- Peut-on devenir auto-entrepreneur dans la restauration ?
- Comment créer une auto-entreprise ?
- Quels sont les inconvénients de l'auto-entreprise pour travailler dans la restauration ?
- Comment se lancer en auto-entrepreneur dans la restauration ?
- Quelles sont les alternatives à l'auto-entreprise pour ouvrir un restaurant ?
Peut-on devenir auto-entrepreneur dans la restauration ?
La réponse est oui. Vous pouvez tout à fait choisir le régime de la micro-entreprise (ou auto-entreprise) pour créer votre activité de restaurateur.
Vous pouvez par exemple ouvrir une pizzeria, un salon de thé, un food-truck ou encore un fast food en auto-entrepreneur. Même s’il ne s’agit pas du statut idéal, rien ne vous en empêche.
Grâce à ce régime particulier de l’entreprise individuelle (EI), vous pouvez profiter de nombreux avantages :
- des démarches de création simplifiées (pas de capital social, ni de statuts à rédiger) ;
- une comptabilité simplifiée (pas de dépôt de comptes annuels) ;
- des cotisations sociales payées chaque mois proportionnellement à votre chiffre d’affaires déclaré ;
- la franchise en base de TVA par défaut ;
- un abattement forfaitaire au titre des frais professionnels.
Comment créer une auto-entreprise ?
Pour devenir auto-entrepreneur, vous devez déclarer votre activité sur le site Internet du guichet unique des formalités. Les formalités de création sont relativement simples, vous n'avez pas besoin de rédiger des statuts et de déposer le capital social. En revanche, vous devez transmettre les documents suivants :
- copie d'une pièce d'identité ;
- justificatif de domiciliation ;
- déclaration de non-condamnation et de filiation.
Ensuite, vous devez créer un compte sur le site de l'URSSAF. C'est sur cet espace que vous pourrez déclarer votre chiffre d'affaires et payer vos cotisations sociales.
Quels sont les inconvénients de l'auto-entreprise pour travailler dans la restauration ?
L’auto-entreprise n’est pas toujours le statut le plus favorable si vous souhaitez devenir restaurateur. Ce régime de l’entreprise individuelle comporte en effet plusieurs inconvénients :
- Vos cotisations sociales sont calculées sur votre chiffre d’affaires, et non sur votre bénéfice ;
- Un auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses frais professionnels (achat de matières premières, local, etc.) ; L’administration fiscale applique un abattement forfaitaire sur son chiffre d'affaires au titre de ses dépenses ;
- Vous exercez votre activité en votre nom propre ;
- Votre chiffre d’affaires annuel est plafonné ;
- Comparativement aux sociétés, l’auto-entreprise inspire moins confiance aux banques.
Pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, les seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser sont les suivants :
- 188 700 € pour les activités de vente et de marchandises ;
- 77 700 € pour les activités de prestations de services.
Comment se lancer en auto-entrepreneur dans la restauration ?
Étape 1 : faire une étude de marché
La restauration est un secteur fortement concurrentiel. Les coûts d’approvisionnement et les charges d’exploitation peuvent quant à eux varier selon l’inflation.
Pour sécuriser votre projet d’entrepreneur, il est donc fortement recommandé de mener une étude de marché préalable. Celle-ci vous permet de clarifier les points suivants :
- Votre offre : type de restaurant, image, valeur ajoutée par rapport à vos concurrents ;
- Votre clientèle : âge, catégorie socio-professionnelle, habitudes de consommation, budget moyen, réseaux de communication ;
- Votre marché : tendances, analyse de la concurrence, réglementation à venir, etc.
Étape 2 : trouver des financements
Selon votre projet, vous allez peut-être devoir face à de nombreuses dépenses :
- votre local : achat ou loyer, aménagement et décoration ;
- votre matériel de cuisine : équipements de cuisson, réfrigérateurs, ustensiles, vaisselle, etc. ;
- logiciels et outils de gestion : caisse enregistreuse, terminal de paiement, logiciel de gestion des stocks et des réservations ;
- stock de départ : ingrédients, boissons, produits d'entretien ;
- frais d’assurances et de communication.
En plus de votre apport personnel, vous pouvez souscrire un emprunt bancaire. Dans ce cas, il est indispensable de fournir un business plan à votre banque. Ce document comprend notamment une synthèse de votre étude de marché et un prévisionnel financier sur 3 ans.
Selon votre statut, vous pouvez peut-être aussi profiter des aides suivantes :
- l’ACRE : elle vous permet de bénéficier d’une exonération de cotisations sociales pendant votre première année d’activité (sous conditions) ;
- l’ARCE : vous touchez 60 % de vos droits restants à l’ARE sous forme de capital ;
- un prêt d’honneur via Réseau Entreprendre ou Initiative France ;
- un micro-crédit professionnel.
Étape 3 : choisir un local
Si vous décidez d’ouvrir un restaurant en auto-entreprise, vous devez également choisir un local. Vous avez le choix entre reprendre un restaurant ou créer un restaurant de A à Z.
Dans tous les cas, il est recommandé d’être attentif sur les points suivants :
- son emplacement : choisissez un lieu fréquenté et facilement accessible, comme une zone commerciale ou touristique ;
- sa configuration : assurez-vous que le local permet d'accueillir suffisamment de clients et d’aménager une cuisine fonctionnelle ;
- la présence de concurrents : évitez les zones où les restaurants sont déjà très nombreux (à moins d’avoir un concept original) ;
- le respect des normes : vérifiez que ce local est conforme aux réglementations d'hygiène, de sécurité et d'accessibilité ;
- coût de l’achat ou du loyer : il doit rester dans votre budget, conformément à votre business plan.
Étape 4 : respecter la réglementation
Une fois votre restaurant ouvert, vous devez respecter les obligations suivantes :
- suivre une formation en hygiène alimentaire de 14h ;
- veiller à ce que votre restaurant respecte les normes de sécurité et d’accessibilité des ERP ;
- détenir une licence et un permis d’exploitation si vous vendez de l’alcool ;
- respecter les règles d’affichage (prix, composition des repas, etc.) ;
- faire une déclaration auprès de la direction départementale de la protection des populations (DDPP)
- demander une autorisation à la SACEM si vous souhaitez diffuser de la musique dans votre restaurant.
Quelles sont les alternatives à l'auto-entreprise pour ouvrir un restaurant ?
Il peut être préférable de créer une société commerciale pour ouvrir un restaurant pour plusieurs raisons :
- Votre restaurant possède une personnalité morale qui lui est propre : votre responsabilité financière est donc limitée au montant de vos apports au capital social ;
- La société bénéficie d’une image plus solide auprès des banques et des partenaires commerciaux (vos fournisseurs par exemple) ;
- Vous pouvez déduire vos charges du résultat imposable ;
- Vous pouvez optimiser votre rémunération, ce qui n’est pas possible pour un auto-entrepreneur. Vous pouvez notamment ventiler votre rémunération entre salaire et dividende.
Pour ouvrir un restaurant, vous avez le choix entre plusieurs formes juridiques :
- Devenir auto-entrepreneur dans la restauration est possible, mais ce n’est pas toujours le statut idéal.
- Pour créer l'auto-entreprise, vous devez déclarer votre activité sur le guichet unique des formalités.
- Si votre projet est d’ouvrir un restaurant, vous risquez d’être limité par les inconvénients de l’auto-entreprise, notamment concernant votre chiffre d’affaires.
- La création d’une société commerciale, comme une SASU/ SAS ou une EURL/SARL est une option à privilégier.
FAQ
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📌 Quel diplôme pour travailler dans la restauration ?
Aucun diplôme n’est exigé pour travailler dans la restauration. En revanche, vous avez l’obligation de suivre une formation aux règles d’hygiène alimentaire.
- Dispositions relatives à l'obligation de formation hygiène alimentaire dans la restauration commerciale - Articles D233-11 et suivants du Code rural et de la pêche maritime
- Dispositions relatives à l'ouverture d'un débit de boissons - Articles L3332-1 et suivants du Code de la santé publique
- Fiche pratique sur les règles de sécurité d'un établissement recevant du public (ERP) - entreprendre.service-public.fr
- Disposition légale du régime des micro-entreprises - Article 50-0 du Code général des impôts