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Comment ouvrir une auto-école ?

Pierre-Florian Dumez
Écrit par Pierre-Florian Dumez. Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique
Relu par Sofia El Allaki.
icon L'essentiel de l'article L'essentiel de l'article
Pour ouvrir une auto-école, plusieurs conditions préalables sont indispensables. Le dirigeant doit être âgé d'au moins 23 ans, détenir le permis B depuis 3 ans minimum et présenter un casier judiciaire vierge sur le bulletin n°2. La qualification se prouve soit par un diplôme de niveau bac+2 minimum (DEUG, BTS, DUT), soit par une certification spécifique comme le RUESCR (Responsable d'Unité d'Enseignement de la Sécurité Routière).

 

Qui peut devenir gérant d'une auto-école ?

 

Devenir gérant d'auto-école demande un réel investissement personnel et professionnel. Au-delà des prérequis réglementaires, cette activité exige des compétences variées en gestion d'entreprise, management d'équipe et pédagogie. Le contrôle médical obligatoire, effectué par un médecin agréé par la préfecture, vise à confirmer l'aptitude physique, cognitive et sensorielle nécessaire à l'exercice du métier.

La réglementation impose également une veille constante sur les évolutions du secteur. Les gérants doivent régulièrement mettre à jour leurs connaissances, notamment via la formation continue. Des organismes comme l'Agefice pour les chefs d'entreprise ou le FIFPL pour les professions libérales proposent des financements pour ces formations.

 

On vous guide :
Une réserve financière suffisante s'avère indispensable pour faire face aux imprévus des premiers mois d'activité. Les investissements initiaux étant conséquents, un business plan détaillé permet d'anticiper les besoins en trésorerie.

 

Quel budget pour ouvrir une auto-école ?

 

Le local constitue souvent la première préoccupation. La réglementation exige une superficie minimale de 25 m². Il se compose obligatoirement de :

  • une entrée indépendante ;
  • une salle d'accueil ;
  • une salle d'enseignement isolée phoniquement.


L'aménagement doit respecter les normes ERP (Établissement Recevant du Public) et garantir l'accessibilité aux personnes handicapées, avec notamment des passages d'au moins 0,90 mètre de large.

Les véhicules représentent le second poste d'investissement majeur. Pour la formation au permis B, ils ne doivent pas avoir plus de 6 ans.

 

Point de vigilance :
L'assurance des véhicules nécessite une couverture pour l'enseignement de la conduite. Elle est généralement plus onéreuse qu'une assurance classique.

 

Quelles sont les 6 étapes pour ouvrir une auto-école ?

 

icon En bref : En bref :

Les 6 étapes pour ouvrir une auto-école en France sont :

  1. Trouver un local et des véhicules adaptés à la formation
  2. Choisir un statut juridique
  3. Obtenir les autorisations nécessaires
  4. Recruter un ou plusieurs moniteurs
  5. Organiser la gestion de son auto-école
  6. Réaliser les formalités de création

 


Étape n°1 : Trouver un local et des véhicules adaptés à la formation

 

Les règles relatives au local

 

Le local doit répondre à des normes précises définies dans le Code de la construction et de l'habitation. Au-delà de la superficie minimale de 25 m², l'établissement doit disposer d'équipements de sécurité :

  • extincteur de 6 litres minimum ;
  • téléphone urbain pour les secours ;
  • système d'alarme ;
  • ventilation permanente.

 

Les règles relatives aux équipements

 

Un registre de sécurité détaillant les contrôles techniques et les consignes d'évacuation doit être constamment tenu à jour.

Pour les véhicules, la réglementation impose des équipements précis. Chacun d'entre eux doit disposer de :

  • un volant au poste de conduite et à l'avant gauche ;
  • commandes de freinage, de débrayage et d'accélération doublées ;
  • 2 rétroviseurs intérieurs (un pour l'élève, un pour le moniteur) ;
  • côté droit : deux rétroviseurs extérieurs (un pour l'élève, un pour le moniteur) ;
  • côté gauche : deux rétroviseurs extérieurs pour les poids lourds, un seul pour les véhicules légers (uniquement pour l'élève).

 

Le moniteur doit avoir à portée de main :

  • un klaxon indépendant ;
  • les commandes de tous les feux ;
  • un contrôle des clignotants.

 

Les panneaux "auto-école" doivent respecter des dimensions réglementaires : entre 40 x 12 cm et 50 x 15 cm pour les voitures.

 

Étape n°2 : Choisir un statut juridique

 

Créer une société unipersonnelle : EURL ou SASU ?

 

EURL ou SASU : les points communs

 

L'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) permettent une gestion simplifiée tout en protégeant le patrimoine personnel de l'entrepreneur, puisque la responsabilité est limitée aux apports.

Elles facilitent également l'embauche de salariés, offrant un cadre juridique clair pour contractualiser les relations de travail. Un avantage fiscal notable est la possibilité de déduire les frais professionnels des revenus imposables, réduisant ainsi la charge fiscale.

 

EURL ou SASU : les différences

 

La principale distinction entre ces deux structures réside dans leur fonctionnement :

  • la SASU offre plus de souplesse pour adapter les statuts aux besoins spécifiques de l'activité, notamment en termes de distribution de dividendes et de gouvernance,
  • tandis que l'EURL est plus encadrée mais donc moins flexible. 

Par ailleurs, le régime social du dirigeant diffère selon la structure juridique choisie :

Dans le cas d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), le dirigeant est généralement affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS). Cela implique des cotisations sociales souvent moins élevées, mais une couverture sociale plus limitée

En revanche, dans une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), le dirigeant est assimilé salarié, bénéficiant ainsi d'une protection sociale plus complète, similaire à celle des salariés, mais avec des cotisations sociales plus élevées.

 

À noter :
Cette distinction est cruciale car elle influence non seulement le coût des charges sociales mais aussi la protection sociale du dirigeant, notamment en matière de retraite, de santé et de prévoyance.

 

Créer une société à plusieurs : SARL ou SAS ?

 

SARL ou SAS : les points communs

 

Si vous souhaitez vous associer, orientez-vous vers la société à responsabilité limitée (SARL) ou la société par actions simplifiée (SAS). Ces deux formes permettent de créer une société à plusieurs associés tout en protégeant leur responsabilité, limitée aux apports respectifs. Vous serez dans les deux cas soumis à l'impôt sur les sociétés (IS) par défaut, avec une option possible pour l'impôt sur le revenu (IR) sous certaines conditions, notamment pour les SARL de famille.

 

SARL ou SAS : les différences

 

  • La SAS est souvent plébiscitée pour sa grande flexibilité en matière de gestion et de transfert des parts sociales, ce qui peut faciliter l'entrée de nouveaux investisseurs.
  • La SARL, quant à elle, impose un cadre plus strict mais offre un fonctionnement mieux adapté aux petites structures ou aux associés souhaitant une répartition de pouvoirs bien définie.

 

Ces formes juridiques offrent une meilleure capacité d'évolution et de développement futur, que ce soit par l'ouverture du capital, l'embauche, ou la diversification des activités.

Cependant, elles impliquent des démarches administratives plus complexes que les entreprises individuelles (classique ou micro-entreprise) :

  • rédaction des statuts ;
  • dépôt du capital social en banque ;
  • publication d'un avis de constitution ;
  • immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS).

 

Ces obligations, bien que contraignantes, garantissent une transparence accrue et renforcent la crédibilité de l'entreprise auprès des partenaires financiers ou commerciaux.


Étape n°3 : Obtenir les autorisations nécessaires

 

L'agrément préfectoral

 

L'obtention de l'agrément préfectoral constitue la première étape. La demande doit être déposée auprès de la préfecture. Le dossier inclut de nombreux documents :

  • justificatifs d'identité ; 
  • photos ;
  • diplômes validant la capacité à gérer l'établissement ;
  • bail du local avec plans détaillés ;
  • certificats d'immatriculation des véhicules.

 

La carte d'autorisation d'enseigner


La carte d'autorisation d'enseigner représente le second volet administratif. Valable 5 ans, elle nécessite de remplir plusieurs conditions :

  • être âgé de 20 ans minimum ;
  • posséder le permis B depuis au moins 3 ans ;
  • détenir le BEPECASER ou un diplôme équivalent.

Un certificat médical

 

Le dossier doit également comporter un certificat médical favorable délivré par un médecin agréé et une vérification du casier judiciaire (bulletin n°2) vierge de toute condamnation.

 

Une déclaration d'activité

 

En tant qu'organisme de formation professionnelle, l'auto-école est tenue d'effectuer une déclaration d'activité auprès de la Direction départementale en charge de l'emploi (DDETS). Cette démarche permet d'obtenir un numéro d'enregistrement. Il doit figurer sur tous les documents administratifs et comptables de l'établissement.

 

Le label qualité

 

Enfin, le label qualité, bien que facultatif, est indispensable pour proposer certaines formations comme les stages post-permis. Son obtention repose sur le respect de 7 critères :

  1. Identification des objectifs.
  2. Adaptation des dispositifs d'accueil aux différents publics.
  3. Adaptation des moyens pédagogiques, techniques et d'encadrement aux formations.
  4. Qualification des moniteurs.
  5. Information complète des élèves.
  6. Prise en compte des appréciations.
  7. Investissement dans l'environnement professionnel.

Il doit être renouvelé tous les 3 ans et fait l'objet d'audits de contrôle réguliers.

 

Étape n°4 : Recruter un ou plusieurs moniteurs

 

Chaque moniteur doit détenir une autorisation d'enseigner en cours de validité, renouvelable tous les 5 ans. L'âge minimum est fixé à 20 ans, avec obligation de posséder le permis B depuis au moins 3 ans. Le BEPECASER ou un titre équivalent est indispensable, accompagné d'un contrôle médical favorable effectué par un médecin agréé. 

La réglementation impose une formation continue pour l'équipe pédagogique. Le plan de formation doit être documenté et suivi, constituant l'un des critères d'obtention du label qualité. Les moniteurs maîtrisent obligatoirement les différentes situations de conduite : conduite de nuit, voies rapides, conditions météorologiques difficiles.


Étape n°5 : Organiser la gestion de son auto-école

 

La gestion d'une auto-école nécessite une organisation rigoureuse, notamment en matière d'information des clients. La loi impose un affichage détaillé des tarifs, visible depuis l'intérieur et l'extérieur de l'établissement. Les prix doivent préciser le coût TTC des leçons théoriques, pratiques et des tests de contrôle.

Chaque inscription donne lieu à un contrat écrit comportant des mentions obligatoires :

  • coordonnées de l'établissement ;
  • programme de formation ;
  • moyens pédagogiques ;
  • conditions de résiliation ;
  • tarifs détaillés.

Une évaluation préalable du niveau de l'élève est obligatoire avant la signature du contrat.


Étape n°6 : Réaliser les formalités de création

 

L'immatriculation de l'entreprise s'effectue exclusivement sur le guichet des formalités des entreprises. La démarche nécessite la préparation de nombreux documents, notamment la copie des diplômes, le justificatif de domiciliation, et les attestations d'assurance des véhicules.

 

Quelles sont les assurances obligatoires pour ouvrir une auto-école ?

 

L'assurance responsabilité civile professionnelle offre une protection contre les dommages causés aux tiers. Les véhicules doivent bénéficier d'une assurance couvrant les risques liés à l'enseignement. Les locaux nécessitent une assurance adaptée aux établissements recevant du public. En cas d'embauche de salariés, la souscription d'une complémentaire santé d'entreprise est un passage obligé.

 

icon En résumé En résumé
  • La conformité réglementaire exige une veille constante : agrément préfectoral à renouveler tous les 5 ans, autorisations d'enseigner à jour, contrôles techniques des véhicules.
  • La qualité de service s'appuie sur une équipe pédagogique formée et des moyens adaptés. Le label qualité, bien que facultatif, est un atout différenciant. 
  • La gestion administrative demande une rigueur exemplaire : contrats conformes, affichage réglementaire des prix, suivi des formations. Aucuns frais ne peuvent être facturés pour le transfert de dossier ou la présentation aux examens.

FAQ


  • La réglementation exige soit un diplôme de niveau bac+2 minimum (DEUG, BTS, DUT), soit une certification spécifique comme le RUESCR (Responsable d'Unité d'Enseignement de la Sécurité Routière). Cette formation doit être complétée par des connaissances en gestion et comptabilité, même si elles restent facultatives.

  • Les investissements initiaux sont importants, notamment pour les véhicules et le local. Il faut compter au minimum 2 ans pour atteindre l'équilibre financier. La diversification des activités (formation post-permis, stage de récupération de points) peut améliorer la rentabilité. Les revenus varient selon la localisation, la concurrence locale et la qualité de gestion.

  • Les revenus sont très variables selon le statut choisi et la taille de l'établissement. En phase de démarrage, une grande partie des bénéfices doit être réinvestie dans l'entreprise. Les gérants en société peuvent se verser un salaire fixe complété par des dividendes. Les entrepreneurs individuels perçoivent des bénéfices.
Historique des modifications :
Mise à jour du 30 décembre 2024 : vérification des informations juridiques et comptables.
Juriste de formation, Pierre-Florian est diplômé d’un Master II en droit économique de l'Université d'Aix-Marseille. À la fin de ses études, il crée une start-up spécialisée dans la mise en conformité des entreprises au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aujourd'hui, il est responsable contenu.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit
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