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Comment fonctionne la procédure de conciliation ?

Maxime Wagner
Maxime Wagner Co-fondateur de Captain Contrat. Diplômé de Centrale Lille et l'ESSEC. Relu par Pierre-Florian Dumez, Diplômé en droit

Votre entreprise connaît des difficultés financières ? Si elle ne se trouve pas en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours, vous pouvez recourir à une procédure de conciliation. Confidentielle, cette mesure préventive permet de trouver un accord avec vos créanciers sur le règlement de vos dettes. Nous vous expliquons la mission du conciliateur, le déroulé de la procédure et l’intérêt de faire homologuer l’accord de conciliation.

 

 

Pourquoi mettre en place une procédure de conciliation ?

 

Si vôtre entreprise rencontre des difficultés financières, n’attendez pas pour réagir ! La procédure de conciliation, qui fait partie des procédures préventives de sauvegarde des entreprises, peut vous aider à les résorber. Son but ? Faire intervenir un tiers à votre société, le conciliateur, afin de négocier des solutions amiables pour le règlement de vos dettes. En obtenant des délais de paiement voire des annulations de créances, vous avez toutes les chances d’échapper à une procédure collective comme le redressement ou la liquidation judiciaire.

Autre avantage de la procédure de conciliation par rapport à la sauvegarde, au redressement et à la liquidation : elle est secrète. Contrairement aux procédures collectives, la conciliation ne fait l’objet d’une publication au BODACC. Les tiers qui ne sont pas concernés par la procédure ne peuvent donc pas en avoir connaissance. De plus, le conciliateur est tenu par un devoir de confidentialité.

 

C'est quoi une demande de conciliation ?

 

La demande de conciliation est une procédure permettant à une entreprise de poursuivre ses activités sans que le chef d’entreprise soit démis de ses fonctions. Elle a pour fonction de trouver un accord à l’amiable entre une société en difficulté et ses principaux créanciers. L’accord précisera notamment les délais de paiement et les remises de dettes. 

Une demande de conciliation peut uniquement être sollicitée lorsque ces deux conditions sont réunies :

  • L’entreprise n’est pas en situation de cessation de paiement depuis plus de 45 jours.
  • L’entreprise rencontre une difficulté d’ordre juridique (litige entre associé), financière (retard de règlements) ou économique (perte d’un marché). Ces difficultés peuvent être existantes ou prévisibles.

D’un point de vue technique, il revient au dirigeant de l’entreprise de formuler la demande de conciliation à l’organe compétent.

 

Quels sont les avantages de la procédure de conciliation ?

 

En tant que dirigeant d’entreprise, la procédure de conciliation revêt plusieurs avantages :

  • Elle vous offre l’opportunité de trouver une solution sérieuse aux problèmes que rencontre votre entreprise. Il s’agit d’une solution flexible, facile et rapide à mettre en place.
  • Si la conciliation n’aboutit pas, les créanciers ayant aidé à assainir la situation de la société pourront bénéficier du privilège du new money. En cas d’ouverture d’une procédure collective, ces créanciers seront donc payés avant ceux qui n’ont pas été appelés à la conciliation. 
  • Elle vous permet de garder votre confidentialité tout au long de la procédure. Une homologation de l’accord entrainera cependant une publicité légale, donc une rupture de la confidentialité. 
  • Si vous décidez d’homologuer l’accord, l’homologation vous conférera une sécurité juridique accrue. La signature de l’accord par vos créanciers suspend leurs poursuites.

 

Qui peut bénéficier de la procédure de conciliation d’entreprise ?

 

Le droit des entreprises en difficultés réserve la procédure de conciliation aux :

  • Société à responsabilité limitée (SARL) ;
  • Société par actions simplifiée (SAS) ;
  • Société anonyme (SA) ;
  • Société en commandite par actions (SCA) ;
  • Société en nom collectif (SNC).
  • Entrepreneurs individuels exerçant une activité commerciale, artisanale ou agricole pour la partie professionnelle de leur patrimoine.
  • Micro-entrepreneurs.
  • Professions libérales.

 

Comment se déroule la procédure de conciliation ?

 

La procédure de conciliation comporte plusieurs grandes étapes :

 Étapes de la procédure de conciliation
Demande d’ouverture de la procédure de conciliation  Elle est effectuée par le dirigeant de l’entreprise en difficulté.
Désignation du conciliateur Le conciliateur est désigné par le président du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire.
Négociations entre les différents acteurs Elles sont menées par le conciliateur, qui dispose d’un arsenal étendu de solutions. La plupart du temps, seuls les principaux créanciers prennent part aux discussions.
Signature de l’accord de conciliation L’accord stipule un certain nombre d’engagements, pour l’entreprise en difficulté (restructuration, demande de crédit, licenciement, etc.) comme pour les créanciers (remise partielle ou totale de dettes, délai de paiement, etc.)
Application de l’accord de conciliation Constatation de l’accord
La constatation de l’accord de conciliation par le Tribunal lui donne force exécutoire. Durant la durée de l’accord, les créanciers n’ont donc pas la possibilité de poursuivre l’entreprise pour récupérer leurs créances. La constatation ne fait l'objet d'aucune publicité, elle reste confidentielle.
Homologation de l’accord 
Si l’entreprise et les créanciers le désirent, il est également possible d’homologuer l’accord. L’homologation fera alors l’objet d’une publication officielle au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc). Par ailleurs, le dirigeant de l’entreprise devra transmettre le contenu de l’accord au Comité social et économique (CSE) 

 

Comment procéder à l’ouverture d’une procédure de conciliation ?

 

En tant que dirigeant de l’entreprise, il vous appartient de présenter une requête pour ouvrir une procédure de conciliation. Vous déposerez votre demande :

  • auprès du président du tribunal de commerce, si vous exercez une activité commerciale ou artisanale ;
  • auprès du tribunal judiciaire dans les autres cas (profession libérale, agricole…).

La requête doit comporter des informations relatives :

  • à la situation sociale, financière et économique de votre entreprise, avec un état des créances et la liste des principaux créanciers ;
  • à ses besoins en financement ;
  • aux mesures qui lui permettraient de redresser la barre.

Pour être complet et permettre au président du tribunal de commerce de statuer sur la demande, vous devrez joindre un certain nombre de documents comme :

  • l’état actif des sûretés ;
  • une situation de trésorerie actuelle ;
  • les comptes annuels ;
  • un extrait de registre du commerce de moins de trois mois.

 

Comment le conciliateur est-il nommé et quel est son rôle ?

 

Nomination du conciliateur

 

Vous pouvez proposer le nom d’un conciliateur dans votre dossier de requête en conciliation. A défaut, le président du tribunal en désignera un. Il lui appartient également de fixer le montant de la rémunération du conciliateur, après vous avoir demandé votre accord et l’avis d’un procureur. Le conciliateur est nommé pour une période de 4 mois, qui peut être prolongée une fois d’un mois. Au total, la durée de la procédure de conciliation ne peut pas excéder 5 mois

 

Rôle du conciliateur

 

Le rôle du conciliateur est simple : mettre fin aux difficultés que rencontre votre entreprise et lui permettre de retrouver une activité pérenne. Comment peut-il y parvenir ? Tout simplement en négociant des accords amiables avec vos partenaires et créanciers, de nature à favoriser le maintien de l’activité et des emplois si vous avez des salariés.

Contrairement à la procédure de redressement, vous conservez la mainmise sur votre entreprise. Vous pouvez demander à tout moment au président de stopper la conciliation et donc de démettre le conciliateur de ses fonctions.

 

Qu’est-ce qu’un accord de conciliation ?

 

L’objectif de l’accord de conciliation est de mettre fin aux difficultés de votre entreprise, ou à l’état de cessation des paiements le cas échéant. Au cours des négociations, le conciliateur peut ainsi proposer :

  • au débiteur (vous) d’envisager une restructuration de son activité, de céder des biens pour récupérer de la trésorerie…
  • aux créanciers d’accepter un étalement ou des remises de dettes qui permettraient à l’entreprise de reconstituer sa trésorerie, etc.

Deux issues possibles à la négociation :

  • les créanciers refusent les propositions faites par le conciliateur : celui-ci en informe le président du tribunal par un rapport et la procédure de conciliation s’arrête là. Si la situation de votre entreprise s’aggrave, il faudra sans doute envisager un redressement judiciaire ou une liquidation ;
  • le débiteur et les principaux créanciers sont d’accords pour mettre en place certaines mesures : il convient de formaliser l’accord, puis de le faire constater ou homologuer par le président du tribunal. 

 

Pourquoi et comment faire homologuer l’accord de conciliation ?

 

Le constat de l’accord de conciliation par le président du tribunal

 

Si le président du tribunal constate l’accord, celui-ci disposera de ce que l’on appelle la force exécutoire. En d’autres termes, les créanciers comme vous-même serez tenu d’appliquer l’accord tel qu’il a été accepté. Pendant toute la durée prévue dans l’accord, les créanciers ne peuvent pas engager de procédure judiciaire pour recouvrer leurs créances. Notez que seuls les créanciers parties à l’accord sont concernés, les autres demeurant libres d’intenter une action en justice.

 

L’homologation de l’accord de conciliation

Autre possibilité : l’homologation de l’accord de conciliation. Cette homologation présente un double avantage :

  • pour vous : si vous étiez sous l’interdiction d’émettre des chèques, celle-ci est levée. Comme dans le cadre du constat d’accord, les poursuites à votre égard sont arrêtées ;
  • pour les créanciers : s’ils apportent des biens, des services ou des fonds à votre entreprise, ils bénéficient d’une priorité de paiement de leurs créances par rapport aux autres créanciers.

Pour que l’homologation soit possible, il faut néanmoins réunir certaines conditions :

  • votre entreprise ne doit pas être en cessation des paiements ;
  • l’accord doit favoriser le maintien pérenne de votre activité ;
  • l’accord ne doit pas porter atteinte aux intérêts des créanciers qui n’en sont pas signataires.

L’homologation met fin à la procédure de conciliation. Nous espérons que cette dernière vous aidera à remettre vos entreprises sur les rails ! Si vous avez besoin de conseils et d’assistance pour la déclencher, n’hésitez pas à contacter un expert Captain Contrat.

 
✍️ En résumé :
  • La procédure de conciliation permet à une entreprise en difficulté et ses créanciers de trouver une solution à l’amiable pour le recouvrement des dettes. 
  • La durée de la procédure de conciliation ne peut pas dépasser 5 mois.
  • Menées par un conciliateur, les négociations peuvent mener à un accord ou non. Lorsqu’une solution est trouvée, l’accord peut faire l’objet d’une constatation par le tribunal compétent ou d’une homologation.

FAQ


  • C'est au dirigeant de la SAS de déposer une requête auprès du président du tribunal de commerce. Il doit établir la requête par écrit, la signer et la dater du jour de sa remise.

    Le document intègre une description de :

    • La situation économique, financière et sociale de la SAS.
    • Ses besoins de financement.
    • Les moyens pour y faire face.

  • L'accord amiable conclu entre la SAS et ses principaux créanciers est soit :

    • Homologué par le tribunal de commerce. Dans ce cas, toute action en justice en vue d'obtenir le règlement des créances est suspendue. L'homologation met un terme à la procédure de conciliation.
    • Constaté par le président du tribunal, qui lui confère une force exécutoire. La constatation produit les mêmes effets que l'homologation de l'accord.

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Maxime Wagner
Ecrit par Maxime Wagner
Maxime Wagner est diplômé de Centrale Lille et d'un MBA à l'ESSEC. Il démarre sa carrière dans la distribution, où il s'intéresse aux méthodes de management et d'organisation ainsi qu'aux problématiques d'innovation. Fin 2012, il quitte Carrefour et lance, avec Philippe, Captain Contrat. Son objectif : lancer une start-up à impact positif sur la société et dans laquelle chacun est heureux de travailler.

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