
- Le micro-entrepreneur est redevable de charges sociales et fiscales.
- Il doit régler des cotisations et contributions sociales à l’Urssaf chaque mois ou chaque trimestre. Celles-ci sont proportionnelles à son chiffre d’affaires.
- Il est également redevable de l’impôt sur le revenu et de la cotisation foncière des entreprises (sauf la 1ère année).
- Les micro-entrepreneurs ne peuvent pas déduire leurs frais professionnels de leur chiffre d’affaires.
Quelles sont les charges sociales en micro-entreprise ?
Taux de cotisations sociales 2025
Le micro-entrepreneur (ou auto-entrepreneur) doit régler à l’Urssaf des cotisations et contributions relatives à sa protection sociale :
- assurance maladie-maternité et indemnités journalières ;
- invalidité-décès ;
- allocations familiales ;
- retraite de base ;
- retraite complémentaire obligatoire ;
- CSG/CRDS.
À cela s’ajoute une contribution à la formation professionnelle (CFP).
L’Urssaf calcule ces charges en appliquant un taux propre à chaque catégorie d’activité :
Activité |
Cotisations sociales |
Contribution à la formation professionnelle (CFP) |
Achat/Vente de marchandises (BIC) et assimilés |
12,3 % |
0,1 % |
Prestations de services artisanales ou commerciales (BIC) |
21,2 % |
0,3 % |
Autres prestations de services (BNC) relevant de la SSI |
24,6 % |
0,2 % |
Autres prestations de services (BNC) relevant de la Cipav |
23,2 % |
0,2 % |
Les auto-entrepreneurs commerçants et/ou artisans dont le chiffre d’affaires dépasse 5 000 € doivent aussi payer la taxe pour frais de chambre consulaire (TFCC). Le taux varie selon l’activité du micro-entrepreneur (entre 0,015 % et 0,48 %).
Aide à la création ou à la reprise d'entreprise (Acre)
Sous conditions, un auto-entrepreneur peut bénéficier de l’Aide à la création ou à la reprise d’entreprise (Acre). Grâce à cette aide, il profite d’une exonération de 50 % sur ses cotisations sociales durant les 4 premiers trimestres civils de son activité.
Cotisations minimales et chiffre d'affaires nul
Les auto-entrepreneurs ont l’obligation de déclarer leur chiffre d’affaires à l’Urssaf, même si celui-ci est nul. Ils doivent indiquer « 0 » dans la case correspondante. Dans ce cas, ils n’ont pas de cotisations à payer.
Ce mécanisme peut sembler avantageux, mais il peut être problématique sur le long terme. Ne pas cotiser peut avoir un impact sur les droits à la retraite et aux indemnités journalières.
S’il le souhaite, l’auto-entrepreneur peut demander à payer des cotisations sociales minimales afin de bénéficier d’une meilleure protection sociale.
Il faut adresser une demande à l’Urssaf, depuis sa messagerie en ligne. En choisissant cette option, le micro-entrepreneur quitte le régime micro-social pour passer au régime « classique ». Il devra payer des cotisations provisionnelles (et non des cotisations calculées en fonction du CA réellement encaissé).
Quelles sont les charges fiscales en micro-entreprise ?
Impôt sur le revenu
Le régime micro-fiscal (par défaut)
Le chiffre d’affaires du micro-entrepreneur est soumis à l’impôt sur le revenu. Il doit donc le reporter dans sa déclaration annuelle de revenus (entre avril et juin).
Par défaut, il est imposé au régime micro-fiscal :
- le micro-entrepreneur déclare la totalité de son CA aux impôts ;
- l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire sur ce montant pour calculer son revenu imposable ;
- ce revenu est ensuite imposé selon le barème progressif.
Le taux d’abattement forfaitaire varie selon l’activité de l’auto-entrepreneur :
- 71 % pour les activités de ventes ;
- 50 % pour les activités de prestations de services BIC ;
- 34 % pour les activités de prestations de services BNC et les activités libérales.
L’option pour le versement libératoire
Sous conditions, le micro-entrepreneur peut opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu (ou prélèvement fiscal libératoire). Dans ce cas, il paie ses impôts et ses cotisations sociales en même temps à l’Urssaf. Il doit quand même remplir une déclaration de revenus chaque année.
Le versement libératoire est calculé selon un taux appliqué sur le chiffre d'affaires déclaré :
- 1 % pour les activités de ventes de marchandises (BIC) ;
- 1,7 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) ;
- 2,2 % pour les autres prestations de services (BNC).
L’option pour le versement libératoire n’est pas ouverte à tous les micro-entrepreneurs. Il faut que son revenu fiscal de référence en N-2 soit inférieur aux plafonds suivants :
- 29 315 € pour une personne seule ;
- 58 630 € pour un couple sur le même foyer fiscal ;
- 87 945 € pour un couple avec deux enfants.
Ces plafonds sont valables pour 2026 (RFR de 2024). Ils sont révisés chaque année.
Cotisation foncière des entreprises (CFE)
Comme toutes les entreprises, les micro-entrepreneurs doivent payer la CFE chaque année. Elle est due, même si le micro-entrepreneur travaille à son domicile.
Le montant annuel de la CFE varie généralement entre 200 € et 1 000 € selon la commune de domiciliation. La date limite de paiement est fixée au 15 décembre.
Le micro-entrepreneur est exonéré de CFE la première année d’activité. Il bénéficie d’une réduction de 50 % la deuxième année.
Il existe plusieurs cas donnant droit à une exonération de CFE les années suivantes. Il faut se renseigner auprès du service des impôts des entreprises (SIE).
Quelles sont les autres charges à prévoir ?
Au-delà des charges sociales et fiscales, l’auto-entrepreneur doit aussi anticiper les coûts suivants :
- Assurances professionnelles : responsabilité civile professionnelle, garantie décennale, assurance du local et du véhicule professionnel ;
- Frais bancaires : ouverture et tenue d’un compte bancaire dédié à l’activité, frais de carte bancaire, commissions sur paiements ;
- Frais de fonctionnement : loyer, électricité, internet, téléphone, matériel, fournitures professionnelles ;
- Frais de communication et marketing : site web, publicité, supports imprimés.
Peut-on déduire ses charges en micro-entreprise ?
Le régime de la micro-entreprise ne permet pas de déduire ses frais professionnels au réel. Il faut déclarer la totalité de son CA à l’Urssaf et aux impôts.
Les charges sociales et l’impôt sur le revenu sont donc calculés sur la totalité du CA, et non sur le bénéfice.
En cas de coûts importants (achat de matériel, loyer, etc.), ce régime peut se révéler moins intéressant.
Comment bien gérer ses charges en auto-entreprise ?
Conseils pour une gestion efficace
- Suivez régulièrement votre chiffre d’affaires : la micro-entreprise est soumise à des plafonds de CA et de TVA ;
- L’ouverture d’un compte bancaire dédié est obligatoire seulement si votre CA dépasse 10 000 € durant deux années consécutives. Vous pouvez le faire avant pour bien séparer vos dépenses personnelles et professionnelles ;
- Constituez-vous une trésorerie pour couvrir vos charges fixes et les dépenses imprévues ;
- Appliquez des tarifs qui incluent vos charges.
Logiciels de comptabilité pour micro-entreprises
Pour faciliter le suivi de votre trésorerie et anticiper vos charges, vous pouvez utiliser un logiciel de comptabilité.
La plupart de ces outils proposent aussi des fonctionnalités pour éditer les factures/devis et générer automatiquement un livre de recettes.
Il existe des logiciels de comptabilité dédiés aux auto-entrepreneurs.

- En micro-entreprise, vous devez payer des cotisations sociales, la contribution à la formation professionnelle (CFP) et la taxe pour frais de chambre consulaire (uniquement pour les commerçants et les artisans). Celles-ci sont proportionnelles au chiffre d’affaires que vous déclarez. Le taux appliqué varie selon votre catégorie d’activité.
- Côté fiscalité, il faut aussi payer la cotisation foncière des entreprises (CFE) une fois par an, avant le 15 décembre. Les micro-entrepreneurs sont exonérés de CFE la 1ère année. Il existe des cas d’exonération pour les années suivantes.
- Votre chiffre d’affaires est soumis à l’impôt sur le revenu. Par défaut, c’est le régime micro-fiscal qui s’applique (abattement forfaitaire et calcul selon le barème progressif). Sous conditions, vous pouvez opter pour le versement libératoire. Dans ce cas, vous payez votre IR de manière forfaitaire, en même temps que vos cotisations sociales.
FAQ
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📌 Quelles sont les charges auto-entrepreneur à prévoir la 1ère année ?
Il faut prévoir le paiement des cotisations et contributions sociales. Sous conditions, vous pouvez bénéficier de l’Acre. Cette aide permet de profiter d’une exonération de 50 % sur vos cotisations sociales durant les 4 premiers trimestres civils de votre activité. Vous n’aurez pas de CFE à payer la 1ère année.
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Comment calculer le montant de mes cotisations sociales en micro-entreprise ?
L’Urssaf applique un taux fixe sur votre chiffre d’affaires. Ce taux est différent selon votre activité (entre 12,3 % et 24,6 %). Il faut aussi ajouter la contribution à la formation professionnelle (CFP) et la taxe pour frais de chambre consulaire (uniquement pour les commerçants et les artisans).
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Quelles sont les différentes charges à prévoir pour une micro-entreprise ?
En micro-entreprise, il faut prévoir les charges sociales, les charges fiscales et les charges de fonctionnement.
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Existe-t-il des exonérations de charges pour les micro-entreprises ?
Oui, vous pouvez bénéficier de l’Acre pour réduire le montant de vos cotisations sociales. Il y a aussi une exonération de CFE la première année.
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Quelle est la différence de charges entre une micro-entreprise et une entreprise classique ?
En micro-entreprise, les charges sociales et fiscales sont calculées sur le chiffre d’affaires, sans déduction au réel. Les paiements sont définitifs et proportionnels au CA. Dans une entreprise classique, les cotisations sont provisionnelles et font l’objet d’une régularisation annuelle. Les dépenses professionnelles peuvent être déduites.
Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique Cotisations sociales d'un micro-entrepreneur : ce qu'il faut savoir
Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique Fiscalité d'un micro-entrepreneur : ce qu'il faut savoir
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Mise à jour du 3 septembre 2025 : vérification des informations juridiques et comptables.
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