Au cœur de nombreuses discussions en 2018, le rôle de la femme aujourd'hui passe par une réflexion sur l'évolution des mentalités dans les entreprises. Suite aux différentes initiatives pour promouvoir la mixité dans les sphères économiques, où en sommes-nous notamment dans la parité homme-femme ?
SOMMAIRE :
Mixité et parité : La règlementation en entreprise
La parité homme-femme bénéficie désormais d'un cadre juridique précis, qui permet d'encadrer et de développer les bonnes pratiques. Rappelons toutefois que les obligations diffèrent en fonction de la taille de l'entreprise.
Ainsi, jusqu'à 49 salariés, les entreprises ne sont pas dans l'obligation d'être couvertes par un accord collectif relatif à l'égalité homme-femme, comme c'est le cas à partir de 50 salariés. Mais toutes les entreprises sont dans l'obligation de respecter l'égalité professionnelle.
Ainsi, le Code du Travail précise à l'article L. 1142-5 que tous les employeurs doivent prendre en compte les objectifs en matière d'égalité professionnelle et les mesures pour les atteindre. L'article L. 1142-4 va plus loin en autorisant la mise en place de mesures temporaires dédiées exclusivement aux femmes pour établir l'égalité des chances en termes de recrutement, de formation, de promotion, de conditions de travail, etc.
Parité homme-femme : quel constat ?
Si le cadre juridique est désormais présent, et si l'on constate que les chiffres progressent, ce constat reste en deçà de ce que l'on pourrait espérer.
Ainsi, dans le sondage d'Ethic Boards de 2015, les comités exécutifs des sociétés cotées étaient composés de moins de 15% des femmes et ils se hissent aujourd'hui péniblement à 39%.
Pourtant, la loi Copé-Zimmerman, promulguée en 2011 et effective depuis janvier 2017, impose aux grandes entreprises et ETI la présence de 40% de femmes aux conseils d'administration.
Les écarts de salaires entre les sexes restent également bien présents. Selon Eurostat, les femmes touchent 16% de salaires en moins que les hommes en Europe. En France, en 2017, les femmes ont travaillé bénévolement à partir du 3 novembre : par cette image publiée annuellement, le collectif Les Glorieuses met en avant le fait que les femmes en France ont un salaire inférieur de 19% au salaire des hommes.
En effet, si notre pays se classe à la 11ème placequant à l'égalité en général selon le sondage du Forum Economique Mondial, il n'obtient que la 74ème en matière d'égalité homme-femme. La France se positionne à la 8ème place au classement Equileap sur l'égalité homme-femme, sur un total de 23 pays. En tête de ce classement qui inclut 19 critères, dont les salaires et l'accès aux postes de direction, on retrouve la Norvège, la Suède, et les Pays bas.
Les femmes et l'entrepreneuriat
Au niveau de l'entrepreneuriat, si les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans la création d'entreprises, le nombre reste bien en-dessous de celui des hommes. Seulement 33% des créateurs d'entreprises français sont des femmes. Face à ce constat, l'Agence France Entrepreneur s'est lancé dans un travail intéressant d'identification des freins à l'entrepreneuriat rencontrés par les femmes.
4 éléments très subjectifs sont ressortis:
• le manque de compétences requises ;
• l'entrepreneuriat implique de trop grandes responsabilités ;
• l'investissement financier est trop important ;
• le manque de temps.
Et pourtant, les taux de réussite sont sensiblement similaires à ceux des hommes, avec des deux côtés, 65% des entreprises créées par les femmes toujours en activité au bout de 3 ans, contre 66% pour les hommes. De plus, les femmes sollicitent un soutien à 67% dans le lancement de leur entreprise, contre 57% pour les hommes. Or on sait a priori qu'un entrepreneur accompagné augmente considérablement ses chances de réussites.
Face à ces constats, le nombre de dispositifs d'accompagnement dédiés à l'entrepreneuriat féminin ne cesse d'augmenter, avec des sessions de formation, des associations et de multiples structures sur l'ensemble du territoire. Un fonds spécial, le Fonds de garantie à l'initiative des femmes (FGIF) a même été créé afin de faciliter l'obtention de prêts bancaires.
Ces structures ne sont pas les seules à voir une opportunité dans le soutien de l'entrepreneuriat féminin, la Banque Mondiale estime que si plus de femmes se lançaient dans entrepreneuriat, la productivité française augmenterait de 25%. La raison ? Les entreprises managées par des femmes affichent en moyenne une rentabilité de 36% supérieure à celles des hommes, avec de meilleures conditions de travail.
Bien entendu, il faudrait aussi analyser ces chiffres en détail car si l’on prend l’exemple de la rentabilité, il peut être logique que des femmes, ayant rencontré plus de difficultés aient une meilleure rentabilité quand elles y arrivent.
Par ailleurs, sur la question de l’entrepreneuriat présenté comme un Graal dans certaines études, les femmes sont peut-être moins sensibles à cette mode dont la réussite et l'épanouissement dépend de chacun.