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Immatriculation de micro-entreprise : toutes les formalités à suivre

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki. Diplômée d'un Master II en Droit des affaires

Plébiscité par les entrepreneurs, notamment pour tester et débuter une activité comme indépendant, le statut de la micro-entreprise attire par son formalisme plus simple et rapide que celui d'une société « classique ».

Cependant, aussi simplifiée que soit l'ouverture d'une micro-entreprise, certaines démarches et formalités sont indispensables pour qu'elle soit valide. Une attention particulière et un accompagnement de professionnels sont donc fortement recommandés pour devenir micro-entrepreneur. Voici les dernières évolutions sur l'immatriculation de la micro-entreprise :

Si le statut de micro-entreprise est attrayante, il n'est pas toujours possible d'accéder à ce régime qui est limité au niveau du montant du chiffre d'affaires et des activités pouvant être exercées. Cet article vous permettra de répondre à vos questions d'auto-entrepreneur sur l'immatriculation. 

 

 

Un chiffre d'affaires encadré

 

Pour pouvoir bénéficier du régime de micro-entrepreneur, votre chiffre d'affaires ne doit pas dépasser certains plafonds qui diffèrent selon le domaine d'activité :

  • 170 000 € pour les activités de vente de marchandises, d'objets, de denrées, de prestations d'hébergement dont les meublés de tourisme classés ;
  • 70 000 € pour les prestations de services, les professions libérales et la location d'habitation meublée. Le dépassement de ces seuils pendant 2 années consécutives fait basculer la micro-entreprise vers le régime de droit commun de l'entreprise individuelle.

 

Des activités exclues

 

Le micro-entrepreneuriat ne convient pas et ne peut pas être créée pour toutes les activités. Il est donc important de vous renseigner avant d'engager toute démarche pour être auto-entrepreneur, pour vérifier que votre future profession peut être développée dans ce cadre-là.

Ainsi, sont, par exemple, exclues du régime de la micro-entreprise : les activités agricoles rattachées au régime de la MSA (Mutualité sociale agricole), les artistes-auteurs rémunérés par des droits d'auteur, les notaires, les médecins, les experts-comptables, les agents généraux d'assurance, etc.

 

La création simplifiée de la micro-entreprise

 

Les formalités de création d'une micro-entreprise sont allégées. En effet, le micro-entrepreneur n'a pas besoin de rédiger des statuts pour enregistrer sa micro-entreprise. Par ailleurs, il n'a pas l'obligation de publier un avis dans un journal d'annonces légales ni de déposer le formulaire M2 sur le site du Guichet Unique. Toutes ces étapes sont chronophages et coûteuses, la création de la micro-entreprise est donc très simplifiée par rapport aux sociétés commerciales. 

Cependant, il existent tout de même des formalités qui doivent être effectuées pour enregistrer la mircro-entreprise. 

 

Une identification obligatoire

 

Il est nécessaire de s'inscrire pour devenir auto-entrepreneur : vous devez déclarer le début de votre activité sur le site du Guichet Unique. 

Suite à cette démarche, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vous inscrit au registre national des entreprises (RNE) et vous attribue 2 numéros qui seront visibles sur votre Certificat d'inscription au Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE :

  • les numéros SIRET / SIREN qui identifient l'entreprise et ses établissements ;
  • le code APE (Activité Principale Exercée) identifiant la branche d'activité de la micro-entreprise.

 

Une immatriculation parfois nécessaire

 

En plus des 2 précédents numéros, votre micro-entreprise peut devoir se faire immatriculer. C'est le cas si vous êtes commerçant et/ou artisan. Vous devrez alors être immatriculé au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).

De la même façon, les agents commerciaux doivent être inscrits au Registre Spécial des Agents Commerciaux (RSAC). Cette immatriculation, payante (environ 26 €), doit se faire auprès du greffe de tribunal de commerce dans le ressort duquel vous êtes domicilié.

 

Les démarches pour l'immatriculation

 

L'immatriculation au RCS ou au RM est gratuite pour les micro-entrepreneurs. Elle peut être demandée en ligne sur le site du Guichet Unique. Elle est concomitante à la déclaration de début d'activité commerciale et/ou artisanale effectuée par le biais du Formulaire PO CMB (Commerce Métiers Batellerie). Lors de cette déclaration, vous devez adresser l'ensemble des pièces justificatives demandées comprenant notamment une pièce d'identité et, pour les commerçants-artisans, une déclaration sur l'honneur de non-condamnation sur laquelle vous indiquez votre filiation.

Votre dossier est transmis aux organismes gestionnaires, Insee, service des impôts des entreprises, greffe du tribunal, sécurité sociale des indépendants, etc. Elle doit être faite dans le mois précédent le début de l'activité, et au plus tard 15 jours après cette date.

Pour la prise en compte de votre dossier, celui-ci doit être complet. Or, certaines activités et/ou professions nécessitent des documents particuliers.

 

 

Point de vigilance :

À partir du 1er janvier 2023, tous les entrepreneurs doivent déclarer leurs formalités sur le site du Guichet unique. Les formalités concernées sont liées à la création d’entreprise, les modifications ou la cessation d’activité. Le Guichet unique se substitue aux 6 CFE (Centres des Formalités des Entreprises) existants, à savoir :

  • la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) ;
  • la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) ;
  • le greffe du tribunal de commerce ou du tribunal de grande instance statuant commercialement ;
  • la Chambre d’agriculture ;
  • l'Urssaf ou la caisse de Sécurité Sociale ; 
  • le service des impôts aux entreprises.

Ce portail internet est opéré par l’INPI (l’Institut National de la Propriété Industrielle).

 

Des particularités pour les artisans

 

Avant 2019, les artisans avaient l'obligation d'effectuer un stage de préparation à l'installation (SPI) de 30 heures pour valider leur demande d'immatriculation. Cette formation coutait 250 euros en moyenne. Ce stage existe toujours mais ce n'est plus une formalité obligatoire. Vous pouvez tout de même y participer si vous souhaitez vous former à la gestion d'entreprise. Le prix de ce stage peut être financé par Pôle Emploi ou par votre compte CPF. 

 

Des spécificités pour certaines professions

 

Certaines professions nécessitent des qualifications professionnelles dont vous devrez justifier pour que votre dossier soit considéré comme complet. Dans ce cas, il faut compléter le formulaire JQPA (Justification de qualification professionnelle artisanale).

Si par exemple vous souhaitez exercer en tant que coiffeur à domicile, vous devrez justifier d'un CAP. De même, pour exercer en tant que Véhicule de transport avec chauffeur (VTC) vous devrez posséder une carte professionnelleet vous inscrire au registre des VTC. Enfin, pour les auto-entrepreneurs du bâtiment et de la construction vous devrez justifier de la possession d'un CAP ou de 3 années d'expérience professionnelle. Cette condition de qualification devra être remplie par vous-même, un conjoint collaborateur, ou un salarié dont vous devrez adresser la copie du contrat de travail.

 

Le cas particulier du commerçant-artisan

 

Dans certaines hypothèses, vous pouvez être amené à cumuler une activité de commerçant et d'artisan. Tel est le cas si vous fabriquez des objets (activité artisanale) et les vendez (activité commerciale). Votre micro-entreprise doit alors être inscrite simultanément au RCS et au RM. Pour cela, vous adressez votre dossier à la chambre de métiers et de l'artisanat pour immatriculer votre micro-entreprise au RM, et cette dernière le transmettra ensuite au greffe du tribunal de commerce pour une immatriculation au RCS.

 

La nécessité d'être assuré

 

Enfin, à côté de l'immatriculation de la micro-entreprise, il est recommandé (et obligatoire pour certaines activités comme celles du bâtiment et de la construction) de souscrire à une assurance professionnelle.

Pour créer votre micro-entreprise en toute sérénité et limiter les coûts pour devenir auto-entrepreneur, faites-vous accompagner dans vos démarches afin de constituer un dossier complet et éviter des ralentissements inutiles dans le traitement de votre immatriculation.

 

icon En résumé En résumé
  • Pour pouvoir bénéficier du régime micro-entrepreneur, il faut que votre chiffre d’affaires soit en-deçà d’un certain chiffre et que l’activité que vous exercez ne soit pas exclue.
  • Si la création de la micro-entreprise est simplifiée, l’inscription de cette dernière est obligatoire : il s’agit de déclarer le début de votre activité auprès de l’autorité compétente.
  • Parfois l’immatriculation de votre microentreprise est nécessaire, et s’effectue en plusieurs étapes.
  • Il existe certaines spécificités pour certaines activités et professions, notamment les artisans ou encore le commerçant-artisan.
  • Enfin, il est largement recommandé de souscrire à une assurance professionnelle dans le cadre de votre activité d'autoentrepreneur.

 

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki

Diplômée d'un Master II en Droit des affaires de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sofia a travaillé en cabinet d'avocats et en Maison d'édition juridique. Après avoir développé sa plume et ses compétences en édito, elle rejoint une agence de production de contenus parisienne en tant que Content manager senior, puis Account manager director. Aujourd'hui, elle est responsable contenu.

Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
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