Est-il nécessaire d'avoir un diplôme pour devenir apiculteur ?
Vous pouvez devenir apiculteur sans diplôme. Néanmoins, ce métier nécessite des connaissances pratiques et théoriques solides.
Un apiculteur amateur pourra se satisfaire d’un stage de quelques jours en rucher-école, afin d’acquérir les connaissances de base.
En revanche, si vous désirez exercer en tant qu’apiculteur professionnel, vous devrez plutôt vous tourner vers une formation diplômante :
- Le Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA), spécialisation apiculture ;
- Le Bac pro agricole « Conduite et gestion de l'exploitation agricole » (CGEA) ;
- Le BTSA agronomie et cultures durables ;
- Le Certificat de spécialisation (CS) apiculture ;
- La Certification « Apiculteur éleveur producteur de reines et d'essaims ».
Ces formations sont assurées en Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA), en Centre de Formation d’Apprentis (CFA) ou dans les lycées agricoles.
Quelles sont les compétences indispensables pour devenir apiculteur ?
Les compétences pour devenir apiculteur
Travailler dans l’apiculture nécessite d’avoir les compétences techniques suivantes :
- Savoir gérer des ruches (installation, entretien, exposition, etc.) ;
- Savoir détecter les maladies et les parasites sur les abeilles et le couvain ;
- Connaître les bonnes pratiques pour produire le miel, la gelée royale, la cire ou encore la propolis.
Vous devez également acquérir des connaissances pour comprendre le cycle de vie et le comportement des abeilles, ainsi que les principes de leur génétique afin de sélectionner efficacement les colonies.
Les qualités pour devenir apiculteur
Au-delà de ces savoir-faire, vous devez également réunir les qualités suivantes :
- Un engagement en faveur de la préservation de la biodiversité ;
- La persévérance face aux imprévus du métier (gestion de maladies, variations climatiques, attaques de frelons asiatiques, etc.) ;
- Le calme et la patience pour s’adapter aux besoins et au rythme de production des abeilles.
Enfin, comme tout professionnel indépendant, l’apiculteur doit être un bon commercial et un gestionnaire efficace, pour à la fois rentabiliser son activité et développer son exploitation.
Quel est le salaire moyen d'un apiculteur ?
La rémunération moyenne d’un apiculteur dépend de plusieurs facteurs :
- la taille et l’ancienneté de son élevage ;
- son secteur géographique ;
- le montant de ses charges et les aléas saisonniers.
Ses canaux et ses modes de distribution influent également sur son salaire final : la vente directe sur les marchés sera ainsi plus rentable qu’une commercialisation auprès de grossistes.
Il est donc impossible de donner le salaire moyen d’un apiculteur. Néanmoins, retenez que :
- Les premières années sont moins rémunératrices puisque vous devrez à la fois investir dans votre activité et attendre que votre niveau de récolte soit suffisant ;
- L’apiculture est une activité saisonnière, ce qui implique des revenus fluctuants sur l’année.
Quelles sont les 4 étapes pour devenir apiculteur ?
Étape 1 : faire une étude de marché et un business plan
L’étude de marché va vous permettre de :
- définir précisément votre offre (produit commercialisé, image de marque, etc.) ;
- identifier votre cible (particuliers, grossistes, boutiques spécialisées) ;
- analyser la concurrence et les tendances du marché.
Elle vous sera utile pour rédiger votre business plan, document incontournable pour déposer des demandes de financements auprès d'une banque notamment. Celui-ci sera complété par la définition de votre stratégie commerciale (canaux de promotion, tarifs, choix des fournisseurs, etc.), ainsi qu’un budget prévisionnel sur 3 ans.
Étape 2 : trouver des financements
Devenir apiculteur indépendant nécessite des investissements financiers conséquents, surtout au début (achat de matériel et d’un bâtiment de transformation / stockage, etc.).
Afin de faciliter l’installation des apiculteurs, l'État et l’Union européenne proposent différentes aides financières :
- À partir de 50 ruches : l’aide à la transhumance et l’aide au maintien et au développement du cheptel proposées par FranceAgrimer dans le cadre du Programme apicole européen (PAE).
- À partir de 72 ruches : l’aide apiculture MAEC (21 € par ruche avec un plafond variable selon les régions).
- À partir de 200 ruches : une aide régionale et/ou une Dotation Jeune Agriculteur (DJA).
- En cas de parcours pour obtenir une certification en agriculture biologique : un crédit d’impôt de 4 000 € maximum par an.
Ces aides ne proviennent pas toutes des mêmes fonds et répondent à des conditions d’attribution spécifiques. Nous vous recommandons de vous tourner vers votre région pour obtenir tous les renseignements nécessaires.
Étape 3 : choisir sa forme juridique
L'entreprise individuelle
Les formalités de création d’une Entreprise Individuelle (EI) sont relativement simples et rapides. Cette forme juridique ne nécessite aucun capital social et est d’un fonctionnement simple (pas d’assemblée générale, ni de procès-verbaux). En revanche, puisqu’il s’agit d’une entreprise en nom propre, elle n’a pas la qualité de personne morale. C’est donc votre responsabilité qui est engagée devant la loi et toutes les instances.
L'EARL
L'Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée (EARL) est une société civile permettant à plusieurs exploitants agricoles (10 maximum) de se regrouper pour exercer une activité agricole en société. L'EARL peut toutefois être unipersonnelle (avec un seul associé).
La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. La création d'une EARL requiert un capital social minimum de 7 500 €.
La SCEA
La Société Civile d’Exploitation Agricole (SCEA) n'impose aucun capital social minimum mais doit comporter au moins 2 associés. Ceux-ci sont solidairement responsables des dettes de la société vis-à-vis des tiers sans aucune limite et proportionnellement à leur participation dans le capital social.
Ce type de structure offre une grande liberté dans l'organisation et le fonctionnement de la société.
La SARL
La création d'une Société à Responsabilité Limitée (SARL) n’exige pas de capital social minimal, mais elle doit compter au moins 2 associés. Leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports.
Le GAEC
Le Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC) est adapté si vous êtes plusieurs apiculteurs associés. Le capital social minimum est de 1 500 €. Le GAEC permet à chaque apiculteur de rester autonome tout en mettant en commun leurs exploitations, moyens de production, et éventuellement la vente des produits.
Respecter la réglementation
En tant qu’apiculteur, vous devrez également vous conformer à la réglementation suivante :
- Le respect du principe de traçabilité des produits de la ruche, qui comprend la tenue d’un registre d’élevage et d’un cahier de miellerie (ou registre de traçabilité) ;
- Le respect des règles d’étiquetage des produits de la ruche, conformément aux recommandations de l’ANSES ;
- Les règles de distance, notamment entre les ruches et les propriétés privées, conformément au Code rural.
- L’élevage d’abeilles est une activité agricole. Un apiculteur professionnel relève donc de la MSA pour sa protection sociale.
- Un jeune apiculteur peut bénéficier d’aides à l’installation, notamment de la part de l’Europe.
- Le choix de votre statut juridique dépend de votre budget et de vos perspectives de développement.
FAQ
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📌 Qui peut devenir apiculteur ?
En théorie, tout le monde peut devenir apiculteur. Il est toutefois recommandé de suivre une formation approfondie pour acquérir les compétences nécessaires.
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Quel budget pour se lancer dans l'apiculture ?
Cela dépend de la taille de votre exploitation apicole. Comptez en moyenne 300 € pour l’achat d’une ruche, auxquels vous devrez ajouter l’achat ou la location d’un terrain et d’un bâtiment pour la production et le stockage du miel.
- Télédéclaration des ruches - Site du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation
- Dispostions relatives au registre d’élevage - Article 3 de l’arrêté du 5 juin 2000
- Fiche pratique sur l’activité d’élevage d’abeilles - Site de la MSA
- Dispositions relatives aux règles de distance en matière d'élevage - Articles 211-6 et 211-7 du Code rural et de la pêche maritime
- Fiche pratique sur les régimes d'imposition pour les bénéfices agricoles - economie.gouv.fr