Le financement participatif a le vent en poupe auprès des entrepreneurs. Que ce soit pour créer une entreprise ou étendre ses activités, s’adresser à une plateforme de crowdfunding reste le moyen le plus simple et le plus rapide pour y parvenir. Surtout lorsque l’on sait à quel point les procédures bancaires sont longues et compliquées.
Parmi les diverses formes du financement participatif, il y a le crowdlending, qui a collecté 96,6 millions d’euros en 2016 (source : Baromètre du crowdfunding de KPMG). Focus sur ce dernier.
SOMMAIRE :
Définition du crowdlending et différence avec le crowdfunding
Nous sommes tenté de penser que le crowdlending est similaire au crowdfunding du fait que ce sont tous les deux des levées de fonds qui font appel au public. Mais la ressemblance s’arrête là.
- En effet pour le crowdfunding, il s’agit de faire don d’une somme sans attendre une contrepartie financière, les récompenses étant soit des mots de remerciements, soit des échantillons s’il s’agissait d’un lancement de nouveau produit.
- Quant au crowdlending, il est surtout utilisé par les entreprises, généralement des TPE et PME, qui sollicitent des emprunts à court terme auprès de particuliers (ou institutions désormais). Pour ceux qui prêtent, il s’agit d’un investissement plus rentable que la plupart des épargnes classiques. En un mot, les sommes placées sont remboursées avec un taux d’intérêt attractif. À l’instar du crowdfunding, le prêt se fait via une plateforme sur le net.
Les règlementations sur le crowdlending
Pour faire face au développement fulgurant du crowdlending avec ce que cela pourrait inclure (développement anarchique de la masse monétaire, inflation), l’État a mis en place des législations qui ont pour but d’encadrer cette pratique. C’est ainsi que depuis 2016, des limites et des obligations ont été imposées aux plateformes de prêt participatif.
Certains plafonds ont été modifiés par le décret n° 2016-1453 du 28 octobre 2016 relatif aux titres et aux prêts proposés dans le cadre du financement participatif :
- Le plafond des prêts avec intérêts consentis par les prêteurs ne doit pas dépasser les 2 000 € par projet selon les articles L. 223-6 à L. 223-13 du Code monétaire et financier,
- Le plafond des prêts sans intérêts ne doit pas dépasser les 5 000 € toujours selon les L. 223-6 à L. 223-13 du Code monétaire et financier,
- Le plafond des offres admises sur les plateformes ayant un statut CIP (conseillers en financements participatifs) est passé de 1 million € en 2,5 millions € selon l’article L. 223-9 du Code monétaire et financier
Outre ces plafonnements imposés, les plateformes de crowdlending en France doivent répondre à certains critères :
- Elles doivent impérativement être immatriculées auprès du registre de l’Orias et avoir le statut d’IFP (Intermédiaire en Financement Participatif). Cependant, pour pouvoir émettre des minibons, elles doivent changer leur statut d’IFP en CIP.
- Elles sont tenues d’informer les investisseurs des risques encourus : les intérêts ne seront pas récupérés en cas de faillite de l’entreprise
- Elles doivent mettre à leur disposition un outil clair qui les aide à choisir la somme à investir. C’est-à-dire un outil qui prend en compte leurs revenus et leurs patrimoines afin que leur placement soit rentable et surtout sans risques.
Les avantages du crowdlending
Pas de garanties requises
En sollicitant un financement par le crowdlending, l’entreprise évite les contraintes liées à un prêt bancaire classique : caution, garantie, souscription à une assurance exorbitante...
Le crowdlending n’a aucune influence sur les relations de l’entreprise avec sa banque
Beaucoup de chefs d’entreprises tiennent à rester en bons termes avec leur financeur principal. Ce qui fait qu’ils ont la possibilité de diversifier leurs sources de financement sans changer leur gestion courante.
L’obtention d’un financement par crowdlending rassure les banques
En effet, un projet qui séduit de nombreux contributeurs est un projet viable. De ce fait, les établissements bancaires sont plus disposés à financer le projet dans le cas d’une demande de financement hybride par exemple, c’est-à-dire à la fois traditionnel et participatif.
Préserver les fonds propres et trésorerie
Le crowdlending est aussi une manière pour les professionnels de préserver leurs fonds propres et leur trésorerie. En effet, la partie traditionnellement non finançable de leur projet, comme le financement de l’immatériel, le recrutement, le développement… peut être financée via le crowdlending. L’importance de la marge de manœuvre dans la stratégie d’investissement n’est certainement pas négligeable.
Le gain de temps
Les entrepreneurs peuvent atteindre leurs objectifs de financement en 2 semaines, 4 maximum, alors que sur un circuit traditionnel, le déblocage des banques intervient en moyenne 2 mois après le dépôt des dossiers. Cette rapidité joue en faveur des plateformes de crowdlending.