que vendre dans un bar à jus ?
Les jus de fruits pressés à froid constituent la base de l'offre. Optez pour des combinaisons originales comme pomme-gingembre-curcuma ou carotte-orange-citron vert. Les smoothies aux fruits représentent généralement la majeure partie des ventes : privilégiez des recettes équilibrées associant fruits, légumes et super-aliments.
Les bowls constituent un excellent complément : açaï bowl, pitaya bowl ou green bowl permettent d'augmenter significativement le ticket moyen. Proposez des boosters immunitaires sous forme de shots (gingembre, curcuma, citron) qui répondent à une demande croissante de produits santé.
L'offre doit évoluer au fil des saisons pour profiter des fruits et légumes de saison, plus savoureux et moins coûteux. En hiver, intégrez des alternatives chaudes comme des tisanes détox ou des lattes aux super-aliments. La carte doit être renouvelée tous les trimestres pour maintenir l'intérêt de la clientèle.
Pourquoi les bars à jus sont-ils si populaires ?
Le succès croissant des bars à jus s'explique par plusieurs facteurs sociétaux majeurs. Le premier est la prise de conscience généralisée de l'importance d'une alimentation saine. Les consommateurs, particulièrement les millennials et la génération Z, recherchent des alternatives aux sodas traditionnels et aux boissons sucrées.
La tendance du "manger sain" s'accompagne d'une quête de transparence sur l'origine des produits. En préparant leurs boissons devant les clients avec des ingrédients frais, les bars à jus répondent parfaitement à cette attente. L'aspect visuel et "instagrammable" des créations contribue à leur popularité sur les réseaux sociaux.
Le format "à emporter" correspond aux nouvelles habitudes de consommation urbaines, tandis que le positionnement bien-être répond aux préoccupations santé post-Covid. Les bars à jus sont devenus des lieux de socialisation alternatifs aux cafés traditionnels, particulièrement attractifs pour une clientèle soucieuse de sa santé.
- L'investissement initial minimum de 80 000 € doit inclure une réserve de trésorerie suffisante pour couvrir les six premiers mois d'exploitation, période critique pour la stabilisation de l'activité.
- La rentabilité repose sur un emplacement stratégique, une marge brute minimale de 70 % et une diversification des sources de revenus au-delà des simples jus de fruits.
- La formation HACCP et une gestion rigoureuse des stocks sont indispensables pour maintenir la qualité des produits tout en contrôlant les coûts de production.
FAQ
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📌 Comment créer un bar à jus ?
L'ouverture d'un bar à jus commence par une étude de marché approfondie et la recherche d'un local avec un fort potentiel piétonnier. La constitution du dossier administratif et l'obtention des certifications sanitaires représentent la deuxième étape cruciale. L'aménagement du local et l'installation du matériel professionnel doivent être supervisés par des professionnels qualifiés. Le recrutement et la formation du personnel constituent la dernière étape avant l'ouverture, avec une attention particulière portée aux normes d'hygiène et à la qualité du service client. -
Quel investissement est nécessaire pour ouvrir un bar à jus de fruits ?
L'investissement total pour un bar à jus varie entre 80 000 et 150 000 € selon l'emplacement et la surface du local choisi. Le matériel professionnel, comprenant extracteurs de jus, blenders professionnels et système de réfrigération, représente un investissement d'environ 20 000 €. La trésorerie de départ doit couvrir au minimum trois mois de charges fixes, soit environ 20 000 €. Les travaux d'aménagement peuvent représenter jusqu'à 45 000 € selon l'état initial du local et les normes à respecter.
- Entreprendre.service-public.fr, Règles d'hygiène dans la restauration et les commerces alimentaires