Depuis quelques années, les métiers de bouche ont le vent en poupe. Réputation culinaire incontestée, culture du fait-maison, produits du terroir de qualité... la France n'a définitivement rien à envier à ses voisins ! Conscient du potentiel de développement de ce marché, vous envisagez d'ouvrir une boucherie à votre compte ou de devenir boucher ambulant ? Pour que votre projet aboutisse, vous devrez suivre certaines étapes : identifier la forme juridique la plus adaptée pour exercer votre activité, choisir un local qui puisse l'accueillir ou encore effectuer les déclarations nécessaires auprès des services compétents. Cet article fait le point pour vous.
Bon à savoir : pour devenir boucher indépendant, vous devez être titulaire du CAP ou du BEP boucher (ou d’un équivalent) ou bien justifier de 3 ans d’expérience dans ce secteur.
SOMMAIRE :
- Quelle forme juridique choisir pour devenir boucher indépendant ?
- Comment choisir l'emplacement de votre boucherie ?
- Être boucher à votre compte : les déclarations obligatoires à effectuer
- Quelles sont les normes à respecter en tant que boucher indépendant ?
- Devenir boucher indépendant, combien ça coûte ?
Quelle forme juridique choisir pour devenir boucher indépendant ?
Avant de démarrer votre activité, vous devez impérativement choisir une structure juridique. Puisque vous êtes seul à vous lancer dans cette aventure, vous opterez pour une forme sociale unipersonnelle. Mais sachez que vous pourrez à tout moment faire évoluer votre entreprise vers une structure pluripersonnelle si vous décidez de vous associer.
Alors quelle structure juridique choisir ? Plusieurs options s’offrent à vous :
La micro entreprise
La micro-entreprise ne constitue pas une forme juridique en soi ; c'est un régime fiscal simplifié ouvert aux personnes qui souhaitent exercer en entreprise individuelle.
Elle présente bien des avantages pour votre projet :
- Elle est facile à mettre en œuvre : vous devez déclarer le début de votre activité en ligne (via le formulaire cerfa P0), joindre une copie de votre pièce d’identité et choisir le mode d’imposition sur le revenu (classique ou prélèvement forfaitaire libératoire) ;
- Les règles comptables et déclaratives sont allégées : vous devez simplement tenir à jour un livre de recettes et de dépenses ;
- Le paiement des cotisations sociales est mensuel ou trimestriel et le montant varie en fonction du chiffre d’affaires que vous déclarez.
Ceci étant, la micro-entreprise présente également des inconvénients :
- Elle n'est pas accessible à tous : pour bénéficier de ce régime, vous ne devez pas encaisser plus de 176 200 € de chiffre d'affaires annuel hors taxes. Cela vous paraît peut-être beaucoup, mais si votre activité se développe rapidement, vous l’atteindrez assez facilement ;
- Vous ne pouvez pas facturer, ni déduire de TVA, sauf à dépasser 94 300 € hors taxes de chiffre d'affaires ;
- Vous ne pouvez pas déduire vos charges d’exploitation du résultat.
L’entreprise individuelle
L'Entreprise Individuelle (EI) est la forme juridique la plus utilisée par les entrepreneurs qui envisagent d’exercer seuls leur activité.
Sa création ne nécessite pas de capital social et il n’y a pas de statuts à rédiger. En revanche, cette structure ne permet pas de dissocier vos patrimoines personnel et professionnel. Cela signifie que vos créanciers professionnels peuvent, en cas de dettes, se faire payer sur vos biens personnels. Votre responsabilité est dite totale et indéfinie.
Vous pouvez néanmoins limiter votre responsabilité en optant pour la création d'une Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL). Il vous faut déposer une déclaration dite d’affectation auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Celle-ci consiste à lister les biens que vous réservez à votre activité professionnelle. Ainsi, si vous avez des dettes, vos créanciers ne pourront pas se payer sur vos biens personnels.
L'EIRL est aussi facile à mettre en place que le régime de la micro-entreprise. Vous êtes tenu d’ouvrir un compte bancaire.
Vous avez le choix d’imposer vos bénéfices à l'impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés.
La société à responsabilité limitée
Vous pouvez également opter pour l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) qui est différente de l'EI. Vous pourrez éventuellement la transformer plus tard en Société A Responsabilité Limitée (SARL).
Cette forme juridique paraît plus adaptée que la micro-entreprise pour devenir boucher indépendant car a pour avantages :
- de ne pas fixer de plafond de chiffre d'affaires ;
- de ne pas nécessiter de capital social minimal : vous pouvez créer votre EURL avec moins d’un euro, mais nous vous conseillons d'apporter plus au capital social si vous souhaitez que vos partenaires d'affaires soient rassurés ;
- de limiter votre responsabilité au montant de votre apport ;
- de vous affilier, si vous êtes gérant majoritaire de SARL (c’est-à-dire si vous possédez plus de la moitié des parts sociales), au régime social des dirigeants assimilés salariés.
L’EURL présente cependant un inconvénient : le formalisme pour la mettre en place est assez lourd. Vous devez rédiger ce que l’on appelle des statuts (un document ayant vocation à organiser le fonctionnement de l'entreprise), publier une annonce légale dans un journal habilité, déposer un dossier de création auprès du CFE, etc. Rassurez-vous, vous avez la possibilité de déléguer la réalisation de toutes ces tâches à un expert Captain Contrat.
La société par actions simplifiée
Vous pouvez enfin choisir de créer une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) si vous êtes seul ou une Société par Actions Simplifiée (SAS) si vous vous associez.
Pourquoi choisir cette structure pour devenir boucher indépendant ?
- son mode de fonctionnement est très souple : vous pouvez vous composer une société quasi sur-mesure grâce aux statuts ;
- si vous êtes nommé président, vous serez assimilé salarié, sans condition de majorité dans le capital social.
Les inconvénients de la SAS sont les mêmes que pour la SARL.
A savoir : Le nombre de salariés que vous prévoyez de recruter aura une incidence sur la nature de votre activité : elle sera artisanale si votre entreprise compte moins de 10 collaborateurs, commerciale si elle en compte plus de 10. En fonction, vous vous inscrirez soit au Répertoire des Métiers (activité artisanale), soit au Registre du Commerce et des Sociétés (activité commerciale).
Comment choisir l’emplacement de votre boucherie ?
Comme pour toute activité professionnelle, le choix de l’emplacement de votre local est essentiel pour réussir à part quand vous devenez boucher ambulant. D’autant plus qu’une boucherie constitue un commerce de proximité !
Pour ce faire, il vous faut étudier la zone de chalandise de plusieurs emplacements : la clientèle est-elle assez nombreuse ? Quelles sont ses habitudes de consommation ? Est-ce qu’un concurrent est déjà présent ? Dans ce cas, reste-t-il de la place pour vous ?
Une fois que vous avez réalisé cette prospection, peut se poser la question de l’acquisition du fonds de commerce. Le vendeur du fonds a l’obligation de vous transmettre certaines informations, comme :
- le nom du précédent vendeur ;
- le prix d’acquisition ;
- les privilèges et nantissements grevant le fonds ;
- le chiffre d'affaires et les bénéfices dégagés durant les trois dernières années ;
- les éléments du bail, le cas échéant.
Pour financer l'achat du fonds de commerce, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- faire appel à vos proches qui croient en votre projet (on parle joliment de love money) ;
- souscrire un crédit auprès d’une banque ;
- négocier avec le cédant ce que l'on appelle un crédit-vendeur : le cédant vous prête de l'argent pour régler une partie du fonds et le solde est complété par un prêt bancaire ou par apport personnel.
Être boucher à votre compte : les déclarations obligatoires à effectuer
En devenant boucher auto entrepreneur (aussi appelé micro entrepreneur), vous manipulerez de la viande et donc des produits d’origine animale, ce qui impose de prendre quelques précautions. La loi vous oblige à :
- déclarer votre activité auprès de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) du lieu où est implantée votre boucherie ;
- déposer une demande d’agrément sanitaire à la DDCSPP, si vous prévoyez de vendre vos produits à d’autres établissements (et pas seulement à des particuliers) ;
- demander une autorisation à la DDCSPP si vous souhaitez entreposer, désosser et vendre de la viande bovine de plus de 30 mois ou contenant l’os vertébral.
Quelles sont les normes à respecter en tant que boucher indépendant ?
Devenir boucher, c’est également faire preuve d'une grande rigueur en matière d’hygiène. Vous apporterez donc une attention toute particulière à la chaîne du froid et au respect de certaines normes comme :
- celles liées à l’origine de la viande et à sa traçabilité. N’hésitez pas à communiquer sur les conditions d’élevage lorsqu’elles sont très bonnes, sur la mise en place d’un circuit court pour préserver l’environnement, etc ;
- l’étiquetage de la viande, selon si elle est préemballée ou non ;
- la température de conservation des viandes ;
- les méthodes de décongélation ;
- celles liées à l’accessibilité du local aux personnes handicapées et à la sécurité incendie ;
- les installations techniques, qui doivent être isolées pour ne pas nuire à la tranquillité de vos voisins.
Devenir boucher indépendant, combien ça coûte ?
Enfin, avant de lancer votre activité de boucher, vous devez prévoir un budget. Celui-ci va dépendre de nombreux facteurs comme :
- le choix de la structure juridique : si le statut de micro-entrepreneur ne coûte pas grand chose, il vous faut prévoir une enveloppe plus conséquente pour les sociétés commerciales ;
- l’acquisition du fonds de commerce ;
- la réalisation de travaux de mise aux normes de votre local ;
- l’acquisition de votre stock de démarrage ;
- l’aménagement d’un véhicule professionnel si nécessaire ;
- la communication sur l’ouverture de votre boucherie.
Vous l'aurez compris, devenir boucher indépendant suppose donc de suivre de nombreuses étapes. Les professionnels de Captain Contrat vous proposent leur aide pour mener à bien votre projet. Nos avocats partenaires pourront aussi vous aider dans la rédaction de vos statuts pour créer votre entreprise.