
- Les auto-entrepreneurs bénéficient d’une fiscalité très simplifiée pour le calcul de leur impôt sur le revenu. Par défaut, c’est le régime micro-fiscal qui s’applique. Sous conditions, ils peuvent opter pour le versement libératoire.
- Au-delà de certains seuils de chiffre d’affaires, un auto-entrepreneur est redevable de la TVA.
- En plus de l’impôt sur le revenu, l’auto-entrepreneur doit payer des cotisations et contributions sociales, ainsi que la CFE.
Le régime auto-entrepreneur : on vous explique tout en vidéo
Qu'est-ce que le régime micro-fiscal ?
Le régime d’imposition par défaut
Le régime micro-fiscal désigne un mode d’imposition simplifié applicable aux auto-entrepreneurs (ou micro-entrepreneurs).
Avec ce régime, leurs impôts sont calculés directement sur leur chiffre d’affaires, après application d’un abattement forfaitaire :
- 71 % pour les activités de ventes ;
- 50 % pour les activités de prestations de services BIC ;
- 34 % pour les activités de prestations de services BNC et les activités libérales.
Cet abattement est appliqué au titre des charges professionnelles. L’auto-entrepreneur ne peut donc pas déduire ses dépenses réelles.
Ce revenu imposable est ensuite ajouté aux autres revenus du foyer fiscal. L’administration applique le barème progressif pour le calcul final de l’impôt sur le revenu.
Quels sont les plafonds du régime micro-fiscal ?
Les plafonds 2025
Pour bénéficier du régime micro-fiscal, l’auto-entrepreneur doit respecter des plafonds annuels de chiffre d’affaires :
Pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, les seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser sont les suivants :
Type d’activité |
Plafonds de chiffres d'affaires (hors taxes) |
Activité commerciale et fourniture d’hébergement |
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Activité de prestation de services |
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Activité libérale |
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Activité mixte |
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Le cas des activités mixtes
Une activité mixte désigne le cumul de deux types d’activités au sein d’une même micro-entreprise :
- une activité de vente de marchandises (micro-BIC) ;
- et une activité de prestations de services (micro-BIC ou micro-BNC).
Dans ce cas, les plafonds de la micro-entreprise ne s'additionnent pas. Il faut respecter le plafond pour chaque catégorie d’activité (188 700 €, dont 77 700 € maximum pour la partie prestations de services).
Il faut aussi séparer son CA selon la nature de l’activité, car l’abattement fiscal appliqué n’est pas le même.
Les plafonds en cas de création
En cas de création d’activité, le plafond à ne pas dépasser est calculé au prorata temporis.
La formule de calcul est la suivante : (jours d’activité x plafond annuel) ÷ 365
Comment déclarer ses revenus d'auto-entrepreneur ?
Lors de sa déclaration annuelle de revenus, le micro-entrepreneur doit remplir le formulaire de déclaration complémentaire 2042-C-PRO, en complément de la déclaration classique 2042.
Il faut indiquer son chiffre d’affaires encaissé dans la case correspondant à votre activité (BIC ou BNC). L’administration fiscale applique ensuite automatiquement l’abattement forfaitaire (71 %, 50 % ou 34 % selon l’activité) ou prend en compte le versement libératoire déjà effectué.
Qu'est-ce que le versement libératoire ?
Comment fonctionne le versement libératoire ?
Le versement libératoire permet à l’auto-entrepreneur de payer son impôt sur le revenu en même temps que ses cotisations sociales, chaque mois ou trimestre.
Le taux du versement libératoire dépend de l’activité exercée :
- 1 % pour les activités de ventes de marchandises (BIC) ;
- 1,7 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) ;
- 2,2 % pour les autres prestations de services et les activités libérales (BNC).
L’impôt est alors réglé au fil de l’eau, sans régularisation ultérieure. L’auto-entrepreneur doit tout de même déclarer ses revenus dans le formulaire 2042-C-PRO.
Quelles sont les conditions d'éligibilité au versement libératoire ?
Le versement libératoire est une option, ouverte sous conditions. Pour en bénéficier, le revenu fiscal de référence (RFR) de son foyer fiscal doit être inférieur aux plafonds suivants en N-2 :
- Personne seule : 29 315 € ;
- Couple soumis au même foyer fiscal : 58 630 € ;
- Couple avec 2 enfants à charge : 87 945 €.
Quels sont les avantages et inconvénients du versement libératoire ?
Le versement libératoire présente plusieurs avantages :
- Des démarches simplifiées avec un paiement de l’impôt en même temps que les cotisations sociales ;
- Une gestion plus prévisible de l’imposition, sans régularisation en fin d’année ;
- Un allègement possible de l’imposition selon les revenus du foyer.
En revanche, ce choix comporte aussi des limites :
- Pas de barème progressif pour le calcul de l’impôt ;
- Option irrévocable pour toute l’année civile ;
- Pas de remboursement possible.
Avant d’opter pour ce dispositif, il est recommandé de faire une simulation entre régime d’imposition classique et versement libératoire.
Comment opter pour le versement libératoire ?
L’option pour le versement libératoire ne s’applique pas automatiquement. Il faut en faire la demande :
- Avant le 30 septembre pour une mise en place au 1er janvier suivant. Par exemple, pour une application en 2026, la demande doit être faite au plus tard le 30 septembre 2025 ;
- Si vous venez de créer votre micro-entreprise, vous disposez de 3 mois après l’immatriculation pour demander le versement libératoire.
Vous devez adresser votre demande directement à l’Urssaf des auto-entrepreneurs, via votre messagerie en ligne.
Comment renoncer au versement libératoire ?
Si vous souhaitez renoncer au versement libératoire, vous devez adresser une demande à l’Urssaf avant le 30 septembre pour une application à compter du 1er janvier de l’année suivante.
Les auto-entrepreneurs sont-ils redevables de la TVA ?
Qu'est-ce que la franchise en base de TVA ?
La franchise en base de TVA est un dispositif qui permet aux micro-entrepreneurs de ne pas facturer la TVA à leurs clients. Pour en bénéficier, ils ne doivent pas dépasser certains seuils de chiffre d’affaires.
Ils facturent donc en hors taxe (HT). En contrepartie, ils ne peuvent pas récupérer la TVA payée sur leurs achats professionnels.
Quels sont les seuils de TVA ?
Les seuils de TVA varient selon l’activité exercée.
Catégorie d’activité |
Seuil de franchise en base de TVA |
Seuil majoré de TVA |
Vente de marchandises, de denrées à emporter ou à consommer sur place |
85 000 € HT |
93 500 € HT |
Prestations de services artisanales ou commerciales (BIC) |
37 500 € HT |
41 250 € HT |
Activités libérales (BNC) |
37 500 € HT |
41 250 € HT |
Quelles conséquences en cas de dépassement des seuils de TVA ?
- Si votre chiffre d’affaires se situe sous le seuil de franchise, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA ;
- Si votre chiffre d’affaires se situe entre le seuil de franchise et le seuil majoré, vous devrez facturer la TVA dès le 1er janvier de l’année suivante ;
- Si votre chiffre d’affaires dépasse le seuil majoré, vous devenez redevable de la TVA immédiatement, dès le 1er jour de dépassement.
Quelles sont les autres taxes et cotisations des auto-entrepreneurs ?

Le micro-entrepreneur doit déclarer son chiffre d’affaires tous les mois ou trimestres à l’Urssaf. Suite à cette déclaration, l’Urssaf calcule :
- ses cotisations sociales ;
- sa contribution à la formation professionnelle (CFP) ;
- la taxe pour frais de chambre consulaire.
L’auto-entrepreneur paie ensuite toutes ces cotisations en ligne.
Il doit aussi régler la cotisation foncière des entreprises (CFE), une fois par an aux impôts.
Les cotisations sociales
On vous le disait, en auto-entreprise, vous devez payer des cotisations. Elles servent à financer votre protection sociale. Elles sont calculées proportionnellement à votre chiffre d'affaires. C'est ce qu’on appelle le forfait social :
- 12,3 % pour l’achat/revente de marchandises (BIC) ;
- 21,2 % pour les prestations de services commerciales et artisanales (BIC) ;
- 24,6 % pour les activités libérales (BNC) à la SSI ;
- 23,2 % pour les activités libérales (BNC) à la Cipav.
À partir du 1er janvier 2026, les cotisations sociales passeront à 26,1 % pour les professions libérales affiliées à la SSI.
La contribution pour la formation professionnelle
En plus de leurs cotisations sociales, les auto-entrepreneurs doivent payer une contribution à la formation professionnelle (CFP) :
- 0,10 % pour les commerçants ;
- 0,20 % pour les professions libérales ;
- 0,30 % pour les artisans.
La taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC)
Les auto-entrepreneurs commerçants et/ou artisans dont le chiffre d’affaires dépasse 5 000 € doivent aussi payer la taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC).
Le taux appliqué varie selon l’activité du micro-entrepreneur (entre 0,015 % et 0,48 %).
La cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
À partir de la deuxième année d’activité, l’auto-entrepreneur doit régler la cotisation foncière des entreprises (CFE).
Elle est due quelle que soit sa catégorie d’activité (commerciale, artisanale ou libérale). Même les auto-entrepreneurs qui travaillent de chez eux doivent payer la CFE.
Le montant de la CFE dépend de :
- la commune de domiciliation du micro-entrepreneur ;
- la valeur locative du lieu utilisé pour son activité.
Le montant annuel de la CFE varie généralement entre 200 € et 1 000 €. La date limite de paiement est fixée au 15 décembre.
Le micro-entrepreneur est exonéré de CFE la première année d’activité. Il bénéficie d’une réduction de 50 % la deuxième année.
Il existe plusieurs cas donnant droit à une exonération de CFE les années suivantes. Il faut se renseigner auprès du service des impôts des entreprises (SIE).

- Par défaut, le micro-entrepreneur est soumis au régime micro-fiscal pour le calcul de son impôt sur le revenu. Les impôts appliquent un abattement forfaitaire sur son chiffre d’affaires pour calculer son revenu imposable. Celui-ci est ensuite soumis au barème progressif de l’IR.
- Sous conditions, les auto-entrepreneurs peuvent opter pour le versement libératoire. Cela leur permet de payer leur impôt sur le revenu, de manière forfaitaire en même temps que leurs cotisations sociales. Cette option est parfois plus avantageuse.
- Les micro-entrepreneurs doivent aussi régler des cotisations et contributions sociales tous les mois ou trimestres à l’Urssaf : forfait social, CFP et la TFCC pour les commerçants et artisans. Ces taxes sont calculées proportionnellement à leur chiffre d’affaires. Le taux appliqué dépend de leur activité.
- Enfin, ils doivent payer la cotisation foncière des entreprises (CFE) à compter de leur deuxième année d’activité. Il existe des cas d'exonérations.
FAQ
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📌 Existe-t-il un simulateur de revenus pour auto-entrepreneur ?
Oui, vous pouvez utiliser le simulateur de l’Urssaf. Vous renseignez votre chiffre d’affaires et vous obtenez votre revenu net (après déduction de vos cotisations et contributions). Attention, ce simulateur n'intègre pas la CFE.
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Puis-je cumuler mon activité d'auto-entrepreneur avec un emploi salarié ?
Oui, c’est possible. Vous devez toutefois vérifier que votre contrat de travail ne contient pas de clause d’exclusivité, ni de clause de non-concurrence.
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Quels sont les seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser ?
En 2025, le plafond annuel est de 188 700 € pour les activités de vente de marchandises et de 77 700 € pour les prestations de services ou les activités libérales. En cas d’activité mixte, le total global ne doit pas excéder 188 700 €, avec un maximum de 77 700 € pour la partie services.
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Comment choisir entre le versement libératoire et le régime classique ?
Le choix dépend de votre situation fiscale et de vos revenus. Le versement libératoire peut être intéressant si vous êtes dans les tranches d’imposition élevées ou si vous cumulez plusieurs sources de revenus. Il n’est pas avantageux si vos revenus sont faibles. Il est recommandé de faire des simulations.
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Quels organismes peuvent m'aider en cas de difficultés ?
Vous pouvez contacter l’Urssaf des auto-entrepreneurs via votre messagerie en ligne. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès de votre service des impôts des entreprises (SIE).
- Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique Régime fiscal de la micro-entreprise
- Légifrance, Article 50-0 du Code général des impôts (CGI)
- Mise à jour du 15 septembre 2025 : vérification des informations juridiques et comptables.
- Mise à jour du 23 août 2024 : intégration d'une vidéo.
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