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Start-up : Comment anticiper et faire face aux premières difficultés ?

Maxime Wagner
Maxime Wagner Co-fondateur de Captain Contrat. Diplômé de Centrale Lille et l'ESSEC. Relu par Clémence Bonnet, Diplômée de l'École des Avocats

L’aventure entrepreneuriale n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Que votre start-up vienne juste d’être créée, qu’elle ait pu bénéficier d’aides à la création d’entreprises ou qu’elle vienne de lever des fonds, vous n’êtes pas pour autant à l’abri de connaître quelques déboires financiers. Cash-flow négatif, manque de clients ou pivot raté sont autant de signes avant-coureurs d’un dépôt de bilan ! 

Maître Amélie Robine vous explique comment anticiper et faire face aux premières complications pour ne pas vous retrouver dans la tourmente

 

 

Anticiper l’origine des difficultés dès la création de votre entreprise

 

Lors de la création d’entreprise, les fondateurs sont souvent pris dans l’excitation de se lancer et sont souvent persuadés d’avoir LA bonne idée qui sera à l’origine de leur success story

Dans cette dynamique, leur choix se tourne vers la société par actions simplifiée (SAS), forme juridique avantageuse pour commencer à rechercher les premiers fonds dont ils ont besoin pour transformer l’essai.

C’est souvent au cours de cette phase qu’il est prudent d’anticiper les premiers facteurs d’échec de sa start-up. Nombreuses sont celles à devoir mettre la clé sous la porte peu après leur lancement suite aux premières difficultés de trésorerie rencontrées. 

Anticiper dès le départ ces facteurs de risque, c’est évidemment se poser les bonnes questions :

  • Est-ce que votre produit ou service répond à un véritable besoin du marché ? Est-ce que des clients vont se montrer intéressés et si oui, dans quelle mesure ? 
  • Quelle concurrence allez-vous rencontrer sur ce segment ? Est-ce que votre idée a une véritable qualité et une réelle plus-value par rapport à ce qui existe déjà ? 
  • Quel est le juste prix de votre produit ou service ? 

Il est donc fortement conseillé de prendre le temps d’établir un business model et un business plan.

Dès les premiers mois suivant la création de votre entreprise, ne négligez pas la mise en place d’un MVP et d’un POC

  • Le « MVP » ou « Minimum Viable Product » consiste à mettre en place un produit ou un service minimal afin de pouvoir valider ses qualités, corriger ses défauts et par conséquent, réduire le risque de son inadéquation aux besoins du marché. 
  • Le « POC » ou « Proof of Concept » est une phase de test de votre produit ou service auprès de vos futurs clients. L’objectif est de challenger votre produit face à ses utilisateurs finaux et de vérifier la pertinence de votre solution par rapport au marché réel. 

Outre un mauvais positionnement de marché ou un prix excessif du produit conduisant à une rentabilité nulle, des situations de blocage entre associés peuvent aboutir à un désintérêt pour la société ou freiner vos levées de fonds. 

Il faut également faire attention à constituer une équipe complémentaire pour commencer votre projet entrepreneurial. Une équipe fondatrice qui fonctionne est une équipe aux qualités variées au sein de laquelle chacun pourra apporter une plus-value au bon fonctionnement de votre projet. 

Enfin, il ne faut pas négliger l’importance du pacte d’associés qui doit être équilibré et prévoir un mécanisme de décision sans possibilité de blocage. 

 

Identifier les situations à risques pour mieux les appréhender 

 

Les situations à risques sont multiples et souvent méconnues des entrepreneurs. La création d’entreprise est un premier cap à passer mais le chemin ne s’arrête pas là, et c’est souvent plus tard que les difficultés peuvent se faire ressentir. 

Il existe autant de facteurs internes que de facteurs externes qui favorisent l’arrivée d’une situation fragile pour la start-up. 

En interne, en tant que dirigeant, vous êtes susceptible de vous tromper en choisissant l’orientation de votre stratégie commerciale, de commettre des erreurs. 

Il est important d’être en mesure de prendre de la hauteur, du recul pour être à même d’être attentif aux difficultés ressenties.

Par exemple, il arrive fréquemment que le business plan ne soit pas respecté parce qu’une dépense n’était pas prévue ou parce qu’elle a été sous-estimée. 

Persuadé de bien faire, les dirigeants mettent donc la main à la poche et acceptent ce coût supplémentaire et non provisionné, parfois à tort. 

Le business plan est pourtant un outil qui doit permettre aux dirigeants de garder un certain fil conducteur. Il faut donc faire attention à bien le respecter.

Autre exemple, une start-up qui a pivoté trop tard ou qui n’a pas pivoté du tout. Le pivot est le terme employé pour désigner un changement de direction lorsque le produit ou service développé ne répond pas à la demande. C’est par exemple changer de cible client ou changer son produit pour répondre à un besoin qui n’avait pas été identifié au départ. 

De nombreuses start-up ont donc mené des virages à 180 degrés, voire à 360 degrés mais le succès d’un pivot tient avant tout au bon timing. Pivoter trop tard ou ne jamais pivoter signifie que la start-up s’est entêtée dans la mauvaise voie et a donc enregistré plus de pertes que prévus. 

Du point de vue externe, un certain nombre d’évènements échappent au contrôle des dirigeants : une levée de fonds qui n’aboutit pas, un fournisseur en difficulté, des retards de paiement des clients, le départ de personnes clés ou encore les conjonctures actuelles (mouvements sociaux, épidémie) sont autant de circonstances pouvant aboutir à l’émergence de difficultés pour votre start-up.

S’agissant d’une facture impayée par exemple, il ne faut pas négliger l’impact que peut avoir l’envoi d’un courrier de mise en demeure par un avocat au débiteur défaillant. Un premier courrier sur papier en-tête d’un avocat suffit parfois à débloquer certaines situations.

Il convient donc d’être diligent et d’identifier dès leur survenance les risques qui pourraient mettre en péril votre activité. 

 

Connaître les solutions juridiques pour les utiliser à bon escient

 

L’apparition des premières difficultés n’est pas nécessairement synonyme de dépôt de bilan. Pour autant, bien connaître les solutions juridiques à votre disposition vous permettra de pouvoir en bénéficier au bon moment avant que la situation ne soit obérée. 

Souvent méconnues, il existe des solutions amiables de règlement des difficultés

En premier lieu, vous pouvez saisir les médiateurs du crédit et des entreprises

  • Le médiateur du crédit instaure un dialogue entre les entreprises qui ont des difficultés de financement et leurs partenaires bancaires. 
  • Le médiateur des entreprises a vocation à résoudre les litiges entre clients et fournisseurs.

Dans un second temps, il vous est possible de bénéficier de procédures confidentielles, le mandat ad hoc et la conciliation. Ces deux procédures de règlement amiable des difficultés des entreprises interviennent en prévention d’un potentiel état de cessation des paiements

À la demande du dirigeant, le tribunal de commerce va donc désigner un mandataire ad hoc ou un conciliateur. Celui-ci va superviser les négociations entre la société et ses principaux créanciers afin de trouver un accord permettant de rétablir la situation économique de l’entreprise. 

Enfin, en dernier recours, vous pouvez requérir le bénéfice d’une procédure collective

  • La sauvegarde est ouverte pour toute entreprise qui n’est pas en cessation des paiements mais qui rencontre des difficultés insurmontables. L’objectif est d’établir rapidement un plan afin d’éviter l’état de cessation des paiements. Ce plan aboutira à la réorganisation de la société afin qu’elle puisse poursuivre son activité économique.
  • Le redressement judiciaire n’est possible que lorsque l’entreprise est en cessation des paiements depuis moins de 45 jours et qu’il existe des chances sérieuses de poursuivre son activité. Le plan de redressement permettra à l’entreprise d’étaler le paiement de ses dettes sociales sur dix ans au maximum. 
  • La liquidation judiciaire intervient dès lors que la société est en cessation des paiements depuis plus de 45 jours ou que son redressement est manifestement impossible. 

L’ouverture d’une procédure collective entraîne nécessairement des conséquences car il s’agit d’une procédure judiciaire et un administrateur est souvent nommé pour accompagner, voire surveiller, le dirigeant. Ce dernier ne disposera plus des pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la société. Toutes les décisions sociales devront être prises avec les organes de la procédure. Il est ici important de connaître les risques et impacts pour le dirigeant afin d’éviter, outre de fortes amendes de condamnation, une interdiction de gérer.

Par ailleurs, l’ouverture d’une procédure de liquidation implique évidemment la fin de l’aventure entrepreneuriale. Il est donc très important d’anticiper en amont et de surveiller l’arrivée de difficultés afin d’éviter une telle déconvenue. 

 

Savoir se faire accompagner pour rebondir plus vite

 

Les dirigeants sont rarement préparés à la vitesse à laquelle les difficultés économiques peuvent prendre le dessus sur un projet d’entreprise. Leur investissement de plusieurs mois, voire de plusieurs années, peut très rapidement être réduit à néant. 

Il est donc primordial de se faire accompagner dès la création de votre entreprise afin d’identifier les risques potentiels pour mieux les prévenir. En tant que dirigeant, il est nécessaire de faire preuve de diligence dans la conduite de votre stratégie commerciale et de bien suivre le business plan pour ne pas être accablé par des dépenses imprévues. 

Enfin, si des difficultés économiques interviennent malgré toutes ces précautions, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un avocat spécialisé dans la conduite des procédures amiables de règlement des difficultés et des procédures collectives. Ce sont des procédures particulières dont votre avocat aura la maîtrise. Il sera donc un allié indispensable pour gérer la crise que vous traverserez et pourra vous guider dans le déroulement de ce type de procédure.

 

 

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Maxime Wagner
Ecrit par Maxime Wagner
Maxime Wagner est diplômé de Centrale Lille et d'un MBA à l'ESSEC. Il démarre sa carrière dans la distribution, où il s'intéresse aux méthodes de management et d'organisation ainsi qu'aux problématiques d'innovation. Fin 2012, il quitte Carrefour et lance, avec Philippe, Captain Contrat. Son objectif : lancer une start-up à impact positif sur la société et dans laquelle chacun est heureux de travailler.
Relu par Clémence Bonnet

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