Optimiser sa rémunération de dirigeant est une préoccupation majeure pour les chefs d'entreprise. La question du type de rémunération est également un point à ne pas négliger : en tant que dirigeant de SAS, souhaitez-vous vous rémunérer en salaire ou en dividendes par exemple ? Faisons le point sur les moyens à votre disposition pour une parfaite optimisation de la rémunération du dirigeant de SAS.
SOMMAIRE :
Salaire ou dividendes : définition
Prendre la tête d’une SAS vous laisse deux options de rémunération :
Le salaire du dirigeant de SAS
Cette somme est versée au dirigeant de la SAS mensuellement au titre de ses fonctions au sein de l’entreprise. Le montant du salaire peut être entièrement fixe ou également comprendre une part variable. Le salaire constitue ainsi une entrée d'argent régulière pouvant évoluer en fonction des mois.
Les dividendes versés au président de SAS
Les dividendes proviennent des bénéfices dégagés par l’entreprise. Ces sommes peuvent être versées au dirigeant de la SAS s’il fait partie des associés. Il s’agit en effet d’une contrepartie pour la participation au capital social de la société.
Le versement des dividendes est annuel. Le montant varie en fonction des résultats de l’entreprise. Ainsi, percevoir des dividendes n’est pas automatique et le total peut grandement évoluer d'un exercice à l’autre. Par ailleurs, les dividendes ne peuvent être versés qu’une fois le bilan comptable visé par un commissaire aux comptes et sous réserve que la société possède les finances suffisantes. Le cas échéant, elle doit également apurer son passif avant d’octroyer des dividendes à ses associés. Lorsque l’exercice est clôturé et que le conseil d’administration décide de verser des dividendes, les sommes doivent être distribuées dans les 9 mois.
Comment sont distribués les dividendes ?
Dans la majorité des cas, chaque associé d’une SAS reçoit une part de dividendes proportionnelle à son apport au capital social. Toutefois, comme le précise le Code de Commerce, les statuts de la SAS laissent une grande liberté dans le fonctionnement de l’entreprise. Une répartition non proportionnelle est tout à fait envisageable : la seule limite posée consiste à ne priver aucun associé de son droit au dividende. Si vous réfléchissez à la meilleure option d'optimisation de la rémunération d’un dirigeant, vous devrez également savoir que les dividendes SAS peuvent être distribués sous forme d’argent, d’un bien ou par mention dans un compte courant d’associé.
Lorsque le dividende n’est pas réparti de manière proportionnelle, la part du président de SAS est spécifiée dans les statuts. Il peut également être concerné par le premier dividende dont l’attribution statutaire lui offre la priorité sur une part définie du bénéfice. Le superdividende récompensant la totalité des titres émis vient alors en complément. Les statuts peuvent également accorder à un associé, dont le président, des dividendes majorés. Ils correspondent à des actions “de préférence” ouvrant le droit à des montants supérieurs à ceux des actions communes.
Salaire ou dividendes : comment optimiser sa rémunération ?
Vous avez fait le choix de créer une SAS et vous en êtes président, sachez qu'il est possible d'organiser la rémunération du dirigeant associé en tirant profit des variations de charges sur ses différentes formes de rémunération.
Quelles sont les charges à prendre en compte ?
En effet :
- Rémunération mensuelle au titre des activités de direction (salaire) : le dirigeant peut (ce n'est pas une obligation) être rémunéré par la société pour son activité de direction et décider de se verser un salaire.
En tant qu'assimilé salarié il bénéficie d'une protection sociale avantageuse mais devra anticiper le montant des charges plus élevé qu'en SARL. Le dirigeant de SAS qui se rémunère est soumis à 82% de cotisations sociales (54% de patronales et 28% de salariales) sur la rémunération nette qu'il perçoit, qui sont payées à la source par l'entreprise. Cela signifie que pour recevoir un montant 1000€ nets dans sa poche en rémunération mensuelle, cela coûtera en réalité 1820€ à la société, 820€ étant dédiés à l'URSSAF pour cotiser au régime général. - Rémunération annuelle au titre des dividendes : en tant qu'associé, le dirigeant va pouvoir se voir distribuer tout ou partie des bénéfices de la société, à proportion de sa détention du capital ou de la proportion prévue dans les statuts, sous forme de dividendes. Ces dividendes peuvent être soumis à la flat tax (30%) ou au barème progressif de l'impôt après abattement de 40%. Ce choix dépendra des revenus du dirigeant qui décidera s'il a intérêt de choisir une taxation à hauteur de 30% ou au barème progressif si ce taux s'avère moindre.
Le choix de rémunérer le dirigeant associé de SAS en salaire ou en dividende dépend donc de différents facteurs : une rémunération mensuelle, annuelle, un statut d'assimilé salarié, etc.
Dès lors, faudrait-il ne pas se rémunérer du tout mensuellement, pour tout reverser sous forme de dividendes ?
Si l'idée est séduisante, elle semble peu réaliste en pratique :
- Si vous ne vous versez pas de rémunération mensuelle, comme pour un salarié vous ne cotisez pas, et en ne cotisant pas vous n'êtes pas protégé par le régime général.
- Il n'est pas nécessairement aisé de gérer toute une année sur la seule base d'une rémunération versée en une fois à la fin de l'année. Cela demande rigueur, discipline, et surtout de se serrer particulièrement la ceinture la première année, puisqu'il n'y a pas eu un versement de dividendes préalable pour constituer des stocks (d'où l'intérêt, éventuellement, de penser alors à l'ACRE (anciennement ACCRE) évoquée ci-dessus, à l'ARCE, ou d'épuiser ses droits d'ARE).
Le juste équilibre : cotisations minimales et dividendes
Dans la cadre d'une optimisation d'une rémunération de dirigeant salarié, une formule satisfaisante semble donc de vous rémunérer mensuellement suffisamment pour atteindre les seuils de cotisations minimales vous permettant de bénéficier de la protection du régime général, et de garder un maximum de reliquat pour la fin de l'année, afin de bénéficier du taux de prélèvements sociaux avantageux des dividendes.
- Un revenu mensuel net d'un montant de 800€ nous apparaît donner lieu à l'acquittement de cotisations sociales suffisantes pour bénéficier des différents postes de protection sociale du régime général de la sécurité sociale.
- Prenez bien en compte que le revenu versé mensuellement au dirigeant salarié représente autant de charges pour la société venant réduire ses bénéfices distribuables à la fin de l'année.
Cette formule n'est pas parfaite, et perd notamment de son intérêt dans deux situations. En effet, avant d'être distribués sous forme de dividendes, les bénéfices sont imposés à l'Impôt sur les Sociétés au niveau de l'entreprise, au taux de 15% pour les 38.120 premiers euros, et de 25% pour le delta des bénéfices excédant ce seuil (sous certaines conditions, généralement remplies par les entrepreneurs). Normalement, même avec un taux d'IS préalable de 15% qui vient "s'ajouter" aux 15,5% de prélèvement sociaux supportés sur les bénéfices distribués, le taux cumulé reste largement plus intéressant que les 82% sur le revenu mensuel. Dans ce cas d’optimisation de la rémunération du dirigeant, l'Impôt sur les Sociétés est partiellement neutralisé au niveau de l'associé par application d'un abattement de 40% sur les dividendes reçus. Cela vient donc réduire sa propre masse imposable à l'Impôt sur le Revenu. Pour autant :
- L'Impôt sur les Sociétés est sur l'intégralité des bénéfices, et pas seulement les bénéfices distribués. Dans la mesure où en vous rémunérant peu mensuellement, vous diminuez d'autant la charge de rémunération déductible de vos résultats imposables à l'IS, l'optimisation de la rémunération du dirigeant n'est donc pleinement efficace que si la majorité des bénéfices sont distribués à la fin de l'année sous forme de dividendes. Plus vous affectez de bénéfices à vos réserves, plus vous aurez gardé de bénéfices imposés à l'IS sans profiter des prélèvements sociaux avantageux.
- Si votre activité croît de telle façon que vous dépassez largement le seuil des 38.120 euros de bénéfices, votre taux d'Impôt sur les Sociétés relatif se rapprochera de plus en plus de 33%, qui seront à ajouter aux 15,5% de prélèvements sociaux supportés sur les bénéfices distribués. Dès lors, le dispositif comment à perdre en intérêt, surtout s'il est lié à une mise en réserve d'une partie des bénéfices, ou comparé au cotisations sociales de 45% de la SARL.
Avant de vous donner une illustration chiffré de la rémunération d'un dirigent, nous vous invitons à regarder l'explication en vidéo.
La rémunération du dirigeant, expliquée en 2 minutes et en vidéo
Salaire ou dividendes : avantages et inconvénients
Nous l'avons vu, le choix d'une rémunération en salaire peut s'avérer coûteux en cotisations sociales. Toutefois, le versement d'un salaire offre le statut d'assimilé salarié et une protection sociale avantageuse. Il offre également une rémunération régulière mensuelle. Cependant, le versement d'un salaire implique une gestion administrative plus lourde au sein de l'entreprise (fiche de paie...). En revanche, les dividendes peuvent se cumuler avec l'allocation chômage. Alors dans une SAS, du salaire ou des dividendes, quel est le plus avantageux ? Grâce à ce tableau récapitulatif, comparer rapidement les deux options pour décider si se verser des dividendes est plus avantageux qu’être salarié de votre SAS :
SALAIRE | DIVIDENDES | |
AVANTAGES |
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INCONVÉNIENTS |
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Il convient de noter que le travailleur indépendant en SASU doit également choisir entre une rémunération sous forme de salaire ou de dividendes. Les avantages et inconvénients sont alors les mêmes que pour l’optimisation de la rémunération du dirigeant d’une SAS.
Dans une SAS, l'optimisation de la rémunération du dirigeant exige une étude poussée. En effet, la somme perçue n'est pas l’unique critère à prendre en considération. Pour trouver l’option la plus intéressante entre salaire et dividendes dans une SAS, il convient bien évidemment de comparer la fiscalité. Toutefois, le niveau de protection sociale et la fiabilité de ces deux rémunérations doivent également être mesurés avant toute décision.
- Le choix du type de rémunération va évidemment impacter les charges et votre revenu final.
- Le dirigeant de SAS peut choisir de se rémunérer en salaire ou en dividendes.
- Chacune de ces rémunérations a ses avantages et inconvénients. Il faut se poser les bonnes questions comme : souhaitez-vous une rémunération régulière mensuelle ou annuelle ?
- Le salaire implique plus de cotisations mais permet bénéficier d'une meilleure protection sociale.
- Une entreprise peut verser un salaire même en l’absence de bénéfices. En revanche, les dividendes ne sont versés qu’en cas d’exercice positif.
- Les dividendes ne sont pas fixes et varient d’une année à l’autre.