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Ouvrir une rôtisserie 2026 : guide complet pour réussir votre projet

Pierre-Florian Dumez
Écrit par Pierre-Florian Dumez . Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique
Relu par Sofia El Allaki.
icon L'essentiel de l'article L'essentiel de l'article
  • Pour ouvrir une rôtisserie, il faut respecter des règles strictes d’hygiène (méthode HACCP) et obtenir les autorisations nécessaires selon le lieu et le type d’activité.
  • Le budget moyen se situe entre 20 000 € et 80 000 €, incluant le local, les rôtissoires professionnelles, la réfrigération et les travaux d’aménagement.
  • Des frais supplémentaires sont à prévoir : stock initial, assurances, licences éventuelles, communication et mise aux normes.
  • L’EI, l’EURL et la SASU sont les statuts les plus adaptés pour créer une rôtisserie, notamment pour gérer la TVA, les achats alimentaires et d’éventuels salariés.
  • Bien située et bien gérée, une rôtisserie peut être rentable grâce à des marges intéressantes sur le poulet rôti et la vente à emporter.

 

Comprendre le marché de la rôtisserie : opportunités et défis

 

Analyse des tendances actuelles du secteur

 

Le marché de la rôtisserie se porte bien : les Français recherchent des plats chauds, simples et réconfortants, sans sacrifier la qualité. Le poulet rôti reste un incontournable, porté par l’essor de la vente à emporter et l’envie de produits plus authentiques. 

Les consommateurs privilégient les rôtisseries capables d’offrir traçabilité, cuisson maîtrisée et recettes maison : un positionnement qui fait vraiment la différence aujourd’hui.

 

Étude de la concurrence locale et nationale

 

Le secteur est concurrentiel, mais souvent mal exploité. Entre les rôtisseries traditionnelles, les stands présents sur les marchés et les rayons des grandes surfaces, l’offre existe… mais elle n’est pas toujours qualitative ou bien située. 

C’est précisément là que se crée l’opportunité : proposer une rôtisserie spécialisée, régulière dans la qualité et visible aux bons moments de la journée.

 

Identifier votre clientèle cible

 

Une rôtisserie attire un public large : familles, actifs pressés, riverains fidèles qui apprécient la praticité d’un repas chaud prêt à servir. 

Votre rôle est de comprendre :

  • quand ils consomment (midi, soir, week-end) ; 
  • ce qu’ils attendent (goût, rapidité, origine) ; 
  • à quel prix ? 

Ces éléments structurent votre offre dès le départ.

 

Quelles sont les étapes essentielles pour créer votre rôtisserie ?

 

icon En bref : En bref :

Pour ouvrir une rôtisserie, voici les étapes à suivre :

  1. Réaliser une étude de marché ;
  2. Élaborer un business plan ; 
  3. Définir votre concept et votre positionnement ; 
  4. Choisir le statut juridique adapté.

 

Étape 1 : réaliser une étude de marché approfondie

 

Avant toute décision, il faut valider que votre projet a sa place : analyser les habitudes alimentaires locales, la concurrence indirecte (GMS, traiteurs, rôtisseries ambulantes) et les moments de forte demande

Cette étape vous permet d’anticiper vos volumes, vos prix et les horaires pertinents.

 

Étape 2 : élaborer un business plan solide et réaliste

 

Le business plan formalise votre projet : 

  • investissement de départ ;
  • prévisionnel d’achat des matières premières ;
  • coûts de fonctionnement ;
  • stratégie de lancement… 

 

C’est aussi le document qui convaincra la banque de vous suivre. Un prévisionnel clair et pragmatique est indispensable dans une activité alimentaire à marges maîtrisées.

 

Étape 3 : définir votre concept et votre positionnement unique

 

Une rôtisserie fonctionne si elle sait se distinguer : origine des volailles, recettes maison, accompagnements signature, boutique fixe ou stand sur marché… 

Votre concept doit répondre à un besoin identifié et raconter une histoire cohérente avec votre clientèle cible.

 

Étape 4 : choisir le statut juridique adapté

 

Le choix du statut influence votre fiscalité, la gestion de la TVA et votre niveau de responsabilité. Les options les plus courantes sont :

  • L’Entreprise individuelle (EI) : simple à gérer, avec séparation du patrimoine et possibilité de déduire vos charges réelles.
  • L’EURL, si vous souhaitez un cadre clair et une protection renforcée tout en restant seul à bord.
  • La SASU, plus souple et souvent appréciée des banques, surtout si vous envisagez de recruter ou d’élargir l’activité.

 

On vous guide :
Un doute ? Nos experts vous accompagnent pour choisir le statut adapté à votre projet.

 

Quelle est la réglementation à connaître pour créer une rôtisserie ?

 

Maîtriser la réglementation sanitaire et d’hygiène (HACCP)

 

En rôtisserie, les règles d’hygiène sont strictes : respect de la chaîne du froid, nettoyage des plans de travail, gestion des cuissons et traçabilité des produits. L’application de la méthode HACCP est obligatoire pour prévenir tout risque sanitaire.

 

Le mot de l’expert
Au moins une personne dans l’établissement doit justifier d’une formation en hygiène alimentaire, indispensable dans la restauration.

 

Obtenir les autorisations nécessaires

 

Avant l’ouverture, vous devez déclarer votre activité auprès de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations).

Selon l’emplacement, certaines autorisations supplémentaires peuvent être requises :

  • occupation du domaine public (si rôtisserie ambulante) ;
  • autorisation de travaux pour l’aménagement du local ;
  • éventuellement licence si vente de boissons.

 

Souscrire aux assurances professionnelles indispensables

 

Deux assurances sont incontournables :

  • la RC professionnelle, qui couvre les dommages causés à des clients ;
  • la multirisque professionnelle, qui protège le local, le matériel et les stocks.

 

À noter :
Certaines communes exigent des règles spécifiques pour les rôtisseries de marché (fumées, emplacement, horaires). Renseignez-vous en mairie avant de vous installer.

 

Quel budget pour ouvrir une rôtisserie ? Estimation des coûts

 

Coûts liés à l’acquisition ou la location d’un local

 

Le budget dépend surtout de la surface et de la localisation. En moyenne, comptez :

  • location : 700 à 1 800 € par mois selon la ville ;
  • acquisition : variable, mais souvent entre 50 000 € et 150 000 € pour un petit commerce.

Privilégiez un local déjà équipé en extraction ou facilement aménageable : cela réduit fortement le coût des travaux.

 

Investissement dans le matériel professionnel

 

La rôtissoire représente votre principal poste de dépense. Selon la capacité et l’énergie (gaz ou électrique), prévoyez :

  • rôtissoire professionnelle : 3 000 à 12 000 € ;
  • vitrine chaude : 1 000 à 4 000 € ;
  • réfrigération : 1 500 à 5 000 €.

 

Frais d’aménagement et de mise aux normes

 

Extraction, ventilation, électricité, sols, peinture… Le budget des travaux se situe généralement entre 5 000 et 20 000 €, selon l’état initial du local.

 

Stock initial de matières premières

 

Pour le lancement, prévoyez un stock de volailles et d’accompagnements estimé à 500 à 1 500 €, selon votre volume prévu la première semaine.

 

Coûts administratifs, licences et assurances

 

Ajoutez :

  • l'immatriculation : 100 à 200 € ;
  • les assurances : 300 à 800 €/an ;
  • une autorisation d’occupation pour une activité ambulante.

Au total, une rôtisserie demande en moyenne 20 000 à 80 000 € d’investissement, selon le matériel choisi et l’état du local.

 

Comment choisir l’emplacement idéal pour votre rôtisserie ?

 

Critères de sélection d’un local commercial

 

L’emplacement fait largement la réussite d’une rôtisserie. L’idéal : un lieu visible, situé sur un axe passant, proche d’un marché, d’un arrêt de transport ou d’une zone résidentielle dynamique. 

 

Le mot de l’expert
Vérifiez également la présence d’une extraction ou la possibilité d’en installer une.

 

Importance de la visibilité et de l’accessibilité

 

Une rôtisserie doit permettre de s’arrêter facilement : stationnement minute, accès rapide, façade bien identifiée. Plus l’achat est spontané, plus le volume suit. 

 

Quel est l’équipement indispensable pour une rôtisserie performante ?

 

Les rôtissoires professionnelles : quels types choisir ?

 

La rôtissoire est le cœur de votre activité. Vous pouvez opter pour :

  • une rôtissoire à gaz, puissante et économique ;
  • une rôtissoire électrique, plus simple à installer ;
  • un modèle rotatif ou à balancelles, pour une cuisson homogène et une présentation attractive.

Le choix dépend de votre volume de production et de l’espace disponible.

 

Matériel de conservation et de préparation

 

Prévoyez également :

  • une vitrine chaude pour maintenir les volailles à température ;
  • un réfrigérateur professionnel pour stocker les produits crus ;
  • des plans de travail en inox, bacs GN, couteaux et ustensiles adaptés.

Un matériel fiable évite les pertes et améliore la qualité au quotidien.

 

Équipements pour la vente à emporter et la présentation

 

Barquettes, sachets, gants, étiquettes, présentoirs… Une rôtisserie performante mise aussi sur une présentation soignée et un emballage pratique, essentiel pour la vente à emporter.

 

Comment financer votre projet ?

 

Apport personnel et fonds propres

 

La plupart des porteurs de projet commencent par un apport personnel, généralement entre 20 % et 30 % du budget total. Plus votre apport est solide, plus il sera simple d’obtenir un financement bancaire.

 

Options de financement : prêts bancaires, aides, crowdfunding

 

Plusieurs solutions peuvent compléter votre apport :

  • un prêt professionnel classique pour financer le matériel, les travaux et le stock ;
  • les dispositifs d’aide à la création (ACRE, ARCE, prêts d’honneur via Initiative France ou Réseau Entreprendre) ;
  • le crowdfunding, intéressant pour financer une partie du matériel ou tester votre concept auprès de futurs clients.

 

Comment recruter et gérer des salariés ?

 

Définir les besoins en personnel

 

Une rôtisserie peut fonctionner seule au lancement, mais l’embauche devient rapidement utile pour gérer les pics d’activité. Selon votre volume, vous pouvez recruter :

  • un rôtisseur pour la préparation et la cuisson ;
  • un vendeur pour l’accueil, l’encaissement et la gestion des commandes ;
  • un assistant polyvalent sur les heures de forte affluence.

 

Compétences recherchées pour un rôtisseur

 

Au-delà du savoir-faire culinaire, un bon rôtisseur doit maîtriser les règles d’hygiène, respecter les temps de cuisson, gérer la cadence et assurer une présentation régulière des produits. Le sens du contact est aussi essentiel : c’est souvent lui qui fidélise les clients au quotidien.

 

Comment faire connaître votre rôtisserie ?

 

Stratégies de lancement et de promotion

 

Les premières semaines sont décisives. Une ouverture bien préparée (offre découverte, dégustations, affichage local) permet d’attirer rapidement du trafic. L’objectif : être visible tout de suite et créer un premier noyau de clients réguliers.

 

Communication digitale : site web, réseaux sociaux

 

Un Google Business Profile à jour, quelques avis clients et une présence simple mais active sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram) suffisent souvent pour une rôtisserie. Photos des cuissons, horaires, promotions du week-end… une communication régulière renforce la fidélité.

 

Marketing local : flyers, partenariats

 

En complément, le marketing de proximité reste très efficace : flyers distribués dans le quartier, partenariats avec les commerçants voisins, affichage sur les marchés. Une rôtisserie performante est avant tout un commerce de quartier : misez sur la proximité.

 

Calculer la rentabilité de votre rôtisserie : indicateurs clés

 

Analyser le chiffre d’affaires potentiel

 

Le chiffre d’affaires dépend principalement du volume de volailles vendues et du ticket moyen (accompagnements, boissons, plats chauds). En zone dynamique, une rôtisserie peut rapidement atteindre une activité régulière le midi, le soir et surtout le week-end.

 

Maîtriser les coûts d’exploitation

 

Les postes majeurs sont :

  • l’achat des volailles et des accompagnements ;
  • l’énergie, surtout si vous utilisez des rôtissoires électriques ;
  • le personnel.

Un suivi précis des marges par produit est indispensable pour rester rentable.

 

Déterminer votre seuil de rentabilité

 

Le seuil de rentabilité se calcule en fonction de vos charges fixes (loyer, assurances, remboursement de prêt) et de votre marge brute. 

Une rôtisserie bien gérée atteint souvent l’équilibre dès que les volumes se stabilisent, notamment le week-end où la demande est la plus forte.

 

Ouvrir une rôtisserie, c’est créer un commerce de proximité chaleureux, centré sur la qualité et le goût. Avec un concept clair, un bon emplacement et une gestion attentive des coûts, votre projet peut devenir rapidement rentable. 

Que vous visiez une boutique fixe, un stand sur marché ou une activité plus polyvalente, l’essentiel est de proposer un produit régulier, bien cuit et identifiable.

Un projet bien préparé, bien financé et positionné au bon endroit a toutes les chances de trouver son public.

FAQ


  • Aucun diplôme n’est obligatoire, mais une formation en hygiène alimentaire est indispensable. Une expérience en restauration ou en cuisson des viandes est un vrai plus pour démarrer sereinement.


  • Oui, à condition d’avoir un bon emplacement et une gestion rigoureuse des achats. Le poulet rôti offre des marges intéressantes, surtout lorsqu’il est complété par des accompagnements et de la vente à emporter.


  • Le calcul repose sur vos jours de présence, vos coûts de déplacement et vos volumes sur les marchés. Une rôtisserie ambulante peut être très rentable si elle se positionne sur des marchés fréquentés ou dans des communes sous-équipées.


  • Les créateurs peuvent solliciter l’ACRE, l’ARCE, les prêts d’honneur (Initiative France, Réseau Entreprendre) ou un prêt bancaire classique. Certaines communes soutiennent aussi les commerces alimentaires de proximité.

Juriste de formation, Pierre-Florian est diplômé d’un Master II en droit économique de l'Université d'Aix-Marseille. À la fin de ses études, il crée une start-up spécialisée dans la mise en conformité des entreprises au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aujourd'hui, il est responsable contenu.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit
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