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SASU : comment fonctionne la procédure de conciliation ?

Maxime Wagner
Écrit par Maxime Wagner. Co-fondateur de Captain Contrat. Diplômé de Centrale Lille et l'ESSEC.

Votre société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) est en difficulté ? Avant d'envisager la dissolution, il est possible de lancer une procédure de conciliation. L'objectif est de faire en sorte de trouver un accord amiable satisfaisant la société et ses différents créanciers. Quels sont les avantages de la procédure de conciliation ? Quelles sont les SASU pouvant en faire l'objet ? Quelles sont les étapes à suivre ? Captain Contrat vous dit tout sur la procédure de conciliation d'une SASU.

 

 

SASU : pourquoi mettre en place une procédure de conciliation ?

 

Une procédure de conciliation vise à prévenir les difficultés auxquelles une société par actions simplifiée peut faire face. La conciliation permet à la société de poursuivre son activité, sans que le président ne soit dépossédé de ses pouvoirs.

L'objectif premier de la procédure est de parvenir à la conclusion d'un accord amiable, entre la société et les personnes à qui elle doit de l'argent ou la fourniture d'une prestation. Par exemple, l'administration fiscale, des fournisseurs ou un établissement de crédit.

 

Quelles sont les conditions pour bénéficier de la procédure de conciliation ?

 

En tant que société, une SASU peut entreprendre une procédure de conciliation si elle exerce une activité de type commerciale ou artisanale.

Comme le prévoit l'article L. 611-2 du Code de commerce, l'entreprise est concernée si elle rencontre une difficulté avérée ou prévisible d'ordre juridique, économique ou financier. Cette dernière doit menacer la continuité de l'exploitation.

En outre, la société ne peut pas être en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours pour bénéficier de cette procédure.

 

SASU : Comment se déroule la procédure de conciliation ?

 

Dans une SASU, une procédure de conciliation passe par plusieurs étapes.

 

Étape n°1 : Demander l'ouverture d'une procédure de conciliation 

 

La première étape est d'effectuer une demande, aussi connue sous le nom de "requête", d'ouverture d'une procédure de conciliation. Pour ce faire, il convient de compléter le formulaire suivant, puis le déposer au tribunal de commerce du lieu du siège de la SASU.

 

Point de vigilance :
Le dirigeant de la SASU est le seul habilité à solliciter l'ouverture d'une procédure de conciliation.

 

La demande doit être accompagnée des pièces justificatives suivantes : 

  • Le numéro Siren, correspondant au numéro unique d'identification de la SASU ;
  • La situation des dettes et créances, avec un échéancier et le listing des créanciers ;
  • L'état actif et passif des sûretés, à savoir les garanties octroyées aux créanciers pour le recouvrement de leurs créances ;
  • L'état actif et passif des engagements dits "hors bilan" ;
  • Les comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexe) ;
  • Le tableau de financement ;
  • La situation de l'actif réalisable et disponible ;
  • Les valeurs d'exploitation (stocks et productions en cours) exclues ;
  • Le passif exigible des 3 derniers exercices comptables ;
  • L'attestation sur l'honneur garantissant l'absence de conciliation au cours des 3 mois précédant la requête ;

 

En plus de ces documents, la requête doit contenir : 

  • La description de la situation économique, financière et sociale de la société ;
  • Les besoins de financement de la société ;
  • Les solutions pour faire face aux problèmes rencontrés par l'entreprise.

 

Le président du tribunal de commerce a la possibilité d'obtenir des informations sur l'état de santé économique et financier de la SASU auprès : 

  • Du commissaire aux comptes (CAC) ;
  • Des représentants du personnel ;
  • De l'administration fiscale ou sociale ;
  • Des organismes en charge des risques bancaires et des incidents de paiement ;
  • Des établissements bancaires et financiers.

 

À noter :
Si la SASU est en cessation des paiements, le dirigeant doit le préciser et mentionner la date à laquelle la société est entrée en cessation de paiement. 

 

Étape n°2 : L'ordonnance du président du tribunal de commerce

 

Dans le cas où le président du tribunal de commerce approuve la requête d'ouverture de la procédure de conciliation, il rend une ordonnance. Transmise au ministère public et ne pouvant faire l'objet d'aucun recours, cette dernière fournit les précisions suivantes : 

  • L'identité du conciliateur ;
  • Le contenu de sa mission ;
  • Sa rémunération ;
  • La durée de la procédure de conciliation.

 

Étape n°3 : Choix du conciliateur

 

Soit le conciliateur est proposé par la SASU, soit il est nommé par le président du tribunal de commerce. Dans la majorité des cas, il s'agit d'un administrateur judiciaire.

Le choix est entièrement libre, hormis en cas d'incompatibilités notables. Par exemple, le conciliateur ne peut pas être une personne ayant perçu une rémunération ou un règlement de la part de la société ou d'un de ses créanciers durant les 2 dernières années.

 

Bon à savoir :
La SASU est aussi en droit de refuser le conciliateur nommé par le président du tribunal. Par exemple, si la personne a un intérêt personnel à la procédure de conciliation.

 

La rémunération du conciliateur est établie en concertation avec le dirigeant de la société par actions simplifiée. Cet accord est joint à l'ordonnance de désignation ayant été prononcée par le président du tribunal de commerce.

 

Étape n°4 : Élaboration d'un protocole d'accord 

 

Le rôle du conciliateur est d'assister le président de la SASU dans la mise en œuvre de solutions destinées à assurer la pérennité de l'activité. En accord avec lui, il procède à l'élaboration d'un protocole d'accord. Ce dernier sert de base à la négociation avec les créanciers de la société en vue d'obtenir :

  • Des délais de paiement pour les dettes de la SASU (dans la limite de 2 ans) ;
  • Des remises des dettes ;
  • Des remises gracieuses d'intérêts ou encore de pénalités de retard.

 

Point de vigilance :
La durée maximale d'une procédure de conciliation est de 4 mois. Toutefois, le conciliateur peut solliciter une prolongation d'un mois auprès du président du tribunal. Dans tous les cas, la durée de la conciliation ne doit pas dépasser 5 mois (article L. 611-6 du Code de commerce).

 

Étape n°5 : Constat d'accord de conciliation

 

Si un accord amiable est trouvé, il peut être constaté, à la diligence des créanciers et de la SASU, par une ordonnance du président du tribunal.

L'objectif de la constatation est de donner force exécutoire à l'accord de conciliation. Autrement dit, il peut être appliqué par les différentes parties. Les créanciers signataires de cet accord n'ont pas la possibilité d'obtenir le règlement des dettes par la société. Si l'accord constaté n'est pas honoré par la société ou par ses créanciers, le tribunal peut prononcer son annulation.

 

À noter :
À partir du moment où la procédure de conciliation débute, les créanciers n'ont plus la possibilité de demander le redressement ou la liquidation de la SASU.

 

En l'absence d'accord entre la société par actions simplifiée unipersonnelle et ses principaux créanciers, la procédure de conciliation se termine

 

Étape n°6 : Homologation de l'accord de conciliation

 

L'accord de conciliation peut aussi, à la demande de la société, être homologué par un jugement du tribunal de commerce. L'homologation est autorisée seulement si trois conditions sont réunies : 

  • La SASU en difficulté n'est pas en état cessation des paiements ou l'accord conclu l'interrompt ;
  • Les termes de l'accord garantissent la pérennité de l'activité de la société ;
  • L'accord de conciliation protège les intérêts des créanciers ne l'ayant pas signé.

 

L'homologation confère aux créanciers ou partenaires apportant des fonds, biens ou services à la SASU  une priorité de paiement sur les autres créanciers. Ce privilège s'applique dans le cas où la société ferait l'objet d'une procédure de sauvegarde, de redressement ou encore d'une liquidation judiciaire. En outre, il n'est pas possible de leur imposer des délais de règlement.

Contrairement à la constatation de l'accord, non publiée et par conséquent confidentielle, le jugement d'homologation est déposé au greffe du tribunal de commerce, puis publié dans un journal d'annonces légales et au Bodacc. Toute personne intéressée a donc la possibilité d'en prendre connaissance. Ainsi, la procédure de conciliation devient publique. 

 

Bon à savoir :
La procédure de conciliation peut éventuellement s'accompagner de l'ouverture d'une sauvegarde accélérée ou d'une sauvegarde financière accélérée. L'objectif est d'adopter un plan dans un délai de 3 mois à partir du jugement d'ouverture.

 

icon En résumé En résumé
  • En cas de difficulté juridique, financière ou économique, une SASU a la possibilité de lancer une procédure de conciliation.
  • Pour en bénéficier, elle ne peut pas être en situation de cessation des paiements ou l'être, mais depuis moins de 45 jours.
  • Une procédure de conciliation se déroule en 6 grandes étapes, de la requête d'ouverture à l'établissement de l'accord, en passant par la nomination du conciliateur.

FAQ


  • Pour bénéficier d'une procédure de conciliation, la société doit connaitre des difficultés financières sans toutefois être en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours.


  • C'est le président du tribunal de commerce qui décide par ordonnance d'ouvrir ou non une procédure de conciliation.

Historique des modifications :

Mise à jour du 14 février 2024 : vérification des informations juridiques.

 

Maxime Wagner
Écrit par Maxime Wagner
Maxime Wagner est diplômé de Centrale Lille et d'un MBA à l'ESSEC. Il démarre sa carrière dans la distribution, où il s'intéresse aux méthodes de management et d'organisation ainsi qu'aux problématiques d'innovation. Fin 2012, il quitte Carrefour et lance, avec Philippe, Captain Contrat. Son objectif : lancer une start-up à impact positif sur la société et dans laquelle chacun est heureux de travailler.
Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit

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