Entre réparations dans l’urgence, entretien de canalisations, installation de chauffage… le métier de plombier demande des compétences et du savoir-faire. L’exercice est également assez réglementé : mieux vaut faire le point avant de créer son entreprise de plomberie.
SOMMAIRE :
Plombier indépendant : définition, formation & carrière
Chargé de l’installation, du dépannage et de la réparation des tuyaux et des canalisations, celui qu’on a toujours appelé « plombier » est plus précisément installateur sanitaire, installateur chauffagiste ou zingueur : il n’exerce plus son métier sur des tuyaux en plomb !
Il exerce également son métier sur le réseau de gaz, et captage d’eau de pluie lorsqu’il est zingueur. Le plombier chauffagiste est spécialisé quant à lui dans l’installation et l’entretien de chaudières.
Ses compétences sont nombreuses. Le métier est physique. Le plombier intervient sur chantier, dans la construction ou la réfection du bâtiment : il doit être apte à coordonner ses travaux avec les différents corps de métiers, savoir lire des plans et des schémas, organiser et gérer un chantier, connaître les normes de sécurité, travailler dans un délai imparti…
Le plombier est surtout appelé à intervenir dans l’urgence, sur les réparations et les dépannages. Fuite de tuyaux, dépannage d’une chaudière… Un bon plombier doit rester disponible, à l’écoute, et savoir être rassurer.
Les formations nécessaires pour pouvoir créer une entreprise de plomberie
Suivant la spécialité que l’on souhaite exercer, son niveau scolaire ou même ses projets en devenir, il existe plusieurs formations de plomberie ou « installateur en thermique et en sanitaire » :
- BAC Pro énergétique
- CAP Installateur sanitaire
- BEP technique des installations sanitaires et thermiques
- BP Equipements sanitaires
- BP Métiers de la piscine
- BM Plombier sanitaire
- BMS Bâtiment
- BTS Fluides énergies environnement, option génie sanitaire
- MC zinguerie
Carrière et évolution professionnelle
Le métier de plombier s’exerce en tant que salarié d’une entreprise, en tant qu’indépendant ou chef d’entreprise, et connait plusieurs évolutions possibles.
En développant de l’expérience, en acquérant plusieurs compétences – zinguerie, couvreur, chauffagiste… -, un plombier peut devenir chef de chantier, ou encore conducteur de travaux, notamment dans les entreprises de construction ou de rénovation.
Si l’évolution est moins évidente dans une entreprise artisanale spécialisée en plomberie, l’acquisition du savoir-faire est facilitée par les contacts avec différents corps de métiers, et de nombreuses personnes.
Et avec des connaissances en finances et gestion d’entreprise, en commerce, en management d’équipe, un plombier peut également créer sa propre entreprise.
Créer son entreprise de plomberie
Comportant quelques risques, la profession de plombier reste réglementée : s’installer en tant que plombier indépendant ou créer une société demande quelques conditions préalables.
Les conditions à remplir
Pour travailler à son compte comme pour avoir des salariés, il faudra justifier d’une qualification professionnelle reconnue, c’est-à-dire :
- Soit être titulaire d’un CAP, BEP ou diplôme de niveau égal ou supérieur, dans la spécialité correspondante,
- Ou justifier d’une expérience professionnelle significative d’au moins 3 années sur le territoire.
Pour créer son entreprise de plomberie, il faudra également s’inscrire au registre des métiers – RM. Pour cela il ne faut pas avoir fait l’objet d’une interdiction de gérer, d’administrer ou de contrôler une entreprise, ni n’avoir été condamné à une peine d’interdiction d’exercice de l’activité professionnelle.
Enfin, pour s’installer en tant qu’artisan, il faudra faire un stage de préparation à l’installation – SPI -, auprès de la Chambre des métiers et de l’artisanat.
Bon à savoir : L'article 4 du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) prévoit 2 modifications concernant le Stage de Préparation à l'Installation (SPI) :
- Le SPI sera facultatif (uniquement pour les artisans). L’article 2 de la loi n° 82-1091 du 23 décembre 1982 relative au stage préalable obligatoire du futur chef d’entreprise serait supprimé en conséquence,
- Son coût sera abaissé à 194€.
Il semblerait que le SPI sera facultatif qu’à partir du deuxième semestre 2019 (une fois le décret d’application voté).
Les statuts de l’entreprise
De nombreuses solutions sont envisageables. Un plombier exerçant seul peut s’installer en micro-entreprise : la simplicité de gestion est un avantage, mais le statut est inadapté dès lors qu’il faut faire quelques achats et investissements – véhicule, matériel, outillage… -. La création d’une société de type SASU, ou EURL peut avoir plus d’intérêt, dès lors que l’on souhaite faire de la plomberie son activité principale, et réaliser quelques investissements.
Cela permet aussi de protéger son patrimoine personnel en cas de déficit, et d’envisager l’avenir : la SASU comme l’EURL permettent d’évoluer vers l’entrée d’associés dans le capital. Elles deviennent alors une SAS ou une SARL. Elles permettent aussi l’embauche de salariés, d’apprentis ou de stagiaires.

La réglementation pour exercer
Avant d’exercer, il est obligatoire de souscrire à une assurance civile professionnelle, ou « responsabilité civile professionnelle » : elle permet de palier aux lourdes dépenses qui pourraient advenir en cas de dommages aux biens ou aux personnes.
En cas d’intervention sur les travaux de gros œuvre et de construction, il faudra justifier d’une assurance de responsabilité civile décennale : elle couvre les frais des dommages dès lors que vos travaux affectent l’état de l’ouvrage global, ou empêchent l’installation dans l’habitation.
Ces deux assurances sont souscrites pour l’ensemble de l’entreprise, et s’appliquent aussi aux salariés.
Il faut également prévoir que toute personne travaillant sur un chantier du BTP doit être titulaire d’une carte d’identification des professionnels du BTP. A l’embauche, elle doit-être demandée :
- Par l’entreprise installée sur le territoire français
- Par une entreprise étrangère qui travaille avec des salariés français
- Par les entreprises embauchant des salariés intérimaires détachés.
En plus des documents règlementaires, des mesures de préventions doivent être prises par le chef d’entreprise, sur les chantiers, pour la sécurité de ses salariés comme pour lui-même. Il doit rester vigilant sur les normes.
Si le plombier est amené à travailler à proximité d’une installation électrique, il doit être habilité. Dans le cadre de la prévention du risque électrique, l’entreprise doit délivrer à ses salariés une habilitation électrique conforme à la norme NF- C 18-510 « Opération sur les ouvrages et installations électriques dans un environnement électrique ».
Pour information, il est important de connaître la réglementation applicable aux travailleurs de moins de 18 ans : il est interdit de les faire travailler dans des situations d’exposition à un niveau important de vibrations, ou à des températures extrêmes, comme à des travaux de démolition comportant des risques d’effondrement.
Sauf autorisation spéciale, les salariés en CDD ou intérimaires ne doivent pas intervenir si la zone est exposée aux produits chimiques dangereux – amiante…
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