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Devenir maraîcher : le guide complet pour réussir votre installation

Pierre-Florian Dumez
Écrit par Pierre-Florian Dumez . Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique
Relu par Sofia El Allaki.
icon L'essentiel de l'article L'essentiel de l'article
  • Pour devenir maraîcher, aucune formation n’est obligatoire, mais un diplôme agricole ou une solide expérience terrain facilite l’installation.
  • Le budget de départ varie de 10 000 € à plus de 80 000 €, selon la surface, le matériel, les serres et le mode de production choisi.
  • Des aides existent : DJA, dispositifs régionaux, primes bio, prêts bonifiés… indispensables pour démarrer sereinement.
  • Le choix du statut (entreprise individuelle agricole, EARL, GAEC…) influence vos cotisations MSA et votre fiscalité.
  • Le maraîchage peut être rentable dès les premières années avec un modèle clair, une bonne commercialisation et une gestion rigoureuse des coûts.

 

Qu’est-ce que le métier de maraîcher ?

 

Les missions principales du maraîcher

 

Le maraîcher gère tout le cycle de production : préparation du sol, semis, plantations, arrosage, entretien, récolte et conditionnement. Il organise aussi la vente (marchés, paniers, restaurants) et suit ses stocks comme ses coûts de production.

Selon la taille de l’exploitation, il peut également assurer :

  • l’entretien des serres et du matériel ;
  • la gestion des cultures (rotation, fertilisation, irrigation) ;
  • la planification saisonnière et la commercialisation.


C’est un métier manuel et exigeant, où l’anticipation et la régularité font la différence.

 

Les différents types de maraîchage

 

Le métier englobe plusieurs approches de production :

  • Maraîchage conventionnel : mécanisation plus poussée, volumes importants.
  • Maraîchage biologique : sans pesticides ni engrais de synthèse, très demandé en circuits courts.
  • Permaculture : approche écologique basée sur la biodiversité, la couverture des sols et la résilience.
  • Maraîchage sur sol vivant (MSV) : travail du sol minimal, couvertures végétales permanentes.
  • Plein champ ou sous serre : choix qui influence fortement la productivité et la saisonnalité.


Chaque modèle a ses avantages, ses contraintes et ses impacts sur l’organisation de l’exploitation.

 

Quelle formation pour devenir maraîcher ?

 

Les formations diplômantes (CAP, Bac Pro, BTS, Licence Pro)

 

Plusieurs parcours permettent d’acquérir les bases agronomiques et techniques :

  • CAP Agricole (Métier de l’agriculture, Productions légumières) : idéal pour débuter.
  • Bac Pro Conduite de productions horticoles : formation complète sur les techniques de culture.
  • BTS Agricole (Production horticole, Agronomie, Gestion de l’exploitation) : parfait pour un projet d’installation.
  • Licence Pro (agriculture, agroécologie, horticulture) : pour se spécialiser ou viser des fonctions plus techniques.

 

Ces formations apportent de solides connaissances en production, gestion d’exploitation, irrigation, fertilisation et commercialisation.

 

Les formations courtes et certifiantes

 

Pour les reconversions rapides, les CFPPA proposent des formations intensives :
maraîchage biologique, permaculture, conduite de cultures sous serre, gestion de petites surfaces…

Certaines sont finançables via Pôle emploi ou les régions. Elles offrent un socle technique suffisant pour démarrer sur une petite exploitation ou en test d’activité.

 

L’importance de l’expérience terrain et des stages

 

Le maraîchage s’apprend surtout en faisant. Stages, woofing, bénévolat, emploi saisonnier : ces expériences permettent de découvrir le rythme, les contraintes physiques, l’organisation du travail et les réalités du marché.

 

À noter :
Pour beaucoup de professionnels déjà installés, quelques mois sur une exploitation bien organisée apportent autant qu’une formation théorique.

 

Quelles sont les qualités et compétences essentielles pour réussir ?

 

Aptitudes techniques et agronomiques

 

Un maraîcher doit maîtriser les bases du végétal : compréhension des sols, choix des variétés, saisonnalité, irrigation, fertilisation et identification des maladies.

Au quotidien, cela passe par :

  • préparer et entretenir le sol ;
  • réussir semis et plantations ;
  • gérer l’arrosage et les rotations de culture ;
  • organiser les récoltes au bon moment.

Ces compétences s’acquièrent en formation, mais surtout par la pratique régulière.

 

Qualités personnelles : rigueur, organisation, autonomie

 

Le maraîchage est exigeant physiquement et mentalement. Pour tenir dans la durée, trois qualités sont essentielles :

  • la rigueur, pour respecter les cycles de culture et les protocoles ;
  • l’organisation, indispensable quand plusieurs dizaines de variétés poussent en même temps ;
  • l’autonomie, car beaucoup de décisions doivent être prises sur le terrain, parfois dans l’urgence.

Patience, adaptabilité et sens de l’observation font également une vraie différence.

 

Compétences en gestion et commercialisation

 

Produire ne suffit pas : il faut vendre. Un maraîcher doit donc savoir :

  • calculer ses coûts de production ;
  • suivre un budget ;
  • organiser les ventes (marchés, paniers, restaurants) ;
  • mettre en avant ses produits et fidéliser sa clientèle.

Les exploitations les plus rentables sont souvent celles qui maîtrisent parfaitement la gestion et les débouchés locaux.

 

Quelles sont les étapes clés pour devenir maraîcher ?

 

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Pour réussir votre installation, voici les grandes étapes du parcours d’un maraîcher :

  1. Définir votre projet et analyser la demande locale.
  2. Choisir un statut juridique adapté.
  3. Trouver votre terrain et organiser l’accès à l’eau.
  4. Construire un budget prévisionnel réaliste.

Définir son projet : étude de marché et modèle économique

 

Avant de planter la moindre graine, il faut valider que votre projet répond à un besoin réel.

  1. Analysez les habitudes locales : marchés, AMAP, restaurants, magasins bio, concurrence proche. 
  2. Définissez aussi votre modèle économique : vente directe, paniers hebdomadaires, demi-gros, circuits courts…

Cette étape permet d’ajuster vos superficies, vos cultures et vos investissements.

 

Choisir son statut juridique (auto-entrepreneur, société)

 

En maraîchage, vous dépendez du régime agricole (bénéfices agricoles - BA). Les statuts réellement adaptés sont :

  • Micro-BA : régime fiscal simplifié pour débuter, avec un abattement forfaitaire sur les recettes. Peu de comptabilité, mais impossible d’amortir le matériel.
  • Entreprise individuelle agricole (EI) : le statut le plus courant. Il permet de déduire vos charges réelles et d’amortir vos investissements.
  • EARL / SCEA : formes sociétaires adaptées aux projets plus structurés, à plusieurs associés ou nécessitant des investissements importants.

 

On vous guide :

Besoin d’aide pour choisir ? Nos juristes vous orientent vers la forme juridique la plus adaptée à votre installation.

 

Trouver et préparer son terrain

 

Le terrain est le cœur de votre projet. Avant de signer, vérifiez :

  • la qualité du sol (structure, fertilité, drainage) ;
  • la disponibilité de l’eau (forage, réseau, récupération) ;
  • l’accessibilité pour un véhicule et la proximité de vos lieux de vente ;
  • la possibilité ou non d’installer des tunnels, serres ou bâtiments.


La préparation du sol - désherbage, amendements, plan d’irrigation - conditionne vos premiers rendements.

 

Le budget prévisionnel et les financements possibles

 

Une installation en maraîchage demande en moyenne 15 000 à 80 000 €, selon la surface et la présence (ou non) de serres. 

Votre budget inclut :

  • l’achat ou la location du terrain ;
  • le matériel (tunnels, irrigation, outils) ;
  • les plants, semences et intrants ;
  • les travaux d’aménagement ;
  • la trésorerie des premiers mois.

 

À noter :
Les financements peuvent venir des banques, de la DJA, de subventions bio ou de dispositifs régionaux.

 

Quels sont aides financières et dispositifs d’accompagnement ?

 

Les aides à l’installation (FranceAgriMer, DJA)

 

Les nouveaux maraîchers peuvent bénéficier de dispositifs dédiés :

  • DJA – Dotation Jeune Agriculteur : une aide importante (jusqu’à 22 000-40 000 € selon zones et projets) pour les moins de 40 ans, sous conditions de diplôme et de viabilité économique.
  • FranceAgriMer : des soutiens pour l’investissement matériel (serres, irrigation, outils de production) ou la modernisation.

 

Ces aides demandent un dossier solide, avec prévisionnel, plan d’entreprise et engagement à exercer plusieurs années.

 

Les aides spécifiques au maraîchage bio

 

Si vous vous engagez dans l’agriculture biologique, plusieurs dispositifs peuvent alléger le démarrage :

  • Aides à la conversion bio (CAB) : soutien financier pendant les premières années, le temps que la certification soit obtenue.
  • Crédit d’impôt bio : jusqu’à 4 500 € par an pour les exploitations certifiées.
  • Aides régionales au bio : certaines Régions financent tunnels, paillage, irrigation ou formation en agroécologie.

 

À noter :
Le bio est fortement encouragé, mais les budgets varient selon les années. Se renseigner tôt permet de ne pas passer à côté d’un financement.

 

Les prêts bonifiés et autres dispositifs

 

En complément des subventions, plusieurs leviers peuvent soutenir votre trésorerie :

  • prêts MTS-JEI pour les jeunes agriculteurs ;
  • prêts bonifiés agricoles (taux réduits) ;
  • prêts d’honneur auprès d’Initiative France ou de plateformes rurales ;
  • accompagnement des Chambres d’agriculture, souvent gratuit pour la création.

 

Ces dispositifs facilitent l’achat de matériel et sécurisent les premières années, souvent les plus délicates.

 

Quels sont les aspects réglementaires et administratifs ?

 

L’immatriculation de l’entreprise

 

Pour exercer en tant que maraîcher, vous devez immatriculer votre exploitation agricole. Les démarches se réalisent via :

  • le guichet unique de l’INPI pour déclarer la création de l’entreprise ;
  • la Chambre d’agriculture, qui accompagne gratuitement les porteurs de projet agricoles.


Selon le statut choisi (EI, société, micro-BA), vous serez inscrit sous un code APE agricole.

 

On vous guide :
Besoin d’un coup de pouce pour finaliser votre immatriculation ? Nos juristes vous accompagnent pas à pas pour créer votre entreprise agricole en toute sérénité.

 

L’inscription à la MSA

 

La MSA (Mutualité Sociale Agricole) est obligatoire pour toute activité agricole professionnelle. Elle couvre :

  • la protection sociale (maladie, maternité, retraite) ;
  • les cotisations liées au revenu agricole ;
  • les obligations en cas d’embauche de salariés.

 

L’inscription doit être faite dans les 30 jours suivant le début d’activité.

 

Les certifications (Bio, HVE)

 

Certaines certifications renforcent la valorisation commerciale de vos légumes :

  • Agriculture Biologique (AB) : contrôles par un organisme certificateur, conversion sur 2 à 3 ans, mention protégée et encadrée.
  • HVE – Haute Valeur Environnementale : certification axée sur biodiversité, gestion de l’eau et réduction des intrants.


Ces labels ne sont pas obligatoires, mais ils augmentent la crédibilité et la valeur ajoutée de vos produits.

 

Le mot de l’expert
Les certifications sont un vrai levier commercial. Beaucoup de maraîchers constatent une meilleure fidélité client lorsqu’un label clarifie leurs pratiques.

 

FAQ


  • Une exploitation devient rentable à partir de 5 000 à 8 000 m² en vente directe, et autour de 1 à 2 hectares pour un revenu complet.
    Les résultats dépendent surtout du système de culture, des serres et des circuits de vente.


  • Un maraîcher gagne en moyenne 1 700 à 1 900 € brut/mois s’il est salarié, et 1 200 à 2 500 € net/mois en indépendant, selon la surface, les cultures et la commercialisation.


  • On peut devenir maraîcher en reconversion en suivant une formation courte, en faisant un stage pratique ou du woofing, puis en testant son projet en espace-test agricole avant de s’installer.


  • Il est possible de devenir maraîcher sans diplôme : il suffit d’acquérir de l’expérience (stages, woofing), de suivre des formations pratiques et de se faire accompagner par la Chambre d’agriculture. Le diplôme n’est pas obligatoire pour exercer.

Juriste de formation, Pierre-Florian est diplômé d’un Master II en droit économique de l'Université d'Aix-Marseille. À la fin de ses études, il crée une start-up spécialisée dans la mise en conformité des entreprises au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aujourd'hui, il est responsable contenu.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit
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