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Procédure de faillite personnelle : comment l'éviter ?

Pierre-Florian Dumez
Écrit par Pierre-Florian Dumez . Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique
Relu par Sofia El Allaki.
icon L'essentiel de l'article L'essentiel de l'article
  • La faillite personnelle est prononcée contre un dirigeant ayant commis des fautes de gestion lors d'une procédure collective.
  • Elle entraîne une interdiction de gérer toute entreprise 15 ans au maximum.
  • Les fautes sanctionnées incluent la poursuite abusive d'une exploitation déficitaire, le détournement d'actifs, la comptabilité irrégulière ou le refus de coopérer.
  • La procédure est engagée par le mandataire judiciaire, le liquidateur, le ministère public ou les créanciers dans un délai de 3 ans.
  • Des solutions préventives existent : négociation avec les créanciers, procédures amiables et respect des obligations comptables.

 

Qu'est-ce que la faillite personnelle ?

 

La faillite d'une entreprise n'entraîne pas automatiquement celle de son dirigeant. Cette sanction professionnelle ne frappe que les comportements fautifs. Elle ne peut intervenir que dans le cadre d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

Concrètement, la faillite personnelle interdit de gérer, administrer ou contrôler toute entreprise. L'interdiction s'étend aux activités commerciales, artisanales, agricoles et aux personnes morales.

Le tribunal compétent change selon l'activité. Le tribunal de commerce juge les activités commerciales ou artisanales. Le tribunal judiciaire s'occupe des autres cas.

 

Point de vigilance :
La faillite personnelle n'a rien à voir avec la procédure de rétablissement personnel. Cette dernière efface les dettes d'un particulier surendetté sans interdiction de gérer.

 

Dans quels cas une faillite personnelle intervient-elle ?

 

La faillite personnelle peut concerner le dirigeant qui a :

  • disposé des biens de la société comme des siens ;
  • utilisé les biens ou le crédit contre l'intérêt de l'entreprise ;
  • réalisé des actes de commerce pour son intérêt personnel ;
  • poursuivi abusivement une exploitation déficitaire ;
  • maintenu sa rémunération à un niveau excessif malgré les pertes ;
  • laissé un collaborateur détourner des fonds par négligence ;
  • détourné ou dissimulé des actifs ;
  • augmenté frauduleusement le passif ;
  • prélevé des sommes sur les bénéfices, provoquant la cessation des paiements ;
  • exercé une activité malgré une interdiction ;
  • vendu à perte pour retarder une procédure ;
  • utilisé des moyens ruineux pour trouver des fonds ;
  • pris des engagements trop lourds pour l’entreprise ;
  • fait disparaître des documents comptables ;
  • tenu une comptabilité fictive, incomplète ou irrégulière ;
  • fait obstacle au déroulement d’une procédure ;
  • payé un créancier au détriment des autres après cessation des paiements.

 

La liste n’est pas exhaustive. La faillite personnelle peut être prononcée contre :

  • les professions libérales ;
  • les commerçants ;
  • les artisans ;
  • les agriculteurs ;
  • les dirigeants de droit comme de fait.

 

Quelles sont les conditions d’ouverture d’une faillite personnelle ? 

 

3 conditions encadrent la procédure. Elles protègent à la fois les dirigeants et les créanciers. 

 

Condition n°1 : insolvabilité notoire

 

L'entreprise doit d'abord faire l'objet d'une procédure collective : redressement ou liquidation judiciaire uniquement. La sauvegarde ne permet pas cette sanction. Elle intervient avant la cessation des paiements et protège les dirigeants qui anticipent.

Cette distinction a son importance. La sauvegarde ne peut être demandée que par le débiteur. Le redressement peut l'être par le débiteur, le tribunal ou un créancier, mais il faut constater la cessation des paiements au préalable. La liquidation judiciaire intervient quand la situation est irrémédiablement compromise.

 

Condition n°2 : faute de gestion pour les dirigeants

 

La faute de gestion forme le cœur de la procédure. Les tribunaux l'examinent selon plusieurs critères. L'appréciation reste souveraine, mais encadrée.

Les faits doivent être antérieurs au jugement d'ouverture. La Cour de cassation l'a confirmé en octobre 2019. Cette règle protège les dirigeants. Elle évite que l'urgence post-ouverture soit retenue contre eux.

Le lien de causalité entre la faute et la dégradation financière était traditionnellement exigé. Cette exigence s'est assouplie depuis 2025. La commission de certains faits graves suffit désormais.

 

Condition n°3 : procédure collective préalable 

 

L'action se prescrit par 3 ans. Le délai court à partir du jugement d'ouverture. Cette règle pousse les organes à agir vite. Elle offre aussi une sécurité juridique aux dirigeants.

Les dirigeants déjà condamnés au comblement de passif font figure d'exceptions. Pour eux, la prescription ne court qu'après la décision définitive de condamnation. Cette règle peut allonger les délais.

 

Quelles sont les conséquences de la faillite personnelle ?

 

Les effets dépassent largement le cadre professionnel. Ils touchent la vie civique, financière et sociale du dirigeant sur plusieurs années.

L'interdiction de gérer constitue la sanction principale. Le dirigeant ne peut plus diriger, gérer, administrer ou contrôler d'entreprise. Cette interdiction s'applique aussi aux fonctions indirectes et aux montages de contournement.

Les créanciers peuvent poursuivre personnellement le dirigeant sur ses biens propres. Cette possibilité existe même après clôture de la liquidation pour insuffisance d'actif. Le tribunal peut aussi ordonner la vente forcée des parts sociales pour contribuer au remboursement.

L'incapacité d'exercer une fonction publique élective peut être prononcée pour 5 ans maximum. La faillite personnelle fait l'objet d'une inscription dans le casier judiciaire du dirigeant et le registre du commerce. Il figure aussi au fichier national des interdits de gérer (FNIG).

La durée de la faillite personnelle peut atteindre 15 ans maximum. Heureusement, des issues anticipées existent. L'extinction du passif met fin automatiquement à la sanction. La réhabilitation reste possible sur demande motivée.

 

Quelle est la procédure de déclaration de faillite personnelle ?

 

Contrairement aux idées reçues, personne ne se déclare en faillite personnelle. 

 

Quelles sont les étapes clés de la procédure ?

 

L'initiative appartient à des personnes habilitées : mandataire judiciaire, liquidateur, ministère public, parfois la majorité des créanciers contrôleurs. 

La saisine se fait par requête motivée. Elle doit contenir tous les éléments prouvant les fautes. Le demandeur démontre la réalité des faits et leur antériorité. 

Le dirigeant a droit à sa défense. Il peut nier les faits, dire qu'ils ne sont pas si graves, ou expliquer pourquoi il a agi ainsi. C'est là que tout se décide.

 

Quels sont les documents nécessaires ?

 

Le dossier rassemble :

  • la copie du jugement d'ouverture ;
  • les preuves des fautes : expertises comptables, témoignages, correspondances ;
  • l'état des créances et du passif ;
  • les éléments sur le patrimoine du dirigeant.

Plus le dossier est documenté, meilleures sont les chances. La qualité des preuves fait souvent la différence. 

 

Quel est le rôle du tribunal ?

 

Le tribunal apprécie souverainement les fautes et leur gravité. Il peut ordonner des expertises complémentaires. Il statue après débat contradictoire.

Le mandataire ou liquidateur identifie les fautes et constitue le dossier, mais il peut aussi transiger dans l'intérêt des créanciers. 

 

Quels sont les délais de traitement de la demande ?

 

La durée varie selon la complexité de l'affaire. Les appels prolongent encore les délais. L'incertitude peut devenir difficile à supporter pour le dirigeant.

L'urgence peut justifier l'exécution provisoire. Le jugement produit alors ses effets immédiatement, avant même qu'il ne devienne définitif.

 

Comment éviter la faillite personnelle ?

 

Quelques réflexes simples vous évitent des années de sanction.

 

Prévention du surendettement

 

Surveillez vos indicateurs financiers : trésorerie, besoin en fonds de roulement, dettes fournisseurs. Ces signaux vous alertent avant qu'il ne soit trop tard.

Anticipez toujours les difficultés. Déclarez la cessation des paiements dans les 45 jours maximum. Mieux vaut prévenir que subir une assignation. La proactivité paie toujours.

Séparez vos patrimoines. Aucun bien personnel ne doit se mélanger avec ceux de l'entreprise, aucune dépense privée ne transite par les comptes sociaux. Cette règle évite l'une des fautes les plus sanctionnées.

 

Négociation avec les créanciers 

 

Les procédures amiables offrent des solutions avant la catastrophe. Le mandat ad hoc permet une négociation discrète. La conciliation apporte un cadre juridique aux accords complexes. 

Gardez toujours le dialogue avec vos créanciers. La confiance se cultive au quotidien. Prévenez un retard plutôt que de le justifier après. 

Documentez tous vos efforts de redressement. Ces preuves de bonne foi constituent souvent une défense efficace. Elles montrent votre volonté de bien faire.

 

Recours aux dispositifs de prévention

 

La médiation peut débloquer des conflits avec certains créanciers en facilitant le dialogue. L'objectif est que les partis trouvent un accord. 

Les chambres consulaires proposent des accompagnements spécialisés. Elles connaissent les réalités sectorielles et leur intervention reste confidentielle.

Faites-vous accompagner par un avocat spécialisé en droit des entreprises en difficulté. La jurisprudence ne cesse d'évoluer. L'expertise juridique sécurise vos décisions stratégiques.

FAQ


  • La durée maximale est de 15 ans. Le tribunal la fixe selon la gravité des fautes. Le dirigeant peut obtenir sa réhabilitation en prouvant sa contribution au remboursement ou en démontrant ses nouvelles compétences de gestion. Le jugement de clôture pour extinction du passif met fin à toutes les sanctions.

  • Toutes les dettes de l'entreprise peuvent déclencher cette sanction, mais il faut que des fautes de gestion soient établies. La faillite personnelle rétablit le droit de poursuite des créanciers. Ils peuvent alors essayer de se faire rembourser leurs créances sur les biens propres du dirigeant.


  • La faillite personnelle ne saisit pas automatiquement tous vos biens. Votre résidence principale reste protégée dans certaines limites. En revanche, le tribunal peut ordonner la vente de vos parts sociales. 

  • Vous pouvez demander votre réhabilitation au tribunal. Il faut prouver votre contribution au remboursement ou vos nouvelles compétences. L'activité salariée reste possible pendant l'interdiction. Certaines activités de conseil aussi, mais sans fonction de direction. Formez-vous, entourez-vous de conseils et documentez vos efforts de reconstruction.

  • Les procédures préventives évitent la liquidation judiciaire. Mandat ad hoc, conciliation : chacune a ses avantages. La négociation directe avec les créanciers peut aboutir à des accords. Le tribunal peut aussi prononcer une simple interdiction de gérer. Cette sanction reste moins lourde que la faillite personnelle.
Sources :
Historique des modifications :
Mise à jour du 19 août 2025 : vérification des informations juridiques.
Juriste de formation, Pierre-Florian est diplômé d’un Master II en droit économique de l'Université d'Aix-Marseille. À la fin de ses études, il crée une start-up spécialisée dans la mise en conformité des entreprises au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aujourd'hui, il est responsable contenu.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit

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