Le secteur du meublé de tourisme est en plein essor. Vous désirez en profiter pour ouvrir un gîte et devenir professionnel du tourisme ? Excellente idée !
Avant de vous lancer, avez-vous réfléchi à la question de la formation ? À comment dénicher le logement idéal ? Voulez-vous partir de zéro ou reprendre un gîte ? À quelles normes devrez-vous vous soumettre et quelles démarches vous faudra-t-il accomplir ? Aperçu des étapes qui vous attendent pour ouvrir un gîte et créer une entreprise.
- Gîte ou maison d’hôte ?
- Quelle formation pour ouvrir un gîte ?
- Comment trouver le gîte idéal ?
- Quel statut juridique pour ouvrir un gîte ?
- Reprendre un gîte : comment faire ?
- Quelles sont les normes à respecter pour ouvrir un gîte ?
- Quelles démarches faut-il accomplir ?
- Comment se faire connaître ?
- Ai-je intérêt à rejoindre un label comme gîte de France ou Clévacances ?
Gîte ou maison d’hôte ?
Ne vous trompez pas de projet : ouvrir un gîte ou une chambre d’hôte, ce n’est pas la même chose ! Avec un gîte, aussi appelé meublé touristique, vous mettez à disposition un logement à l’usage exclusif des locataires. Ceux-ci séjournent de 1 jour à 1 mois. Vous n’avez pas à leur servir de petit déjeuner, en revanche, vous devez prévoir un équipement suffisant pour qu’ils puissent cuisiner, se détendre et se reposer.
À l’inverse, avec la chambre d’hôte, vous recevez chez vous ou dans une dépendance sur votre terrain et vous préparez le petit déjeuner.
Quelle formation pour ouvrir un gîte ?
Non, vous n’avez pas besoin de vous former pour ouvrir un gîte, sauf si vous prévoyez de servir de l’alcool. Dans cette hypothèse, vous devrez effectivement suivre une formation en adéquation avec la licence que vous désirez obtenir. Une fois celle-ci réalisée, vous vous verrez remettre un permis d’exploitation, valable 10 ans, et renouvelable à condition de suivre une nouvelle journée de formation.
En revanche, vous pouvez tout à fait suivre une formation pour ouvrir votre gîte dans les meilleures conditions. Stage pour la création d’une entreprise, pour savoir comment se comporter avec la clientèle, faire décoller son business : tous présentent un intérêt.
Comment trouver le gîte idéal ?
La France possède bien des régions, mais toutes ne se valent pas en termes de fréquentation touristique ! Privilégiez les emplacements qui accueillent un fort flux de voyageurs, et un habitat qui reflète les spécificités locales. Si vous projetez d’ouvrir un gîte en Provence, vous avez plus de chances de séduire les clients potentiels avec un mas qu’avec une banale maison en lotissement. Le terrain a lui aussi son importance, particulièrement si vous prévoyez des aménagements comme une piscine, une aire de jeux pour les enfants…
Prenez également en compte :
- La superficie de la maison : vous devez pouvoir créer assez de chambres et de salles de bain pour accueillir vos locataires ;
-
L’environnement du gîte : les clients sont là pour passer un bon moment, ils n’apprécieront sans doute pas (et vous non plus à leur place) dormir à côté d’une route nationale ou d’une boîte de nuit !
Quel statut juridique pour ouvrir un gîte ?
Avec ce nouveau statut unique plus protecteur, le patrimoine personnel de l'entrepreneur individuel est de plein droit séparé de son patrimoine professionnel. Les nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 15 mai 2022 et s'appliquent à tous les entrepreneurs individuels en exercice, mais uniquement pour les créances qui seront nées à compter de cette date.
Pour savoir comment devenir entrepreneur, vous devez répondre à la question suivante : pensez-vous ouvrir votre gîte pour en faire votre activité principale ou secondaire ?
Cette question est importante en ce qu’elle peut conditionner le statut juridique de l’établissement.
S’il s’agit d’une activité complémentaire, vous n’êtes pas obligé de créer une entreprise, à condition de ne pas dépasser un chiffre d'affaires de 23 000 € annuel.
Sinon, vous pouvez opter pour :
- L'entreprise individuelle (EI) : cette forme juridique est la plus simple et la plus économique. Elle permet à une seule personne de créer son activité sans capital minimum requis.
- L'EURL : L'Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée permet à une personne de créer une société à responsabilité limitée avec un seul associé. Cela permet de protéger le patrimoine personnel de l'entrepreneur en cas de difficultés financières de l'entreprise.
- La SASU : La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle permet également à une personne de créer une entreprise avec une responsabilité limitée et une grande flexibilité dans la gestion de l'entreprise.
- La SARL : La Société à Responsabilité Limitée peut être créée avec plusieurs associés, permettant de partager les risques et les investissements nécessaires à la création d'un gîte.
- La SCI : La Société Civile Immobilière peut être utilisée pour l'acquisition et la gestion du bien immobilier destiné à être utilisé comme gîte. Cette forme juridique permet de séparer la propriété du bien immobilier de l'activité commerciale du gîte.
des entrepreneurs qui ouvrent un gîte optent pour une SAS ou SASU
*Datainfogreffe, organisme opendata des Tribunaux de Commerce. Etude portant sur un total de 306 659 sociétés immatriculées en 2023.
Voici un tableau comparatif des principales formes juridiques envisageables pour ouvrir un gîte, en fonction de plusieurs critères :
Responsabilité des associés | Capital minimum | Fiscalité | Régime social | |
Entreprise individuelle | Illimitée | Aucun | Impôt sur le revenu | Régime social des indépendants (RSI) |
Micro-entreprise / auto-entrepreneur | Illimitée | Aucun | Impôt sur le revenu | Régime micro-social simplifié |
Société en nom collectif | Limité aux apports | Aucun | Impôt sur le revenu ou sur les sociétés | RSI pour les gérants majoritaires, régime général pour les gérants minoritaires |
SARL | Limité aux apports | 1€ minimum | Impôt sur les sociétés ou option pour l'impôt sur le revenu | RSI pour les gérants majoritaires, régime général pour les gérants minoritaires |
SAS | Limité aux apports | 37 000€ minimum | Impôt sur les sociétés ou option pour l'impôt sur le revenu | RSI pour les présidents assimilés salariés, régime général pour les autres dirigeants |
SCI | Limité aux apports | Aucun | Impôt sur le revenu ou option pour l'impôt sur les sociétés | Régime social des indépendants (RSI) pour les gérants majoritaires, régime général pour les gérants minoritaires |
Il est important de noter que les critères et les avantages/inconvénients de chaque forme juridique peuvent varier en fonction des spécificités de chaque situation. Il est donc recommandé de se faire conseiller par un professionnel (avocat, expert-comptable, notaire, etc.) pour choisir la forme juridique la plus adaptée à votre projet de gîte.
Simulateur gratuit : 5 questions pour déterminer la forme juridique de votre gîte
Reprendre un gîte : comment faire ?
La création d’une entreprise de A à Z vous effraie ? Pas de panique, vous pouvez tout à fait reprendre un gîte ! L’avantage, c’est que vous achetez un bien qui a déjà subi les transformations nécessaires, même si vous aurez peut-être besoin de refaire la décoration à votre goût. En outre, vous pourrez vous projeter quant à la rentabilité de l’affaire grâce aux différents documents financiers, profiter de la notoriété déjà établie ou d’une clientèle fidèle…
Vous devrez ensuite vous rapprocher d’un professionnel du droit pour finaliser la vente, le gîte étant à la fois un bien immobilier et souvent, une entreprise.
Quelles sont les normes à respecter pour ouvrir un gîte ?
Ouvrir un gîte n'est pas une activité commerciale comme les autres. Cela suppose de se soumettre à une certaine réglementation. Vous devrez donc :
- Effectuer une déclaration auprès de la mairie ;
- Si la capacité d’accueil de votre gîte dépasse 15 personnes, il sera considéré comme un ERP (établissement recevant du public). Il vous faudra répondre à des normes de sécurité et d’accessibilité plus contraignantes ;
- Afficher le tarif des nuitées ;
- Installer un détecteur de fumée.
Quelles démarches faut-il accomplir ?
L'ouverture de votre commerce requiert l'accomplissement de démarches obligatoires.
Voici une liste non exhaustive de ces démarches administratives et juridiques :
- Solliciter les autorisations nécessaires auprès de votre commune ou de votre intercommunalité. Ces autorisations peuvent inclure des permis de construire, des permis d'aménagement, des autorisations de changement d'usage, etc.
- Déclarer votre activité auprès de la chambre de commerce et d'industrie ou de la chambre des métiers et de l'artisanat.
- Obtenir un numéro SIRET : vous devrez obtenir un numéro SIRET auprès de l'INSEE.
- Obtenir la licence restaurant et/ou boisson et un agrément sanitaire, si vous souhaitez proposer des repas ou des produits alimentaires.
- Souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle pour couvrir les dommages éventuels causés à vos clients.
- Respecter les normes de sécurité en matière d'incendie, d'électricité, de gaz, etc.
- Si votre gîte est ouvert au public, vous devrez respecter les normes d'accessibilité pour les personnes handicapées.
- Vous devrez respecter les normes d'hygiène en matière de nettoyage, de traitement des eaux usées, etc.
- Si votre gîte est situé dans une commune qui perçoit la taxe de séjour, vous devrez la collecter auprès de vos clients et la reverser à la commune.
En outre, il vous est possible de demander un classement pour votre gîte, de 1 à 5 étoiles. Ce dernier présente des avantages fiscaux non négligeables si vous avez opté pour le statut de micro entrepreneur (un abattement de 71%, contre 50% si le gîte n’est pas classé).
Comment se faire connaître ?
Aujourd’hui, la plupart des réservations pour les séjours touristiques se font sur Internet. Vous ne pouvez donc pas faire l’impasse sur un site Internet, qui de plus, devra être bien référencé (des professionnels peuvent vous y aider). Des plateformes recensant les gîtes vous aideront également à vous faire connaître. Une présence sur les réseaux sociaux est aussi indispensable.
Cependant, ne négligez pas les guides touristiques et les listes des offices du tourisme, sur lesquels l’ouverture de votre gîte devrait absolument figurer.
Le bouche-à-oreille est lui aussi essentiel dans la promotion d’un gîte. Et là, pas de secret, il vous faudra tout mettre en œuvre pour satisfaire la clientèle, laquelle ne manquera pas de recommander votre établissement !
Ai-je intérêt à rejoindre un label comme gîte de France ou Clévacances ?
Les différents labels, dont le plus connu est sans conteste Gîtes de France, bénéficient d’une notoriété et d’une image de marque qui rassurent la clientèle. En intégrant l’un d’entre eux, vous profiterez vous aussi de cette réputation, et votre établissement sera référencé sur leur site internet et guide papier. Un atout non négligeable pour développer votre activité.
Outre Gites de France et Clévacances, vous pouvez également vous rapprocher du label Tourisme et Handicaps, ou Bienvenue à la Ferme si vous êtes par ailleurs agriculteur, et bien entendu, rien ne vous empêche de cumuler plusieurs labels (à part peut-être le coût).
Vous souhaitez être accompagné dans l’ouverture de votre gîte ? Captain Contrat vous propose son assistance pour réaliser toutes les démarches de la création de votre entreprise.
- En fonction des spécificités de votre gîte, la création nécessitera l’obtention préalable de formation, de licence, de permis d’exploitation.
- Des normes sanitaires et d’accès au public seront à respecter.
- Plusieurs démarches administratives et juridiques devront être réalisées : choix de la forme juridique, dépôt des statuts, immatriculation de la société.