
- Étape 1 : vérifier sa qualification
- Étape 2 : connaître la réglementation spécifique au secteur automobile
- Étape 3 : ouvrir un garage en franchise, en concession ou en indépendant ?
- Étape 4 : choisir une structure juridique
- Étape 5 : faire une étude de marché et un business plan
- Étape 6 : effectuer les formalités de création
- Étape 7 : trouver un local pour le garage
- Étape 8 : mettre en place la gestion du garage
Étape 1 : vérifier sa qualification
L’obligation de formation
L’activité d’entretien et de réparation de véhicules est réglementée. Pour intervenir sur les véhicules de vos clients, vous devez donc détenir un diplôme en mécanique. Il peut s’agir d’un CAP, d’un bac pro ou d’un BTS Maintenance des véhicules. Les mécaniciens de votre garage sont également concernés.
Il existe d’autres diplômes, ainsi que des titres professionnels. Vous devez dans tous les cas vérifier qu’ils sont homologués ou enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Ouvrir un garage sans diplôme : est-ce possible ?
Vous pouvez être dispensé de diplôme si vous justifiez d’une expérience de 3 ans minimum en tant que mécanicien automobile.
Étape 2 : connaître la réglementation spécifique au secteur automobile
Avant d’ouvrir votre garage automobile, vous devez aussi vous renseigner sur la réglementation propre à l’entretien et la réparation de véhicules.
L'obligation de résultat
L'obligation de résultat impose au garagiste de garantir que le véhicule fonctionne correctement après une réparation ou une intervention. Il peut être tenu comme responsable si ce n’est pas le cas.
L’obligation d'affichage
Vous devez afficher les taux horaires TTC et les prix TTC de vos prestations forfaitaires (tôlerie, peinture, mécanique) :
- à l’entrée de votre garage automobile ;
- dans le local prévu pour la réception de la clientèle ;
- dans un endroit visible et lisible de l’extérieur.
Vous devez aussi préciser le mode de calcul des taux horaires (référence au temps passé ou référence à un barème de temps) et ce que comprend chaque forfait.
Notez qu’un garagiste est libre de fixer ses tarifs.
L'ordre de réparation
Le garagiste doit obligatoirement fournir un ordre de réparation à son client, si celui-ci en fait la demande.
Ce document détaille les travaux à réaliser, leur nature et une estimation de leur coût, y compris la main-d’œuvre et les pièces nécessaires. Il sert de contrat entre le garagiste et le client.
L’ordre de réparation protège les deux parties :
- le client évite les interventions non autorisées ;
- le garagiste prouve qu’il a obtenu l’accord préalable.
Si le garagiste se rend compte qu’il doit effectuer des réparations non prévues, alors il doit préalablement informer le client et obtenir son accord.
À défaut d’ordre de réparation, le client peut demander un devis.
Les pièces d’occasion
Depuis le 1er janvier 2017, les professionnels de l’entretien et de la réparation automobile doivent permettre à leurs clients d’opter pour des pièces issues de l’économie circulaire (pièces d’occasion).
Cela concerne uniquement :
- les pièces de carrosserie amovibles ;
- les pièces de garnissage intérieur et de sellerie ;
- les vitrages non collés ;
- les optiques ;
- certaines pièces mécaniques ou électroniques.
La facturation
Vous êtes tenu de remettre une facture (ou note) à votre client pour toute prestation excédant 25 € TTC, conformément à la réglementation. En dessous de 25 euros TTC, la remise d’une note est facultative, mais le client est en droit de la demander.
Cette facture doit être éditée en double exemplaire : l’une pour le garage et l’autre pour le client.
Étape 3 : ouvrir un garage en franchise, en concession ou en indépendant ?
Rejoindre une franchise de garage automobile
Intégrer un réseau de franchise vous permet de bénéficier de la notoriété d’une marque reconnue, de méthodes éprouvées et d’un accompagnement personnalisé pour le lancement de votre entreprise.
Cette solution offre une visibilité immédiate à votre activité, des conditions avantageuses pour l’achat de pièces et d’une assistance technique et marketing.
En revanche, les coûts peuvent être élevés en raison des redevances (droit d’entrée et pourcentage du chiffre d’affaires). Votre liberté de gestion est limitée.
L’investissement initial pour rejoindre une franchise automobile se situe entre 50 000 et 150 000 €.
Ouvrir une concession automobile
Une concession consiste à représenter une marque pour vendre ses véhicules et en assurer l’entretien. Cette solution vous permet de profiter d’un partenariat solide avec un constructeur automobile.
Cependant, les concessionnaires doivent respecter des objectifs stricts et se soumettre aux conditions imposées par la marque. L’investissement initial est également très élevé. Le coût global varie entre 300 000 et 800 000 €, comprenant le showroom, les ateliers et le stock de véhicules.
Ouvrir un garage automobile indépendant
Vous pouvez aussi ouvrir un garage indépendant. Vous profitez ainsi d’une liberté totale dans la gestion de votre entreprise. Ce choix évite aussi les contraintes financières liées au paiement des redevances.
Toutefois, il nécessite un effort financier important pour développer sa notoriété et investir en marketing et communication. Le coût initial pour ouvrir un garage est estimé entre 30 000 et 100 000 €, selon la taille du local et les équipements nécessaires.
Étape 4 : choisir une structure juridique
Micro-entreprise ou EI : quelles différences pour orienter votre choix ?
Si vous ouvrez ce garage automobile seul, vous pouvez vous tourner vers l’entreprise individuelle classique (EI) ou la micro-entreprise (une entreprise au régime micro-social et micro-fiscal).
Les formalités de création d’une micro-entreprise sont simplifiées. Vous bénéficiez aussi d’une comptabilité allégée : vous devez simplement tenir un livre de recettes et un registre des achats. Le calcul de vos cotisations sociales est simplifié. Côté fiscalité, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA (jusqu’à un certain seuil de chiffre d’affaires) et pouvez opter pour le versement libératoire.
En revanche, le chiffre d’affaires annuel d’un micro-entrepreneur est plafonné. Vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels et devez donc payer vos cotisations sociales sur votre chiffre d’affaires (et non vos bénéfices). Puisque vous êtes entrepreneur individuel, vous exercez en votre nom propre et engagez votre responsabilité personnelle en cas de litige commercial.
Pour ces raisons, il est déconseillé d’ouvrir un garage automobile en micro-entreprise.
SASU ou EURL : quelle société choisir pour votre activité ?
L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et la société par action simplifiée unipersonnelle (SASU) sont plus adaptées si vous vous lancez seul dans ce projet.
En EURL, vous bénéficiez d’une fiscalité avantageuse (option possible pour la micro-entreprise) et d’un fonctionnement encadré. Les formalités de transmission sont réduites. Vous avez le statut de travailleur non salarié (TNS). L’EURL permet à votre conjoint de bénéficier du statut de conjoint collaborateur.
En SASU, vous pouvez personnaliser vos règles de fonctionnement. Le président d’une SASU a le statut d’assimilé-salarié. Sa protection sociale est plus avantageuse que celle du gérant d’une EURL. En revanche, ses cotisations sociales sont très élevées. Les bénéfices de la SASU sont par défaut soumis à l’impôt sur les sociétés (IS), mais il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu sous conditions et pendant 5 ans maximum.
SARL ou SAS : quelle structure pour lancer un projet à plusieurs ?
Ces deux formes juridiques, la SARL et la SAS, sont les versions pluripersonnelles respectives de l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et de la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). Si vous envisagez d'ouvrir un garage avec plusieurs associés, vous avez la possibilité de créer une société à responsabilité limitée (SARL) ou une société par actions simplifiée (SAS). Ces structures juridiques sont particulièrement adaptées aux projets collectifs, car elles permettent de répartir les responsabilités et les parts sociales entre plusieurs personnes :
- La SARL est souvent choisie pour sa simplicité de gestion et sa structure encadrée, ce qui en fait une option sécurisante pour les entrepreneurs qui souhaitent limiter leur responsabilité personnelle. Elle impose cependant certaines formalités, comme la tenue d'assemblées générales et la rédaction de statuts.
- La SAS, quant à elle, offre une plus grande flexibilité dans l'organisation interne et la répartition des pouvoirs entre les associés. Elle permet de personnaliser les règles de fonctionnement selon les besoins spécifiques de l'entreprise, ce qui peut être un atout pour les projets innovants ou nécessitant une réactivité particulière.
Étape 5 : faire une étude de marché et un business plan
L’étude de marché
Préalablement à l’ouverture de votre garage, vous devez faire une étude de marché approfondie. Cela vous permet d’évaluer la viabilité de votre projet. Cette étape vous permet d'analyser :
- les attentes et les besoins des clients ;
- les tendances du secteur de la réparation et de l’entretien ;
- la présence de concurrents, leur offre et leurs tarifs ;
- les opportunités locales.
Ces informations vont guider vos choix stratégiques, concernant notamment vos prix, l’emplacement de votre local et la définition de vos offres.
Vous allez aussi prendre connaissance des fournisseurs potentiels. Qu’il s’agisse de pièces détachées ou d’équipements, ces partenaires influencent directement la qualité de vos prestations et donc votre rentabilité.
Le business plan
Le business plan de votre garage automobile doit comprendre :
- une synthèse de votre étude de marché ;
- une présentation détaillée de votre offre (réparations, entretien, ventes de véhicules) ;
- votre stratégie marketing (tarifs, fournisseurs, promotion) ;
- votre prévisionnel financier (compte de résultat, bilan, plan de financement et plan de trésorerie sur 3 ans).
Le plan de financement et les projections de résultats sont une part importante de votre business plan. Estimer les coûts initiaux, les charges courantes et les recettes potentielles vous aide à établir un modèle économique réaliste. Ces projections doivent inclure un point mort, indiquant à partir de quel moment votre garage devient rentable.
Le business plan est un document indispensable pour demander un prêt auprès d’une banque.
Étape 6 : effectuer les formalités de création
Vous devez ensuite effectuer plusieurs démarches légales et administratives, en plus des obligations propres aux garages automobiles.
Les formalités de création d'une société
Si vous créez une société, vous devez :
- rédiger ses statuts constitutifs ;
- déposer son capital social sur un compte séquestre. Vous obtiendrez une attestation de dépôt de fonds ;
- publier un avis de création dans un journal d’annonces légales ;
- déclarer la création de votre société, vous devez vous rendre sur le site du Guichet unique. Il vous est demandé de remplir un formulaire en ligne et de déposer plusieurs pièces justificatives. Votre dossier est ensuite transmis au greffe du tribunal de commerce. Celui-ci procède à l’immatriculation de votre activité au registre du commerce et des sociétés (RCS).
Vous recevrez ensuite un extrait Kbis, un extrait d’immatriculation au registre national des entreprises (RNE) et votre Siret.
La déclaration d'activité pour d'une entreprise individuelle
Pour créer une entreprise individuelle classique ou une micro-entreprise, vous devrez déclarer votre activité auprès du Guichet unique pour obtenir extrait K et votre numéro SIRET, indispensables pour exercer légalement. En parallèle, il est conseillé de souscrire à une assurance professionnelle pour vous protéger contre d'éventuels litiges ou dommages. Enfin, il est crucial de tenir une comptabilité rigoureuse, même simplifiée, pour assurer le suivi financier de votre activité et respecter vos obligations fiscales.
Étape 7 : trouver un local pour le garage
Le choix du local et des équipements
Privilégiez un emplacement stratégique, idéalement situé dans une zone à fort trafic ou proche d'axes routiers fréquentés. Le parking doit être spacieux pour accueillir facilement les véhicules de vos clients. Vous pouvez aussi vérifier les possibilités d’extension pour anticiper le développement de votre activité.
Vous devez aussi disposer des équipements suivants :
- des ponts élévateurs pour travailler sous les véhicules ;
- un compresseur d’air et des outils pneumatiques pour les réparations ;
- un banc de diagnostic électronique pour identifier les pannes ;
- une balance pour l’équilibrage des roues ;
- un démonte-pneus et une machine à pneus ;
- un poste de soudure pour les réparations métalliques ;
- un stock initial de pièces détachées courantes ;
- des équipements de sécurité (extincteurs, éclairage de secours).
Les déclarations et demandes d’autorisation
Un garage est considéré comme une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE). Il est donc susceptible de présenter des nuisances ou des risques vis-à-vis de l’environnement, de la santé, de la sécurité publique et du voisinage.
À ce titre, vous devez déposer plusieurs déclarations et demandes d’autorisation préalables.
Voici les activités concernées :
- la réparation et l’entretien de véhicules et de moteur : vous devez demander une autorisation et faire une déclaration. Un contrôle est effectué si l’atelier a une surface supérieure à 5 000 m2 ;
- le stockage et la récupération de déchets de métaux ou véhicules hors d’usage : si la surface de votre atelier est supérieure à 50 mètres carrés, vous devez demander une autorisation ;
- l’utilisation de matières abrasives : vous devez faire une déclaration si la puissance des machines fixes est supérieure à 20 kW. Au-delà, vous devez demander une autorisation ;
- le travail mécanique des métaux : l’autorisation est obligatoire pour des machines supérieures à 500 kW. En deçà, une autorisation suffit ;
- le dépannage et le remorquage de véhicules sur les autoroutes et routes départementales, nationales : une autorisation est requise.
Les normes ERP
Avant d’ouvrir votre garage, vous devez vérifier que votre local respecte les normes des établissements recevant du public (ERP) :
- sécurité incendie : installation d’extincteurs, éclairage de secours et issue de secours conforme. La ventilation doit permettre l’évacuation des gaz dangereux ;
- accessibilité des personnes à mobilité réduite (PMR) : rampe d’accès, largeur suffisante des portes et équipements adaptés (sanitaires accessibles, signalétique).
Ces règles s’appliquent aux locaux accessibles au public, comme la réception ou la salle d’attente.
Étape 8 : mettre en place la gestion du garage
Une fois votre garage auto ouvert, vous devez en organiser le fonctionnement :
- définition des tâches quotidiennes ;
- horaires d’ouverture ;
- planification des réparations et des rendez-vous clients.
Vous devez aussi mettre en place une communication efficace pour attirer vos premiers clients. Vous pouvez créer un site web ou à défaut vous inscrire sur les Pages jaunes. Assurez-vous également d’optimiser votre référencement local en incluant des mots-clés adaptés à votre activité sur votre fiche Google My Business. Une fois votre clientèle installée, vous devez aussi la fidéliser. Vous pouvez mettre en place un programme de fidélité ou effectuer des suivis après réparation.
Il est également indispensable de tenir une comptabilité rigoureuse, d’effectuer des analyses de rentabilité régulières et de maîtriser vos coûts fixes et variables.
Enfin, à moyen terme, vous pouvez mettre en place des stratégies de développement. Il peut s’agir d’élargir l’offre de services (réparations spécialisées, vente de véhicules d’occasion), de proposer des forfaits attractifs ou d’investir dans de nouveaux équipements.

- Pour faire de l’entretien et de la réparation de véhicules, vous devez avoir un diplôme en mécanique ou justifier d’une expérience de 3 ans minimum en tant que mécanicien.
- Vous pouvez ouvrir un garage auto en franchise, en concession ou en totale indépendance.
- Il est recommandé d’ouvrir une société commerciale pour renforcer votre protection en cas de litige avec un client ou un fournisseur.
- Pour assurer la rentabilité de votre projet, vous devez faire une étude de marché, élaborer un business plan, choisir un local adapté et encadrer votre gestion quotidienne.
FAQ
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📌 Quel budget pour devenir concessionnaire ?
Le budget initial pour devenir concessionnaire automobile varie entre 300 000 € et 1 000 000 €. Ce montant couvre le showroom, l’aménagement des ateliers, le stock de véhicules et les équipements nécessaires.
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Ouvrir un garage ou devenir concessionnaire ?
Devenir concessionnaire automobile vous apporte la notoriété d’une marque reconnue. Vous profitez d’un soutien marketing, d’une exclusivité et avez accès à des conditions avantageuses sur les véhicules. Pour devenir concessionnaire, il faut passer par plusieurs étapes : choisir une marque, remplir les conditions imposées, investir dans un showroom et des ateliers puis signer un contrat de partenariat avec le constructeur.
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Est-ce rentable d’ouvrir un garage automobile ?
La rentabilité de votre garage auto dépend des prestations proposées (réparations, entretien, vente de pièces). Cependant, les coûts d’investissement initiaux et les charges courantes (loyer, équipement, salaires de vos mécaniciens) doivent être maîtrisés. Vous devez aussi faire un bon suivi financier et assurer la fidélisation de votre clientèle.
- Obligation de résultat - Article 1231-1 du Code civil
- Installations classées pour la protection de l’environnement - Articles L511-1 et suivants du Code de l’environnement
- Utilisation de pièces de rechange automobiles issues de l'économie circulaire - Décret n° 2016-703 du 30 mai 2016
Mise à jour du 4 décembre 2024 : vérification des informations juridiques et comptables.
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